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![]() ![]() ![]() Sans régulation, ni régulateur, un monde livré à l'arbitraire et la guerre
par Abdelhak Benelhadj ![]() «Le
capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage», Jean Jaurès,
discours à la Chambre des députés le 7 mars 1895.
Depuis la fin de la guerre est-ouest, l'économie marchande a considérablement élargi ses activités aux espaces jusque-là occupés par l'économie solidaire, entamé le partage des ressources et des richesses produites et érodé les fondements même des organisations économiques et sociales issues d'une longue histoire de «conquêtes». La concurrence interne qui démembre la société civile se combine avec une concurrence externe censée produire davantage de richesses et de bienfaits pour tous. Les intérêts privés sont légitimes à quêter le meilleur parti à tirer de leur environnement, mais seulement dans la limite où on se défait de l'idée absurde à les croire spontanément au service des intérêts de la collectivité et des nations, l'égoïsme individuel devenant richesse pour tous. L'Union des Européens dont l'objectif était de préserver le continent des conflits qui l'ont affaibli au cours des deux siècles précédents, s'est peu à peu transformée en une machine à casser de précieux équilibres économiques et sociaux pour jeter les pays dans une concurrence effrénée (sociale, fiscale...) en quête vaine d'une plus grande performance économique et créativité technologique dont l'«hyperpuissance» américaine va continuer à tirer profit. Habituellement, lorsque les Français cherchent une boussole et veulent savoir où ils en sont, c'est devant leurs meilleurs ennemis, aux Anglais et aux Allemands, qu'ils se toisent. La comparaison ci-dessous, servie par l'actualité, entre la France et l'Italie est à la fois légitime, pertinente mais trompeuse en ce qu'elle entretient une rivalité stérile entre les deux pays et les induit en une compétition qui joue in fine contre eux et contre l'Union Européenne. Spread franco-italien L'information tombée vendredi 04 juillet a fait grand bruit. Le rendement des obligations italiennes à 5 ans (Buoni del Tesoro) s'élevait à 2,65% contre 2,67% pour les obligations françaises de même maturité. Ce qui revient à dire, pour s'en tenir aux «Une» des quotidiens économiques du lundi 07 juillet et à la réaction alarmée du ministre français de l'économie, que la France paie plus cher sa dette que l'Italie. Du jamais-vu en 20 ans ! Les Français, pour des raisons très différentes, ont toujours cultivé, avec une délicate préciosité, un complexe d'infériorité très ancien à l'égard de leurs voisins britanniques et germaniques. Vus des quartiers chics de Paris, par ses «élites» américanisées, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce... ne sont certes pas des pays du Tiers-Monde, mais demeurent des pays qui renvoient à une lointaine antiquité, un peu exotique où l'on peut passer des vacances par cher si on est las de la «Côte d'Azur» et de son patrimoine immobilier hollywoodien à plus de 16 000 euros le m². Le réveil est brutal. Ce n'est pourtant pas une nouvelle : cette évolution, mise sous le boisseau par les médias, est en marche depuis des années. - Le taux des titres de dette à 10 ans français est toujours moins élevé (3,28%) que l'italien (3,44%) mais le spread s'est réduit : 16 pts de base aujourd'hui alors qu'il était à 70 il y a un an. Certains s'en consoleront... Pourquoi en est-il ainsi ? Explication : l'Italie va mieux, la France s'enlise et l'Europe diverge. - Le taux de croissance italien est plus élevé pendant que la pression exercée par les instances européennes, la BCE et le FMI pousse la France vers des réformes structurelles, vers plus de «rigueur»... qui érode une croissance déjà anémique bien en dessous des prévisions du gouvernement. - Déficit et Endettement. - L'Italie baisse son déficit budgétaire. 2023 : +de 7%, 2024 : 3.4% - Excédent primaire italien (du budget, hors paiement des intérêts de la dette). - La France, fin 2024 détient le troisième taux d'endettement public rapporté au PIB le plus élevé de l'Euroland, derrière la Grèce (153,6%) et l'Italie (135,3%). Mais la situation de ces deux pays s'améliore. La Grèce est passée depuis 2021 de plus de 197% à 153,6%. L'Italie, de son côté, a vu son ratio d'endettement fondre de 10 points sur la même période, de 145,7% à 135,3%. En revanche, la France, elle, a vu le sien s'élever à 113.1% en 2024, soit 3 303 Md et plus de 116% en 2025). - La dette italienne est détenue à environ un quart par des créanciers étrangers. Situation similaire pour la dette japonaise possédée à 90% par des investisseurs japonais. La dette française l'est, elle, à plus de la moitié par des acteurs étrangers (55%). Les Echos, V. 27 juin 2025 Le Figaro, vendredi 28 mars 2025 - Taux de chômage : 6.6 pour l'Italie, contre 7.4 pour la France qui vient de battre un record de pauvreté cette semaine. - Stabilité politique, d'un côté crise perpétuelle, de l'autre. L'image de l'Italie en France est traditionnellement associée à la IVème République française. Dirigée par une G. Meloni (considérée avec un certain dédain par ses partenaires du nord) aussi discrète qu'efficace, l'Italie connaît une plus grande stabilité politique, alors que sa voisine transalpine, qui se targue de disposer d'institutions solides, vit en état de crise politique chronique. La dissolution de l'Assemblée Nationale par E. Macron en juin 2024 a révélé et aggravé un rejet ancien et profond de la «classe dirigeante» qui se cramponne au pouvoir abusant de dispositifs constitutionnels forgés à une autre époque pour des hommes d'Etat d'une toute autre envergure. Paris accumule les déficits et se retrouve coincé entre des nécessités et des objectifs divergents, pris dans un maelström infernal. La politique de l'offre suivie pendant des décennies prive l'Etat de marges de manœuvre pour faire face aux déficits économiques et commerciaux : chute de l'investissement, perte de parts de marchés, moindre productivité, délocalisations, désindustrialisation... C'est pourtant au nom de la performance que la collectivité nationale affecte des aides croissantes aux entreprises privées. L'économie française est coincée entre pays à compétitivité-prix et compétitivité-qualité, le déficit budgétaire a été le cul-de-sac dans lequel les exécutifs se sont enfermés pour tenter vainement d'éviter les déficits sociaux, politiques et diplomatiques qui réduisent les dirigeants français à la posture de communicateurs stériles qui n'ont plus prise sur leur réalité. Cette politique de l'offre en faveur de la «liberté» (baisse de la fiscalité, déréglementation rampante, privatisation...) n'a «ruisselé» sur personne et n'a pas produit les effets vertueux escomptés : investissement, innovation, croissance, élévation du niveau général des compétences et des revenus, hausse de la compétitivité et des exportations... En dix ans, la politique de l'offre et les baisses de prélèvements ont plombé les finances publiques de 454 milliards d'euros. Entre 2017 et 2024, la dette française avait progressé de 1 000 milliards d'euros (Rapport de Attac France, 27 mars 2025) Les marchés, les agences de notation et les créanciers qui lisent attentivement leurs analyses et suivent leurs conseils sont aux aguets et menacent les équilibres financiers de la France. Le service de la dette dépasse désormais le budget des armées et bientôt celui de l'éducation nationale (1er Président de la Cour des comptes, 08 juillet 2025). L'Etat des finances françaises ressemble à celui des pays du sud à la veille d'un P.A.S. (Plan d'Ajustement Structurel) sous expertise du FMI et de la Banque Mondiale. Le branle-bas de combat, avec une tension qui monte un peu plus tous les jours, tourne autour d'un chiffre : 40 milliards d'économie qu'il faut absolument trouver pour boucler à l'automne prochain un budget et éviter une hausse brutale des taux qui enfoncerait l'économie dans la récession et produirait un résultat contraire (procyclique) à l'effet recherché en réduisant en un cycle dépressif les recettes de l'Etat, observé ailleurs et en d'autres temps. L'«effet boule de neige» que redoute P. Moscovici, président de la Cour des comptes (idem) devant la commission des finances du Sénat. - Il ne reste plus beaucoup de postes sur lesquels la France serait à son avantage. Il fut un temps guère lointain où les Français se flattaient d'avoir un taux synthétique de fécondité bien supérieur à ses voisins. - L'Italie était décrite alors comme une future pension pour vieux en voie de dépeuplement avancé. Hélas ! Dans la douce France que chantait Charles Trenet, on y meure aujourd'hui plus nombreux qu'on n'y naît. Les pompes funèbres générales ont plus de «clients» que les maternités. Les Echos, J. 27 mars 2025. Le tableau dressé ci-dessus peut sembler excessivement rigoureux. Cependant, il est bien moins sombre que celui dressé tous les jours par les médias français bien plus sévères avec leur pays et ses dirigeants. Les querelles picrocholines locales font vendre du papier et occupent ce qui reste du temps de cervelle disponible dans l'Hexagone. Il est des Cassandre qui enterrent la France au moins deux fois par siècle. Et à chaque fois elles en sont pour leurs frais. Sans remonter à Alésia, les déroutes militaires qui précèdent et annoncent les débâcles globales, furent nombreuses : Azincourt, Trafalgar, Waterloo, Sedan, Compiègne... après chacune d'elles, la France renaît de ses cendres, aussi monstrueux aient pu être ses désastres, aussi impardonnable, aussi coupable que fût l'égarement de ses dirigeants. La comparaison franco-italienne laisserait croire que seule la France est en difficulté et que, par contraste, l'Italie vogue vers un avenir radieux. Le problème ne réside pas en un pays en particulier. Ce serait bien trop facile. Le désarroi français n'est que le symptôme d'une crise plus vaste qui affecte l'Union et même dépasse le cadre européen. Contexte européen: «Make Germany Great Again» La crise ukrainienne a provoqué un processus qui semble plus de trois ans plus tard, irréversible. La rupture de ses échanges avec la Russie, sous injonction américaine, a privé l'industrie allemande d'une énergie bon marché et, par l'importation plus onéreuse du gaz américain, a augmenté ses coûts et réduit sa compétitivité face à une concurrence chinoise de plus en plus forte, toujours moins chère et à qualité de plus en plus élevée, précisément sur les segments dans lesquels l'Allemagne excelle et a construit sa stratégie économique qui a fait la fortune de son commerce depuis des décennies : coûts, prix, qualité imbattable de la Deutsche qualität. Pour tenter de lever toutes ces contraintes, relancer son industrie et son économie, l'Allemagne tente de surfer sur les circonstances. A coups de centaines de milliards d'euro, l'intrusion massive de l'Allemagne sur le marché de l'endettement, après une réforme constitutionnelle qui a fait disparaître la «règle d'or» interdisant le déficit budgétaire, va rendre plus difficile le financement des pays qui ne maîtrisent pas leurs comptes publics. Si au moins l'Allemagne le faisait pour de bonnes raisons. Puisque l'Amérique veut que l'Europe investisse dans l'armement, recyclant ainsi ses excédents commerciaux, Berlin fait le choix délibéré d'une économie de guerre, inspiré par ses barons de l'industrie (Porsch, Krupp, BASF, Bayer, Rheinmetall, Daimler Benz...) qui retrouvent de vieux réflexes militaristes hégémoniques. Les Allemands procèdent à une réforme qui lève la contrainte constitutionnelle qui lui interdisait les déficits budgétaires. Le 18 mars 2025, le Bundestag a voté par 512 voix contre 206 en faveur de l'amendement proposé. Le 21 mars 2025, le Bundesrat a voté en faveur de l'amendement par 53 voix contre 16, franchissant le seuil des deux tiers pour devenir loi. La réforme a été soutenue par le SPD, la CDU/CSU et les Verts qui ont tous voté massivement en faveur de la réforme. Le FDP, l'AfD, La Gauche et le BSW se sont unanimement opposés à la réforme. Wolfgang Schäuble s'est sûrement retourné dans sa tombe. Derrière les déséquilibres qui affectent les pays européens, chacun selon ses conditions, il y a un déséquilibre infiniment plus préoccupant, plus grave et plus dangereux. L'absence de régulateurs, l'absence de toute instance de régulation conventionnellement acceptée par tous préoccupe et inquiète. Il n'y a plus d'arbitre : voici venue l'heure des matamores et des barbots. La fragmentation du monde est en marche. Les uns après les autres, les principaux instruments de régulation des relations internationales issus du XXème siècle, sont mis hors-jeu. Plus d'OMS, plus d'OMC, plus de Conseil de sécurité, plus de Nations-Unies... l'Assemblée Générale vote dans le vide. Tous les systèmes de régulation sont hors course. Il n'y a plus de concertation multilatérale. Toutes les institutions sont bloquées, dépréciées, invalidées. Les valeurs qui les portent et qui les fondent, au moins à l'échelle du principe, sont mises à bas. Les tribunaux américains, s'érigent en juges du monde, jouissent d'une extraterritorialité qui donne à Washington la dimension d'un empire sans limites, et ont les moyens d'exercer le droit et de rendre justice. Exemple des «exécutions extrajudiciaires», les opérations «homo»,les assassinats d'Etat... C'est une pratique très ancienne. Mais elle jure avec les Lumières. Les nations «démocratiques» «pragmatiques» y avaient recours dans l'ombre, honteusement et discrètement. La «raison d'Etat» était satisfaite mais cachée aux citoyens et à la morale publique. Même Israël qui a eu abondamment recours, sous le poids de la culpabilité, ne revendiquait pas ses «assassinats ciblés». GW. Bush s'était donné beaucoup de mal pour improviser des «preuves» pour justifier son agression «illégale» (J. Chirac) de l'Irak. On se souvient de la tête de ce pauvre Colin Powell, Secrétaire d'Etat américain humilié au conseil de sécurité après le discours de Dominique de Villepin qui reçut un standing ovation un 14 février 2003. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les assassins revendiquent leur forfait et s'en vantent. Les ministres israéliens révèlent publiquement, hautement leur volonté d'exterminer des millions de Palestiniens sans aucune retenue morale. Laissons de côté Israël qui dorénavant se pose ouvertement hors la loi commune et se déclare non concerné par les institutions internationales. D. Trump, sans même tenter de recueillir un mandat auprès du conseil de sécurité, bombarde l'Iran sans que personne ne se pose des questions élémentaires : au nom de quel droit justifier une telle intervention ? Qui l'a autorisé à attaquer un membre de communauté internationale ? Paysage géopolitique fluctuant, à géométrie variable, inapte à l'action, l'Europe, amputée des prérogatives des nations, fait illusion et se constitue en regroupements éphémères. Pour contourner les principaux organes de décision souvent incapables de produire une politique pérenne et stable, les Européens inventent des groupes ad hoc de concertation selon les lignes de fractures qui les opposent, les intérêts qui les unissent, les humeurs de leurs opinions publiques.... Après les anciennes accointances comme le Groupe de Visegrád au cours des années 2010, on voit apparaître avec la crise ukrainienne, les «coalisés volontaires», les «E3», les «Forces de réassurance», les «pays clé» (à 8)... Face à la nébuleuse européenne, sous le contrôle inamovible d'un général américain, aussi discret qu'omnipotent, l'OTAN (à 32), comme l'Union à 27, fait mine de décider. Son secrétaire général décoratif paradait lors du derniers Sommet à la Haye et s'était lancé publiquement dans une danse du ventre en l'honneur de l'Oncle Sam. Désormais, c'est sa Majesté D. Trump 1er qui trône sur le monde, décide de la guerre et de la paix, là où il veut, quand il veut, avec qui il veut, selon son bon vouloir, ordonne les bombardements qui lui conviennent sur qui il veut et s'arrête quand il estime avoir atteint ses objectifs, sans avoir à rendre compte à quiconque, distribue les bons et les mauvais points selon sa bonne humeur, augmente ou baisse les droits de douane sur tel ou tel pays sans consulter personne, change d'avis quand cela lui chante... Est-ce là une sorte d'empereur de droit divin dont rêvaient tous les potentats de la planète depuis le début de l'histoire du monde ? Les Césars, les Attila, les Gengis Khan, les Napoléon... Aucun d'entre eux n'a atteint une telle puissance planétaire. Tous en rêvaient. Trump, futur Nobel de la paix, le réalise. Faisons mine de croire à notre tour que Trump seul, du haut de son Olympe washingtonien, est seul à décider du destin du monde. Notes : 1. Lire. Abdelhak Benelhadj : «Traité du Quirinal. Italiens et Français se préparent pour le jour d'après.» Le Quotidien d'Oran, 02 décembre 2021. 2. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4% à 15,4%, selon l'étude annuelle de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INED) parue ce lundi 07 juillet. Il s'agit du taux le plus élevé observé depuis le lancement de l'indicateur Insee en 1996 (AFP, 07 juillet 2025). 3. La balance commerciale n'a pas connu d'excédent depuis 2002. 4. Le Sénat indique la direction où trouver les sommes nécessaires à l'équilibre budgétaire de la nation. À l'issue de six mois de travaux, la commission d'enquête sénatoriale sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises a rendu son rapport. «Quelques années après la gabegie qu'a constitué le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), l'actualité sociale fait ressurgir dans le débat public la problématique de la conditionnalité des aides publiques, ainsi que celle d'un contrôle plus strict et d'une évaluation plus poussée de ces aides», écrit le sénateur Fabien Gay, en préambule de son rapport adopté le 1er juillet, à l'unanimité. L'ancien président F. Hollande a refusé de se présenter devant la commission... Bilan : des déficits cumulés de «transparence», de «rationalisation», de responsabilisation» et d'évaluation». 2 200 dispositifs d'aide. Total 2023 = 211 Md d'euros, (plus l'aide des régions, 2 Md d'euros et celles de l'Europe, 10 Md d'euros). (Guillaume Jacquot, Public Sénat, mardi 08 juillet 2025) 5. «La dette va finir par étrangler la marge de manœuvre d'action» a-t-il averti. La charge de la dette pourrait atteindre 100 Md d'euros avant 2030, le triple de ce qu'elle était au début de la décennie. «L'an prochain, ce sera sûrement la première année où le service de la dette sera le premier budget de la nation, devant l'Education nationale, ce qui ne s'est jamais produit dans l'histoire financière sous la Ve République.» 6. Avec l'idée transparente (et un peu naïve) que les Européens vont continuer à faire leurs courses en Amérique. 7. Lire. Vincent Nouzille (2020) : «Les tueurs de la République.» Fayard, édition augmentée, 553 p. 8. Lire. Gérard Davet et Fabrice Lhomme (2016) : «Un président ne devrait pas dire ça.» Stock, 672 p. |
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