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El-Bayadh: Flambée des prix de l'aliment du bétail

par Hadj Mostefaoui

Pour les éleveurs de la région, l'embellie des rentrées financières très juteuses antérieures à la fête du sacrifice est loin derrière eux et ils devront tant bien que mal faire face à la dure réalité de cette saison automnale marquée par un début de sécheresse. Les pâturages sont dégarnis et l'engraissement des bêtes coûte les yeux de la tête. Certains éleveurs tirent la sonnette d'alarme et commencent déjà à brader les têtes les plus valides dans les différents marchés aux bestiaux afin d'assurer une maigre pitance à leurs brebis qui ont déjà mis à bas le bol de maïs nécessaire à leur survie.

 L'aliment du bétail est entre les mains d'une faune de spéculateurs et de puissants seigneurs de la steppe qui font et défont la bourse de ce produit au gré de la couleur du ciel. Le sac d'orge d'un quintal a franchi ces deux dernières semaines la barre des 4.000 dinars, loin de portée des petits éleveurs. Et le prix d'un agneau vif d'une quinzaine de kilogrammes est proposé à moins de 12.000 dinars, soit presque la moitié de ce qu'il était il y a à peine quelques semaines. Et seul le boucher du quartier se frotte les mains puisque le tarif du kilo de viande n'a pas changé d'un iota, et continue à être proposé au consommateur, seul dindon de la farce , à plus de 800 dinars.

 L'aliment du bétail fait l'objet d'une spéculation sans précédent et c'est la poule aux œufs d'or pour les maquignons de tous bords, seuls maîtres dans les marchés aux bestiaux, même si l'organisme public chargé de la commercialisation de ce précieux produit tente tant bien que mal de réguler le marché en adoptant une multitude de mécanismes afin de se rapprocher davantage de l'éleveur.

 Les signes précurseurs d'une longue disette pointent à l'horizon et l'avenir de l'élevage ovin risque d'être sérieusement menacé si des mesures draconiennes ne sont pas prises par les pouvoirs publics en faveur de ces milliers de petits éleveurs qui ne savent d'ores et déjà à quel organisme se vouer pour sauver ce qui peut encore l'être de leur unique source de vie et l'on sait quelles sont les conséquences qui en découlent lorsque ce mode de vie nomade périclite, entraînant dans son sillage l'exode rural, la misère et la pauvreté.