
Aujourd'hui, la souveraineté des États est sous l'œil des
maîtres du monde qui détiennent l'Economie, la Finance, la Puissance digitale
et militaire. Il est illusoire de penser que les pays disposent,
souverainement, de leurs richesses et de leurs décisions, si elles vont à
l'encontre des intérêts de l'oligarchie mondiale. Le cas de la Grèce est plus
qu'édifiant. Le peuple grec a conféré, par référendum, un mandat à son
gouvernement légitime et, démocratiquement, élu, pour négocier, en son nom, le
poids écrasant de sa dette, contractée auprès de la Banque centrale européenne,
la suite est connue. L'intransigeance des technocrates et des financiers de
l'Union européenne a poussé le gouvernement d'Aléxis Tsípras, à la démission.
Où est donc la souveraineté nationale des États ?!
Autre cas de peuples pacifiques qui n'ont rien demandé et
auxquels des « magnanimes démocrates » veulent leur apporter une démocratie
assortie du chaos dévastateur et génocidaire qui pousse des millions d'enfants,
de femmes, de vieillards et des populations entières, à l'exode et à la mer
pour y périr. Ils ont foulé au pied la démocratie athénienne dont ils sont
fiers de revendiquer les sources « judéo-grecques ?? », et la commercialisent à
des peuples crédules et naïfs. Leur démocratie, c'est celle qui assujettit les
peuples et spolie leurs richesses : c'est cela dont il s'agit, aujourd'hui. La
souveraineté nationale n'est, en fin de compte, qu'une chimère miroitée par le
sommet de la pyramide alimentaire qui ronge sa base et qui fait et défait
l'Histoire des peuples, ces damnés de la fatalité. Certains voient de la
paranoïa chez ceux qui dénoncent la main de l'Occident, dans tout ce qui se
passe dans le Monde arabe, oubliant au passage que c'est ce même Occident qui
avait charcuté la géographie après la disparition de l'Empire ottoman, en
créant des États qui n'avaient jamais existé, auparavant, à l'exemple du
Koweït, du Qatar, des Émirats arabes, d'Oman, du Bahreïn, de la Jordanie, du
Liban, de la Mauritanie, et avait unifié la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le
Fezzan pour en faire la Libye, comme il a fait du Hidjaz une monarchie des Al
Saoud. N'est-ce pas l'Occident qui avait installé les monarques en Arabie
Saoudite, en Irak, en Jordanie, en Libye et les autres roitelets du Golfe
persique ? N'est-ce pas cet Occident qui avait écrit la Constitution
multiconfessionnelle du Liban qui, le premier, a eu sa guerre civile
dévastatrice ? Qui parraine les dirigeants arabes illégitimes ? Qui vide la
Syrie de sa population pour la décréter « terre sans peuple»? Qui a effacé
l'Irak et la Libye de la géographie, pour les soumettre au chaos ? Il est
facile de faire le procès des malheureux peuples qu'on accuse coupables de leur
indifférence, résignés à leur sort et occupés à vivre leur croyance et à
dépenser des milliers d'euros pour un pèlerinage au Hidjaz. Et qu'en est-il des
peuples occidentaux, ruinés et jetés à la rue après des économies de toute une
vie, placées dans des banques qui ont fait « faillite » ? Qu'en est-il de ces
patrons qui gèrent ces mastodontes de multinationales qui gagnent plusieurs
milliers de Smig et qui mettent au chômage des dizaines de milliers de
travailleurs ? Qu'en est-il des ces agriculteurs européens que la grande
distribution exploite et appauvrisse ? Où est la souveraineté des États, s'ils
sont incapables de veiller à la cohésion sociale de leurs populations ? Oui,
toutes les misères du monde viennent de ces maîtres occidentaux qui
assujettissent les peuples et accaparent leurs richesses. Les peuples n'ont
jamais été, totalement libérés de la colonisation pour parler d'esprit
post-colonial. L'indépendance géographique reste atrophiée, tant que la
souveraineté des peuples n'est pas effective et elle ne le sera, peut-être,
jamais. Même le bolchevisme communiste s'est révélé tyrannique et despotique.