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Après 600 jours: Israël continue son génocide à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 600e jour de l'agression sioniste et 88e jour de blocus humanitaire total, l'armée génocidaire d'Israël intensifie ses massacres contre la population civile de Ghaza. Le bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé publié hier, indique que le nombre de victimes arrivés dans les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures (mardi), s'est élevé à 28 martyrs et 179 blessés. Ce nouveau bilan, qui ne comprend pas les statistiques des hôpitaux du nord de l'enclave en raison de la difficulté d'accès à ces régions, explique le ministère, porte à 54.084 martyrs et 123.308 blessés, le nombre de victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza, et à 3.924 martyrs et 11.267 blessés depuis la reprise des bombardements le 18 mars 2025. Hier, jusqu'à 14h, les bombardements de l'armée génocidaire d'Israël avaient fait au moins 36 martyrs et des dizaines de blessés, dans différentes régions de Ghaza, a rapporté Al Jazeera, citant le ministère de la Santé.

Par ailleurs, dans un autre communiqué, le ministère de la Santé a dressé, hier, un état des lieux du secteur après 600 jours de génocide israélien à Ghaza. Les chiffres révélés font état de 22 hôpitaux mis totalement hors service sur les 38 que comptait l'enclave, et 30 centres de soins primaires encore fonctionnels sur un total de 105, avant l'agression sioniste, ainsi que 50 salles d'opérations sur 104 travaillent dans des conditions catastrophiques. En outre, sur 34 stations d'oxygène seules 9 fonctionnent partiellement, alors que 25 autres ont été totalement détruites, ainsi que 12 des 19 scanners et 61 sur 110 générateurs électriques ont été également bombardés. Le document ajoute que 47% des listes des médicaments essentiels et 65% des consommables médicaux sont totalement épuisés des pharmacies du reste des hôpitaux de Ghaza encore fonctionnels.

Quant aux répercussions du manque de médicaments et de services de soins sur les malades chroniques, le ministère annonce le décès de 41% des insuffisants rénaux et de 60 enfants en raison de malnutrition. Le ministère de la Santé de Ghaza met en garde contre l'effondrement de ce qui reste comme moyens, en particulier les stations d'oxygène, lance un appel urgent à toutes les « parties concernées » (ONU, OMS et autres institutions internationales) pour l'approvisionnement en équipements et médicaments nécessaires.

Echec total du plan américano-israélien de la prétendue aide humanitaire

Moins de 48 heures après le lancement du plan américano-israélien de l'aide alimentaire militarisée, la «Fondation humanitaire pour Ghaza» (GHF, acronyme en anglais) a annoncé avoir cessé momentanément ses opérations. Cette décision intervient après l'échec de l'opération dès les premières heures de son lancement mardi, après l'envahissement de dizaines de milliers de Palestiniens de la zone désignée à Rafah, ce qui a nécessité l'intervention d'hélicoptères de l'armée sioniste pour évacuer les mercenaires armés recrutés par la GHF.

Ainsi, selon Reuters, la GHF a annoncé, mercredi, avoir « temporairement suspendu la distribution d'aide à Ghaza en raison de troubles». «Cette fondation controversée, soutenue par Israël et les États-Unis, a déclaré s'efforcer de résoudre les problèmes afin de garantir la sécurité », ajoute Reuters, rappelant qu'au moins « trois Palestiniens ont été tués et 46 blessés après que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule qui s'était précipitée vers un point d'aide géré par l'organisation mardi ». L'effondrement de la démarche sioniste, validée par son protecteur américain, était inévitable après que les acteurs de terrain de l'aide humanitaire, comme l'UNRWA et d'autres ONG, avaient annoncé leur refus de participer à une opération vouée à l'échec, mais également par l'opposition des acteurs de la résistance palestinienne (Hamas, Jihad islamique, FPLP...), ainsi que de la société civile, des tribus et des familles palestiniennes de Ghaza.

Hamas annonce un accord avec Steve Witkoff, l'envoyé américain

Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a annoncé, hier dans une déclaration, être arrivé à un accord avec l'envoyé américain, Steve Witkoff, sur un « cadre général garantissant un cessez-le-feu permanent » et un «retrait total (de l'armée israélienne) de Ghaza». «Le Hamas confirme qu'il déploie des efforts importants pour mettre fin à la guerre brutale contre la bande de Ghaza. Il a récemment conclu un accord avec l'envoyé américain Steve Witkoff sur un cadre général prévoyant un cessez-le-feu permanent, le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Ghaza, l'acheminement de l'aide et la mise en place d'un comité professionnel prenant en charge les affaires de l'enclave immédiatement après l'annonce de l'accord », lit-on dans le communiqué. La déclaration ajoute que l'accord prévoit également « la libération de dix prisonniers israéliens et de plusieurs corps en échange de la libération d'un nombre convenu de prisonniers palestiniens » et ce avec une « garantie des médiateurs». Le Hamas affirme qu'il attend une « réponse définitive à cet accord» (de la part des israéliens, ndlr).