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Quand un peuple veut la vie...

par Kharroubi Habib

Massacrée en masse, terrorisée par des raids et bombardements continus et permanents, réduite par le blocus à survivre dans des conditions infra humaines, la population palestinienne de Ghaza n'a pas pour autant réagi comme l'ont escompté les stratèges militaires de l'Etat sioniste en planifiant contre elle l'opération «plomb durci», punition collective dans la pure veine d'inspiration nazie

Ceux-ci s'attendaient en effet à ce que le déluge de fer et de feu qu'ils ont déclenché contre elle la pousserait par désespoir et instinct de survie à se désolidariser du Hamas, voire à s'insurger contre lui. Dans les plans de l'armée sioniste, ce scénario, s'il s'était réalisé, aurait donné au gouvernement de Tel-Aviv matière à présenter son agression comme une action ayant été au-devant de «l'aspiration de cette population à en finir avec la dictature que le mouvement islamiste lui a imposée». Il lui aurait, dans le même temps, permis de faire l'économie d'une offensive terrestre aux risques en pertes humaines pour ses soldats totalement imprévisibles dans leur ampleur, du fait de la configuration du terrain de combat propice au déroulement de la guérilla urbaine.

L'échec de son plan initial maintenant avéré après quinze jours d'arrosage meurtrier de la bande de Ghaza par le recours y compris à de l'armement prohibé par toutes les conventions internationales, l'Etat sioniste s'est décidé à faire entrer sa soldatesque dans les agglomérations de la bande de Ghaza.

Il a dû s'y résoudre pour prendre de vitesse la montée en puissance du mouvement universel de protestation qui s'est mis en branle pour condamner son agression et exiger sa cessation immédiate. Mais aussi pour ne pas décevoir ses alliés américain, européens et arabes, qui ont manoeuvré au plan diplomatique pour lui assurer la latitude, l'impunité et le temps à mener son agression dans les formes auxquelles ils ont tous souscrit.

Il en sera toutefois que même si l'armée sioniste réoccupe Ghaza et les autres agglomérations de la bande, que le Hamas est neutralisé, leur population a d'ores et déjà défait moralement les instigateurs de l'agression. Pour la raison que martyrisée, elle ne s'est pas pliée à ce qu'ils voulaient qu'elle fasse pour leur faciliter la sale et ignoble besogne qu'ils ont planifiée. Pour celle aussi que son admirable courage dans l'épreuve lui a suscité un immense mouvement mondial de sympathie et de soutien. Et de celui-ci, les fossoyeurs de la cause palestinienne devront, à leur confusion, en tenir compte.

Celle-ci, maintenant reconnue juste, conforme aux droits de l'homme par toutes les opinions publiques de la planète, survivra à la déchéance en patriotisme du Fatah et de son chef Mahmoud Abbas, à l'élimination possible du Hamas.

Comme l'a admirablement écrit le poète Abou El Kacem Chebhi, «Quand un peuple veut la vie, force est au destin de s'incliner». C'est bien cette vérité qui démontre l'attitude de la population palestinienne dans son martyre et que les nazis sionistes et leurs alliés de tous bords vérifieront.