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Education: Benbouzid veut «casser» la grève

par Moufida R.

« De par leur qualité de commis de l'Etat, les directeurs et les inspecteurs des établissements scolaires sont appelés à s'impliquer davantage pour stopper ce mouvement de grève qui secoue le secteur, en ouvrant les canaux de communication avec les enseignants, les élèves, leurs parents et les syndicats, afin de barrer la route à certains agitateurs» C'est en ces termes, on ne peut plus clairs que s'est exprimé Lahcène Lebcir, le conseiller du ministre de l'Education, chargé du traitement des programme scolaires, jeudi dernier, au cours d'une rencontre régionale à Constantine, en soutenant que «la grève a provoqué un retard de cinq semaines dans certaines wilayas et ce, depuis le début de l'année en cours». Il a déploré «un déficit qui risque d'être difficile à combler», au cas de persistance de la grève. Lors de cette rencontre consacrée à l'évaluation et à l'adaptation du système de suivi pédagogique, le conseiller du ministre a estimé que «la poursuite de la grève, en dépit de toutes les assurances données, va vider le mouvement de son sens». Concernant les questions liées au retard enregistré dans le traitement des deux autres dossiers, à savoir: ceux des œuvres sociales et de la médecine du travail, le représentant du ministère a indiqué que «la cause en est la désorganisation constatée parmi les syndicats de l'Education nationale qui ont toujours réagi en rangs dispersés». «La prise en charge de ces deux revendications, a-t-il signifié, ne pourra pas avoir lieu sans l'implication des secteurs de la Santé et du Travail». De son côté Abdallah Allam, directeur de l'Education de la wilaya de Constantine a révélé que «le virement des salaires des enseignants, au titre du mois de mars 2010, a été temporairement ajourné». Il a précisé qu' «il ne s'agit aucunement d'opérer des ponctions sur les salaires des grévistes» en soulignant «les engagements ministériels quant au dossier du régime indemnitaire, traité en un temps record».

Pour rappel, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait rassuré les protestataires, mercredi dernier, en marge de la cérémonie de signature d'une convention-cadre pour la mise en place d'un programme de solidarité scolaire au profit d'enfants en rupture de scolarisation en indiquant que «l'augmentation de 20% des salaires des employés du secteur de l'Education nationale, en 2008, suite à l'application de la nouvelle grille de salaires de la fonction publique sera effective». Et d'ajouter que «maintenant, nous allons passer à la deuxième phase, à savoir augmenter les salaires des employés du secteur à travers la révision des primes et du régime indemnitaire dans son ensemble». Il a, en outre, minimisé l'impact du débrayage dans son secteur. Et d'estimer que «les enseignants ont répondu favorablement à la lettre que je leur ai adressée parce que leur confiance est grande en leur Etat». Et de charger: «il y aura une immense perte de temps et le retard dans les cours causé par cette grève est inacceptable». Il a averti qu'«en application de la loi, il y aura ponction sur les salaires des employés grévistes pour les journées non travaillées et que les primes de rendement seront sérieusement touchées».