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29.878 martyrs et 70.215 blessés: Massacres et pratiques nazies à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mardi, le ministère de la Santé à Ghaza a annoncé que le nombre de victimes de l'agression israélienne s'est élevé à 29.878 martyrs et 70.215 blessés, depuis le 7 octobre, notant que l'armée d'occupation a commis 11 massacres au cours des dernières 24 heures, faisant 96 martyrs et 172 blessés. Dès les premières lueurs de l'aube de mardi, l'aviation israélienne a bombardé une maison du quartier Brézil de la ville de Rafah, au sud de l'enclave de Ghaza. L'attaque a fait un martyr et un blessé. Toujours au sud de Ghaza, les tirs de snipers israéliens ont fait deux martyrs, dont une jeune fille, à l'ouest de Khan Younes. Les deux corps ont été transportés par une ambulance vers l'hôpital Abu Youssef al-Najjar à Rafah. A Khan Younes également, les corps de 9 martyrs, dont un enfant, ont été retrouvés, mardi matin, dans diverses zones de la ville, a indiqué un correspondant d'Al Jazeera. Le journaliste a ajouté que les équipes de la Protection civile ont récupéré les corps de deux enfants martyrs tombés lundi soir, lors d'un bombardement d'artillerie israélienne sur la région d'Al-Shoka, à l'est de Rafah. Vers 14h GMT, le bombardement d'une voiture transportant une famille à Khan Younes a fait 2 martyrs et plusieurs blessés, a indiqué aussi un correspondant d'Al Jazeera. Sur le terrain des affrontements entre la résistance palestinienne et l'armée d'occupation sioniste, des combats de grande intensité ont été signalés, hier, mardi, par la chaîne satellite Al-Aqsa, dans le quartier Al-Zaytoun de la ville de Ghaza, là où précisément les Brigades Al-Quds, la branche militaire du mouvement Jihad islamique, ont annoncé l'explosion d'un véhicule militaire sioniste avec un engin explosif. La même source a indiqué avoir abattu un soldat israélien à Khan Younes. Les Brigades Al-Quds ont également diffusé des scènes d'une attaque d'un sniper de la résistance tirant sur un soldat israélien sur les lignes d'avancement des troupes sionistes à l'est de Khan Younes. L'armée d'occupation israélienne a annoncé mardi que 7 de ses soldats avaient été blessés lors des combats dans la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Au nord de la Palestine occupée, les affrontements entre le Hezbollah libanais et l'armée sioniste se sont poursuivis mardi. Le Hezbollah a déclaré avoir ciblé du matériel d'espionnage sur le site de Ramtha, dans les fermes occupées de Chebaa. Plus tard, le mouvement de résistance libanais Hezbollah a également déclaré avoir ciblé le site israélien de Ruwaisat Al-Alam dans les fermes libanaises occupées de Chebaa. Plus tôt, le correspondant d'Al Jazeera avait rapporté qu'un missile avait été tiré sur le site israélien de Ramtha, dans les collines occupées de Kfar Shuba, au sud du Liban. Un correspondant d'Al Jazeera au sud-Liban a rapporté que des avions militaires israéliens ont mené, hier, un raid à proximité de la ville d'Aita al-Shaab. L'armée israélienne a déclaré avoir bombardé un site militaire et des infrastructures du Hezbollah à Haniyeh, Jebshit, Al-Bisariya et Al-Mansouri, au sud-Liban. Les forces des Nations Unies opérant dans le sud du Liban, la FINUL, ont appelé hier « toutes les parties » à « cesser les hostilités » pour empêcher une nouvelle escalade. Au Yémen, un porte-parole du groupe Ansar Allah Al-Houthi, a déclaré à ‘Reuters' que ses opérations contre les navires israéliens dans la mer Rouge « ne s'arrêteront pas tant que l'agression israélienne sur Ghaza ne prendra pas fin ». « Si l'agression israélienne cesse et que l'aide entre à Gaza, nous réévaluerons la situation », a ajouté le porte-parole de Ansar Allah Al-Houthi.

Hôpital Nasser: Plus de 120 patients doivent être évacués

Mardi, le porte-parole du ministère de la Santé à Ghaza, Dr Ashraf al-Qudra, a déclaré que « plus de 120 patients du Complexe médical Nasser de Khan Younes (au sud de Ghaza) ont besoin d'être évacués vers d'autres hôpitaux pour recevoir des soins ». « Le personnel médical n'est pas en mesure de fournir des soins aux patients du Complexe médical Nasser à Khan Younes », a ajouté al-Qudra, précisant que « les pannes de générateurs, l'épuisement de l'oxygène, la défaillance du système d'égouts et l'accumulation de déchets entravent le fonctionnement du Complexe médical Nasser ». Cet hôpital a besoin, ajoute l'intervenant, d'une « série de réparations urgentes pour fournir des services de santé à près de 1,8 million de citoyens ». « Nous appelons les organisations internationales à prendre des mesures urgentes pour répondre aux besoins urgents du Complexe médical Nasser et à faire pression sur l'occupant pour qu'il libère tout le personnel de santé ». Dans le nord de Ghaza, l'hôpital Al-Awda « risque la mise hors-service ». Le directeur par intérim de l'hôpital Al-Awda a déclaré hier que l'ensemble des départements et services de l'hôpital sont menacés de fermeture complète. « L'agression israélienne contre l'hôpital va exacerber la crise sanitaire dans la bande de Ghaza », a ajouté la même source, rappelant que « l'occupation a assiégé l'hôpital pendant 18 jours et a tué plusieurs membres de son personnel ».

ONU: Un convoi d'évacuation bloqué et des ambulanciers déshabillés

Le Bureau des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré, hier, que l'armée israélienne a bloqué un convoi d'évacuation médicale dans la ville de Khan Younes, dans le sud de Ghaza, a mis en détention un secouriste et a forcé les autres à se déshabiller. Dans un communiqué publié le mardi 27 février sur son site, l'OCHA écrit : « Le 25 février, le Croissant-Rouge palestinien et les Nations Unies ont évacué 24 patients de l'hôpital ‘Al Amal' de Khan Younes, dont une femme enceinte, une mère et un nouveau-né. L'hôpital Al Amal est l'épicentre des opérations militaires à Khan Younes depuis plus d'un mois. Entre le 22 janvier et le 22 février, quarante attaques ont été lancées contre l'hôpital, faisant au moins 25 morts, et l'ont laissé hors d'état de service».

Malgré une «coordination préalable avec la partie israélienne pour tous les membres du personnel et les véhicules», les forces israéliennes «ont bloqué le convoi de l'OMS pendant de nombreuses heures dès qu'il a quitté l'hôpital». «Les militaires israéliens ont forcé les patients et le personnel à sortir des ambulances et ont dépouillé tous les membres du personnel paramédical de leurs vêtements». Selon la même source, «trois membres du personnel paramédical» du PRCS « ont ensuite été arrêtés», «bien que leurs coordonnées aient été communiquées à l'avance aux forces israéliennes», alors que «le reste du convoi est resté sur place pendant plus de sept heures». L'un des trois membres du personnel «a été libéré» et «nous demandons la libération immédiate des deux autres, ainsi que de tous les autres travailleurs de la santé détenus», ajoute l'OCHA. Pour cette organisation des Nations Unies, «il ne s'agit pas d'un incident isolé». «Les convois d'aide ont essuyé des tirs et l'accès aux personnes dans le besoin leur est systématiquement refusé». «Des travailleurs humanitaires ont été harcelés, intimidés ou détenus par les forces israéliennes, et des infrastructures humanitaires ont été touchées. Juste avant l'incident de dimanche (25 février, ndlr), deux membres de la famille de ‘Médecins Sans Frontières' ont été tués lors d'une attaque impromptue des forces israéliennes contre un complexe où dormaient des membres de leur personnel et de leur famille», ajoute le communiqué. Cette situation a obligé les équipes des Nations Unies et du Croissant-Rouge palestinien à «laisser 31 autres patients non critiques à l'hôpital ‘Al Amal'», affirme le communiqué de l'OCHA.

Oxfam : Le risque de génocide augmente dans le nord de Ghaza

L'ONG Oxfam a déclaré mardi que «le risque de génocide dans le nord de Ghaza augmente» considérablement dans un contexte de craintes croissantes de famine. Oxfam estime qu'Israël « ignore une disposition clé de la CIJ sur la famine». «Israël restreint sévèrement l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza tout en provoquant la perte de la production agricole locale, conduisant à la famine, en violation des mesures provisoires émises par la CIJ », a déclaré Oxfam. « Le risque de génocide augmente dans le nord de Ghaza parce que le gouvernement israélien ignore l'une des dispositions clés de la Cour internationale de Justice, à savoir fournir les services de base et l'aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent », a déclaré Sally Abi Khalil, directeur d'Oxfam pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué. Selon une estimation de l'Association palestinienne de développement agricole (PARC), citée par Al Jazeera, « près d'un quart des exploitations agricoles du nord de Ghaza ont été complètement détruites par les forces israéliennes ».

Le directeur des opérations du PARC à Ghaza, Hani al-Ramlawi, a déclaré que « si les fermes n'ont pas déjà été détruites, elles sont devenues impossibles à y accéder car tout agriculteur essayant de le faire sera directement visé par les forces israéliennes ». Ajoutant que « sans eau ni électricité, les terres agricoles ne servent à rien ».