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Lundi, 81e jour du
cessez-le-feu, Israël continue de transgresser unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant, depuis le 11 octobre 2025,
plus de 960 violations du cessez-le-feu, et de ne pas respecter le volet des
aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», dans ce qui semble être une
démarche menée en total accord avec l'administration Trump.
Israël poursuit ses attaques contre les civils de Ghaza. Dans son dernier rapport statistique, publié hier, le ministère de la Santé fait état de 3 blessés dans les attaques israéliennes lors des précédentes 48h (samedi et dimanche), ainsi que de la récupération d'un corps de martyr sous les décombres. Le nombre de victimes depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025 passe ainsi à 414 martyrs et 1.145 blessés, et 680 corps de martyrs exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide. Quant au bilan cumulatif des victimes du génocide israélien à Ghaza depuis le 7 octobre 2023, il passe à 71.266 martyrs et 171.222 blessés. Le ministère de la Santé a également annoncé le décès d'un nourrisson, Arkan Firas Musleh, âgé de deux mois, des suites d'une hypothermie, portant à 3 le nombre de décès liés au froid des récentes intempéries. Le document fait état également du martyr d'un citoyen «décédé suite à l'effondrement d'un bâtiment, portant à 17 le nombre de victimes pour des écroulements d'immeubles en raison de la tempête. Bilan de 80 jours depuis le «cessez-le-feu» Le Bureau des médias du gouvernement a publié, dimanche, un bilan d'étape après 80 jours depuis l'accord de Charm al-Cheikh, recensant «969 violations israéliennes du cessez-le-feu, qui ont fait 418 martyrs et 1.141 blessés» et «plus de 45 cas d'arrestations illégales», ainsi que d'autres «violations graves et systématiques de cet accord» notamment dans son volet humanitaire. Sur les «969 violations de l'accord», le bilan fait état de : «298 tirs directs contre des civils», «54 incursions de véhicules militaires dans des zones résidentielles» et «455 bombardements contre des civils non armés et leurs habitations», ainsi que «162 bombardements et destructions d'habitations, d'institutions et de bâtiments civils». Sur le plan humanitaire, le Bureau note que l'occupation sioniste «n'a pas fourni les quantités minimales d'aide convenues». «En 80 jours, seuls 19.764 camions sont entrés dans la bande de Ghaza sur les 48.000 prévus, soit une moyenne de 42% (253 sur les 600 convenus quotidiennement), engendrant «une pénurie grave et persistante de nourriture, de médicaments, d'eau et de carburant». Concernant le carburant, «seuls 425 camions sur les 4.000 prévus ont été livrés à Ghaza, une moyenne de 5 camions par jour sur les 50 convenus dans l'accord, soit environ 10%, paralysant quasiment les hôpitaux, les boulangeries et les infrastructures d'eau et d'assainissement», ajoute le document. Une nouvelle enquête sur le massacre de la famille Abou Nahal à Rafah L'Observatoire des droits de l'homme Euro-Med (Euro-Med Monitor) a révélé, lundi, une nouvelle enquête sur les «circonstances exactes» du «massacre perpétré, en 2024, par l'armée israélienne contre la famille Abou Nahal à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza» qui a coûté la vie «15 civils, dont 13 femmes et enfants», «sans aucun avertissement ni préavis, et sans aucune nécessité militaire justifiant le ciblage précis et délibéré de cette famille». Le samedi 17 février 2024 au soir, une frappe aérienne israélienne a visé «une maison de repos (chalet) familiale dans la région de Khirbat al-Adas, au nord-est du gouvernorat de Rafah, à l'aide de deux bombes lourdes de fabrication américaine», détruisant «entièrement la structure» de la bâtisse, et «tuant tous ses occupants», rappelle l'Observatoire. Fruit de «plusieurs mois de travail» l'enquête, qui a consisté en «un examen des lieux du crime, la vérification croisée des témoignages des survivants et des témoins oculaires, ainsi que l'analyse technique des données numériques», conclue qu'il ne fait aucun doute que «le site ciblé était de nature purement civile». «Il s'agissait d'un chalet loué par la famille après son déplacement forcé. Situé en pleine zone agricole, isolé de tout autre bâtiment, facilement identifié comme un lieu civil et est clairement visible par surveillance aérienne», affirme l'enquête de l'Observatoire qui «a écarté toute possibilité d'objectifs militaires justifiant la frappe». De même que des «preuves matérielles et des documents» obtenus par l'équipe d'Euro-Med Monitor, «ont confirmé que le chef de famille, Ibrahim Abu Nahal, n'avait aucune affiliation politique ou partisane et consacrait la majeure partie de son temps au commerce. Ibrahim Abu Nahal «gérait son commerce par téléphone tout au long de la journée et se rendait régulièrement au point de passage de Rafah pour s'approvisionner en farine, légumes et autres denrées alimentaires». Alors que «seize membres de la famille Abu Nahal étaient réunis dans une pièce du chalet, autour de la table, pour célébrer le mariage de leur fils Abdullah, 26 ans, avec sa cousine Mariam, 20 ans», (...) «Ibrahim, 57 ans, arrivé sur les lieux vers 18h50». «Une dizaine de minutes plus tard, des avions israéliens ont frappé le site, détruisant complètement le chalet et tuant les personnes qui s'y trouvaient», lit-on dans le document. «L'analyse des lieux, notamment sur les deux profonds cratères laissés par la frappe», a révélé que l'avion israélien avait largué «deux bombes lourdes, très probablement des munitions GBU-31 (bombes MK-84 équipées de systèmes de guidage JDAM), d'un poids d'environ 900 kg chacune». L'enquête a également établi qu'en mai 2024, lors de l'invasion terrestre de Rafah, «des bulldozers militaires israéliens ont rasé la fosse commune où avaient été enterrées les victimes de la famille près du corridor de Philadelphie, détruisant les tombes et leurs pierres tombales, un acte qui reflète une tentative délibérée d'effacer l'existence palestinienne et de violer la dignité humaine même après la mort», conclut l'Observatoire. |
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