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Le duc d'York en février à Alger

par G. O.

Le prince Andrew, le duc d'York, effectuera une visite en Algérie en février prochain. Mais avant, c'est une mission économique et commerciale britannique de 25 hommes d'affaires qui y séjournera pour cibler de nouvelles opportunités de coopération.

 Un mois à peine après sa prise de fonction d'ambassadeur à Alger, Martyn Keith Roper a tenu à cadrer les relations entre l'Algérie et la Grande-Bretagne en précisant les domaines dans lesquels les deux pays pourront «davantage et efficacement» coopérer. Il l'a fait hier à sa résidence en présence de quelques journalistes. «Cela fait un mois que je suis ici, après avoir passé trois ans au Brésil en tant qu'ambassadeur, un mois vite passé à Alger que je trouve très belle avec cette belle vue de la mer», a-t-il dit en prélude à une conversation qu'il a voulue précise, claire et ciblée.

 «Les relations entre l'Algérie et le Royaume-Uni sont très importantes, je crois très fortes dans plusieurs domaines», dit-il en citant en premier le commerce dans lequel il rappelle la présence de beaucoup de grandes entreprises britanniques à l'exemple de British Petroleum (BP). «J'ai l'impression qu'on peut faire plus quand on voit les capacités commerciales de la Grande-Bretagne dans le monde et notamment lorsqu'on sait que le gouvernement algérien veut diversifier son économie, les Britanniques peuvent aider à cet effet», pense-t-il. L'ambassadeur annonce, pour le 23 janvier prochain, la visite à Alger d'une commission britannique économique et commerciale composée de 25 hommes d'affaires. «C'est la plus grande délégation qui vient en Algérie depuis plusieurs années, ce qui montre l'intérêt que nous accordons au Royaume-Uni au commerce avec l'Algérie», affirme-t-il. Cette visite sera suivie au mois de février prochain par celle du prince Andrew que l'ambassadeur présente comme le représentant le plus important du commerce en Grande-Bretagne. Le duc d'York viendra ainsi pour la seconde fois en Algérie puisqu'il est venu l'année dernière pour - entre autres - inaugurer le nouveau siège de l'ambassade britannique au chemin des Glycines à Alger. «La visite du prince Andrew est un bon signe du Royaume-Uni à l'Algérie», commente l'ambassadeur. «Les relations sont certes très fortes, mais à l'avenir nous voulons continuer la coopération dans d'autres domaines et nous voulons aussi établir des contacts à plus haut niveau comme celui du prince Andrew, les deux gouvernements ont fait part de leur sentiment de faire plus», fait-il savoir. Il notera «c'est peut-être un signe» que les deux pays ont procédé au changement de leur ambassadeur dans la même semaine.

 Les domaines de coopération entre les deux pays sont marqués en premier par les exportations algériennes d'hydrocarbures. «L'Algérie est un pays très important pour le Royaume-Uni en matière d'approvisionnement en hydrocarbures, il en importe 4% de son gaz et 4% de son pétrole», dit le diplomate. Martyn Keith Roper fait savoir que «nous avons établi une feuille de route dans le domaine de l'énergie pour identifier d'autres volets de coopération comme celui des énergies renouvelables dans lesquelles le Royaume-Uni a une grande expérience».

 L'ambassadeur évoque, en second plan, le terrorisme au sujet duquel, a-t-il dit, «il y a entre les deux pays un très bon niveau de coopération». Il rappelle la mise en place - il y a deux ans - d'un comité mixte de réflexion «où nos experts peuvent se rencontrer (une fois par an) et discuter sur le problème. La dernière réunion a eu lieu en décembre dernier.» En mettant en avant «l'importance de l'Algérie dans la région», l'ambassadeur note que son pays s'aligne sur la position algérienne qui consiste à refuser le paiement des rançons aux preneurs d'otages. «Le Royaume-Uni soutient le gouvernement algérien dans son rejet du paiement des rançons, nous avons travaillé ensemble dans le domaine», a-t-il indiqué. La défense est cet autre secteur dans lequel les deux pays entretiennent selon l'ambassadeur «beaucoup d'échanges, entre les forces armées et aussi avec les autres éléments». Son appel à cet effet : «Nous voulons augmenter les visites dans les deux directions.» Il fait savoir qu'il y a quelques étudiants algériens dans les écoles militaires britanniques. Il estime aussi que l'Algérie peut compter sur l'Angleterre pour moderniser son armée. «Le gouvernement algérien veut moderniser la marine, peut-être qu'il y aura une coopération dans ce domaine à l'avenir.» Il fait savoir qu'une entreprise britannique a fourni des hélicoptères à l'armée algérienne. «C'est un exemple de coopération qu'on peut aussi voir à l'avenir», dit-il.

 La langue anglaise a sa place dans cet agenda d'échanges entre les deux pays. «Le British Council travaille dans l'éducation et la culture, j'ai été étonné du nombre de personnes qui veulent apprendre l'anglais en Algérie», déclare-t-il. La Grande-Bretagne fait part, par la voix de son ambassadeur, de son intention de vouloir coopérer dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement de l'anglais.