Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Acheminement de l'aide pour Ghaza: Appel à lever les obstacles

par Mohamed Mehdi

Mardi, 26e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», et ce en total accord avec l'administration Trump. Lors des précédentes 24 heures (lundi), les hôpitaux de Ghaza ont accueilli les dépouilles de 4 martyrs, dont 3 nouvelles victimes et une dépouille retrouvée sous les décombres, a indiqué, hier, le rapport statistique quotidien du ministère de la Santé, faisant état également de 7 blessés.

Depuis le 11 octobre 2025, les bombardements et les tirs des soldats israéliens ont fait 240 martyrs et 607 blessés, et 511 dépouilles retirées des décombres de Ghaza. Le bilan des victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza s'élève ainsi à 68.872 martyrs et 170.677 blessés, ajoute le communiqué du ministère de la Santé. Par ailleurs, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement Hamas, a annoncé hier que «les opérations de recherche et d'excavation menées à l'intérieur de la ligne jaune» ont permis de retrouver, le jour même, «le corps d'un soldat de l'occupation tué à l'est du quartier al-Shuja'iya», et que «les dispositions nécessaires ont été prises pour la remise du corps aux autorités d'occupation» via la Croix-Rrouge internationale. «Nous soulignons que l'arrivée d'engins de génie et l'accompagnement de la Croix-Rouge par des équipes des Brigades Al-Qassam lors des recherches de corps à l'intérieur de la ligne jaune ont considérablement accéléré le processus de récupération et ont permis la découverte de nombreux corps», ajoute le communiqué d'Al-Qassam publié à 15h40 (localement) sur Telegram.

Outre le non-respect du cessez-le-feu, l'entité sioniste continue de faire obstacle à l'entrée des camions d'aide humanitaire en ne laissant passer qu'un nombre infime qui couvre «20 à 30% des besoins» d'une population de 2,4 millions d'habitants. Dans une déclaration à Al Jazeera, le Responsable du Réseau des ONG à Ghaza estime que «l'aide humanitaire qui rentre couvre à peine 20 à 30% des besoins», confirmant que l'enclave est toujours «au bord de la famine compte tenu de ce que nous constatons quotidiennement». De son côté, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme des personnes déplacées a insisté, dans une déclaration à Al Jazeera, que «le cessez-le-feu dans la bande de Ghaza soit pleinement et effectivement appliqué». «Il est impératif de lever les obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire vers Ghaza», a-t-il ajouté, considérant que continuer à «empêcher l'aide d'atteindre Ghaza constitue une punition collective, et non pas une question de sécurité». L'intervenant a, en outre, appelé à «la nécessité d'une action immédiate concernant les munitions non explosées dans la bande de Ghaza», rappelant que le droit international impose à «Israël, en tant que puissance occupante, l'obligation de protéger les Ghazaouis».

La FAO fait le bilan de deux années de génocide israélien à Ghaza

«Le secteur agricole de la bande de Ghaza a subi de lourds dégâts qui ne font qu'empirer», a déclaré un récent rapport publié par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre satellitaire des Nations Unies (UNOSAT), portant sur une «nouvelle analyse géospatiale» des terres agricoles de l'enclave.

Le document fait état d'une «destruction généralisée des terres agricoles, des serres, des puits d'irrigation et d'autres infrastructures agricoles», considérant que «dans l'ensemble, les éléments fondamentaux sur lesquels repose le secteur agricole de Ghaza ont été dévastés», notant, toutefois, que «l'actuel cessez-le-feu laisse entrevoir la possibilité que l'on puisse commencer à restaurer la production alimentaire et les moyens de subsistance, à condition d'agir/ vite». L'analyse géospatiale indique que la part de la superficie agricole endommagée à Ghaza «a augmenté au cours de l'année 2025, passant d'environ 80% en avril à 86% en juillet et atteignant 87% à la fin de septembre». «Cette évolution est le reflet de la destruction persistante et répétée des terres et des actifs agricoles. Une tendance à la hausse a également été observée en ce qui concerne les serres endommagées, dont la part est passée de 71% en avril à 80% en octobre», ajoute le rapport, notant que «les gouvernorats de Ghaza-Nord et de la ville de Ghaza ont enregistré les dégâts les plus importants en proportion de terres touchées - 94 et 91%, respectivement-tandis que Khan Younes affiche la plus vaste superficie totale de terres touchées, à plus de 3.500 hectares». Par types de cultures, le document précise que «les dégâts sont de l'ordre de 89% pour les vergers et les arbres, les oliveraies étant les plus touchées (90%), 88% pour les cultures de plein champ, et 80% pour les cultures de légumes. Pour les serres, «près de 80% ont été endommagées, soit l'équivalent de plus de 1.000 hectares perdus dans tous les gouvernorats de la bande de Ghaza (Deir el-Balah, Ghaza, Ghaza-Nord, Khan Younes et Rafah). Alors que dans le gouvernorat de Ghaza, 100% des serres ont été détruites, et 99,8% à Ghaza-Nord» ajoute le rapport. Concernant les «infrastructures agricoles», les plus touchées sont «les élevages de volaille (962), les granges (924) et les bergeries (689)». C'est à «Khan Younes que le nombre de structures endommagées est le plus élevé». Cependant, le document affirme que «37%/ des terres agricoles endommagées» sont situées dans des «zones accessibles» en vue de leur «restauration et de leur culture», dont «environ 600/ hectares de terres sont exemptes de dégâts». «Grâce à l'actuel cessez-le-feu, la part des zones accessibles pour la culture sous serre a crû de 17%», affirme encore la FAO.

Quant aux dégâts causés aux puits d'irrigation, la part des installations endommagées «est passée de 83% en avril à presque 87% à la fin de septembre, compromettant davantage la capacité de Ghaza à maintenir la production végétale et animale», lit-on dans le document.