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Coopération inévitable

par Abdelkrim Zerzouri

Quel est l'état de la coopération sécuritaire entre les pays arabes ? De nos jours, aucun Etat ne peut régler seul les problèmes sécuritaires, qui ne sont plus limités à l'intérieur d'un territoire mais partagés par l'environnement immédiat et bien plus loin, exigeant de ce fait l'instauration d'une coopération sécuritaire régionale et internationale accrue. C'est un principe de sécurité érigé en doctrine par de nombreux pays regroupés au sein de blocs et unions, dont le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur (CMAI), qui a tenu ces deux derniers jours sa 41ème session à Tunis. La coopération sécuritaire a atteint des niveaux appréciables grâce aux efforts de ce Conseil, mais beaucoup reste à faire dans des domaines où des défis du crime transfrontalier qui se développent à l'ombre des problèmes socioéconomiques et autres crises politiques.

Cette 41ème session du CMAI représente une nouvelle opportunité pour mettre sur la table les enjeux sécuritaires alarmants pour les pays arabes, dont la lutte antiterroriste qui, même si le phénomène tend vers les résidus, constitue ou doit toujours constituer une préoccupation majeure, ainsi que d'autres qui deviennent, ces derniers temps, très inquiétants, tels le trafic de drogue, la traite d'humains et le crime organisé transfrontalier d'une manière générale. Lors de cette 41ème session, les ministres arabes de l'Intérieur ont abordé de nombreux dossiers cruciaux, dont la coopération sécuritaire interarabe. Selon le secrétariat général du Conseil, « parmi les sujets à l'ordre du jour figurent les projets concernant le 11ème Plan sécuritaire arabe, visant à renforcer la sécurité régionale dans un contexte de défis multiples. De même, le 9ème Plan médiatique arabe de sensibilisation sécuritaire et de prévention du crime sera au centre des discussions, soulignant l'importance de la communication dans la lutte contre la criminalité ». Un autre dossier important a été également sur la table des discussions, à savoir la révision de la 8ème phase du Plan relatif à la stratégie arabe de la sécurité routière, indique la même source. Avec les défis croissants liés à la sécurité routière, pour ne pas dire l'hécatombe sur les routes des pays arabes, « cette phase vise à mettre en place des mesures efficaces pour réduire les accidents et garantir la sécurité des citoyens sur les routes arabes », ajoute-t-on. Les participants devaient se pencher également sur les rapports concernant les actions du secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, ainsi que ceux de l'Université arabe «Naif» des sciences de la sécurité, qui devaient livrer « une évaluation détaillée des progrès réalisés dans différents domaines de la sécurité et de la prévention du crime », selon la même source. De toute évidence, la coopération et la coordination entre les pays arabes, dans ce domaine, de la sécurité régionale exige une implication de tous les pays, une approche collective. Car, si un seul pays fait défaut, tout l'édifice risque de s'écrouler. Et, le CMAI doit regarder en face si cette condition est remplie.