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«L'immense déception» des retraités

par A. Mallem

Après la communication des décisions prises par la tripartite qui s'est réunie à la fin du week-end dernier, les retraités constantinois, à l'instar de ceux des autres wilayas, n'ont pas manqué d'exprimer «leur stupeur et leur immense déception» en estimant que leur dossier a été tout simplement évacué des débats.

«Il a été renvoyé aux calendes grecques», ont déclaré plusieurs d'entre eux hier devant la maison des syndicats. «L'ajournement du traitement de notre dossier est une décision qui ressemble en fait à une fin de non-recevoir des revendications des retraités», indique un autre qui ne cache pas sa colère. Et un troisième d'ironiser avec une pointe d'amertume dans la voix : «Nous sommes plutôt des maltraités, et non des retraités qui ont tant donné pour l'économie du pays !». Rencontrés sur place, quelques représentants syndicaux activant au niveau local ont préféré ne pas faire de commentaires à «chaud», et aussi parce qu'ils ont tant promis aux retraités. Abasourdis par les décisions de la tripartite, ils n'osent plus dire un mot de crainte d'être rabroués par les retraités en colère.

Contacté hier, M. Hedna Salah, membre de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), chargé de la région Est, a commencé par exprimer également «sa grande déception». «Je vous dis franchement que les retraités et leurs responsables syndicaux sont déçus par les résultats des travaux de la tripartite. Nous avons perdu toute confiance !», a-t-il confié, en notant que «seuls les smicards, les moudjahidine et leurs ayants-droit, les femmes de chouhada ainsi que les cadres qui sont payés au SNMG, qui profitent du relèvement de celui-ci». Il a expliqué que le renvoi du dossier devant une commission, qui devra aussi voir l'éventualité de la suppression de l'article 87 bis et évaluer le budget de la CNR pour voir si celui-ci peut supporter les augmentations projetées, n'est que «de la poudre aux yeux». «Le budget de la CNR, a-t-il rétorqué, a été évalué mille et une fois et le ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité Sociale avait reconnu récemment devant l'APN que la caisse subit une véritable hémorragie financière découlant de l'application de la circulaire 97-13 sur les retraites proportionnelles sans condition d'âge, appliquée par l'Etat et non accompagnée financièrement, mettant, dans le cadre de l'ajustement structurel des entreprises, 48.000 travailleurs dans la rue qui furent dirigés vers la CNR qui les a pris en charge». «En toute sincérité, a poursuivi M. Hedna, les responsables syndicaux sont déçus et ont perdu toute confiance. Ils craignent, d'autre part, que si augmentation des pensions des retraites il y aura, elle sera insignifiante et sans aucun impact sur leur pouvoir d'achat !».

En ce qui concerne la retraite proportionnelle, il a tenu à rappeler les revendications de la FNTR concernant la suppression de l'article 6 bis de l'ordonnance 97-13 parce que, a-t-il dit, «cet article gèle l'évolution des pensions de cette catégorie qui ne peut bénéficier des répercussions découlant de l'augmentation du SNMG. Nous demandons la suppression de cet article afin de permettre, au moins, aux pensions de ces retraités d'atteindre le seuil des 10.000 dinars».