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2012, l'année d'échéances électorales spécifiques

par Kharroubi Habib

Pour 2012, nombreux sont les pays où il y a inscrit dans leur agenda national la tenue d'élections, soit présidentielles soit législatives. Les rendez-vous électoraux de certains d'entre eux sont, pour diverses raisons, attendus pour constituer les évènements marquants de l'année à venir.

C'est le cas par exemple des élections présidentielles qui auront lieu aux Etats-Unis, en France et en Russie. Trois puissances majeures sur la scène internationale, où ce qui y advient électoralement ne peut qu'avoir des incidences positives ou négatives au plan international. L'intérêt qu'il y aura pour l'élection présidentielle dans ces trois pays sera d'autant plus grand que chacun traverse une situation délicate dont l'impact sera indubitable sur le résultat du scrutin, mais qu'il est hasardeux de prédire comment il se traduira.

Qui peut dire en effet si Barack Obama aux Etats-Unis et Nicolas Sarkozy en France, président sortants ayant été confrontés à la pire crise économique et financière que leur pays ait connue, conserveront ou pas leurs fonctions, que Poutine retrouvera son siège au Kremlin, alors qu'à quelques mois de l'élection présidentielle russe, il est en butte à une contestation politique sans précédent dans le pays ? Trois élections présidentielles qui s'annoncent donc comme devant être sources de surprises aux conséquences peut-être inattendues sur la scène internationale.

Des pays au poids respectif moindre que le trio cité auront eux aussi leurs élections. Ce qu'il en sortira n'en sera pas moins scruté à la loupe, tant ils vivent eux aussi des situations ayant valeur de référence au-delà de leurs frontières respectives. C'est le cas de pays africains et arabes sur lesquels souffle un vent de revendication, ayant pour exigence la démocratie et le respect de la volonté populaire. A travers ce qu'il sortira des urnes dans ces pays en 2012, l'on saura si le vent libertaire qui souffle sur le monde arabe et en Afrique a été assez fort pour mettre un terme à l'anachronisme des élections tripatouillées et des reconductions automatiques assurées d'avance.

L'Algérie fait partie du lot de ces pays. Des élections législatives y auront lieu au premier semestre 2012. Un rendez-vous assurément décisif qui interviendra dans le sillage de réformes politiques censées avoir réuni les conditions à la tenue d'un scrutin démocratique et transparent. Organisé dans ces conditions, le scrutin annoncé donnera lieu inévitablement à une recomposition du paysage politique national, jusque-là dessiné par la politique arbitraire des quotas. Une recomposition qui, il faut l'espérer, sera la véridique image de la pluralité politique telle qu'elle s'exprime au sein de la société algérienne. Si, au contraire, ce rendez-vous donne lieu aux mêmes pratiques que celles ayant faussé les précédentes échéances électorales, alors il faudra craindre pour le pays les dérives inéluctables qui accompagnent une transition faussée et des espoirs déçus.

Une situation qui vaut pour tous les pays arabes, où l'on voit déjà le « printemps » qui a éclos chez eux être étouffé par le retour aux démons qu'il est censé avoir chassés.