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Blanc bonnet, bonnet blanc

par Kharroubi Habib

Au moment ou nous rédigeons la présente analyse les résultats des élections législatives israëliennes ne sont pas encore tombés. Point n'est besoin toutefois de les connaître pour certifier qu'il ne faut rien en attendre de positif ou d'encourageant pour la prise en compte par l'entité sioniste des droits légitimes des palestiniens.

Le premier ministre palestinien Salam Fayyad est tout à fait dans le vrai quand il a déclaré «écarter l'idée que le gouvernement issu de ces élections reconnaisse les droits légitimes des palestiniens, à leur tête la création d'un état indépendant». Quelle que soit la coalition de gouvernement qui se formera en Israël suite à ces élections législative, elle poursuivra en effet la politique perenne de l'état sioniste depuis sa création en 1948, celle consistant à refuser d'envisager que le règlement du conflit Israëlo-Palestinien n'a d'issue raisonnable que basée sur deux états voisins et séparés.

Les ultimes sondages d'avant le scrutin donnent le kadima de Tzipi Livni au coude à coude avec le Likoud de Benyamin Netanyahu et annaoncent une spectaculaire percée électorale de l'extrême droite en la formation «Israël Beiteinou» d'Avigdor Liberman créditée d'un score qui en fera la troisième force sur l'échiquier politique israëlien devant le parti travailliste emmené par Ehud Barak. A moins d'un tsunami électoral dont «IsrAël Beiteinou» serait à l'origine, le prochain premier ministre de l'état sioniste sera soit Tzipi Livni soit Benyamin Netanyahu. Rien de fondamental ne sépare ces deux personnalités dans leur politique à l'égard des Palestiniens. Ils l'ont démontré, la première en étant ministre des affaires étrangères du gouvernement sortent et le second en dirigeant celui que conduisait sa formation le Likoud. Leur commune aversion pour toute perspective d'entente avec les Palestiniens s'est exprimée sans équivoque dans leur campagne électorale respective. S'il y a eu des nuances dans leur position sur le sujet, elles ont surtout consisté, autant pour Livni que Netanyahu, à se montrer plus ferme, l'un et l'autre, dans le refus de la paix avec les Palestiniens.

C'est déjà leur disposition naturelle à refuser une solution de paix juste. Qu'en attendre alors, du moment que pour former leur gouvernement respectif ils vont devoir rassembler une coalition de gouvernement où les partis d'extrême droite, et principalement le «Israël Beiteinou», vont, en tant qu'appoint indispensable pour une majorité parlementaire, les contraindre à radicaliser encore plus leur politique à l'égard des Palestiniens ? Les alliés et amis de l'état sioniste nous soutiendront que c'est là la rançon du respect de la démocratie qui s'exprime dans ce pays. Que même les gouvernements Israëliens, ayant été élus pour faire la paix, aient trahi cette espérance n'est pas pour entamer leur «conviction» que l'état hébreux veut et cherche la paix avec les palestiniens et ses autres voisins arabes. Pas même quand tous les chefs de file des formations en course à ces élections ont fait surenchère de déclarations et de projets odieusement racistes et à l'inspiration fascisteirrécusable à l'égard des Palestiniens et des Arabes. Que ne voient-ils pas là une dérive extremiste condamnable de la société israëlienne qui se reconnait dans sa majorité dans ces déclarations et projets alors qu'ils se sont empressés de faire procès et condamnation à la société palestinienne pour avoir permis l'arrivée du Hamas au Pouvoir ?