
La
transhumance de l'été c'est les abords des villes bordées de mer qui
accueillent les citadins. Les vacances. La mer appelle les baigneurs à
décharger leur stress, leur fatigue et accessoirement les saletés à leurs têtes.
La beauté de cette mer réfléchit instantanément une vague de liberté qui
désinhibe les hommes de tous les complexes et les transforme en ver naturel.
Ces plages envahies d'un tapis d'humains charriant des couleurs et surtout
laissant des traces ancrées dans le sable. Ces traces huileuses (beignets?) et
modernes (bouteilles, etc.) fixent leurs passages et parfois décident de leurs
départs liés à ces désagréments. Les marmites, les marmots, les mamas qui ont
littéralement emporté leurs cuisines. Histoire de ne pas perdre leurs repères
et surtout de continuer à satisfaire la famille et éviter tout reproche de
retour à la maison. Même à la plage, chacun reste dans son rôle. La mère
surveille et veille à toutes les sollicitations de la tribu. Les enfants s'amusent
et crient de joie. Les pères suspicieux ont la très lourde charge d'éviter tout
abordage. Sa fille est en train de se baigner. Attention, pas de rapprochement.
C'est l'heure de la bouffe. On sort les sandwichs préparés maison. Tout y est.
Felfel, frites et frètte ! La pastèque présente son cœur tout rouge. Voilà le
dessert. Baignade interdite ! Les ventres sont trop lourds. La musique arrive
de partout, chacun veut imposer son tube, et tous exposent leur tube de crème
solaire. L'huile d'olive à la cote. Une odeur d'hors-d'œuvre plane sur toute la
mer qui la rejette vers les plagistes qui, du coup, n'arrivent pas à être
dépaysés.ù