Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Bouira: Les producteurs de la pomme de terre exposent leurs problèmes

par Farid Haddouche

Après que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural eut dépêché une commission dans la wilaya de Bouira, des mesures urgentes ont été prises afin de sauver la surproduction de la pomme de terre, d'une part, et de mettre un terme à la chute des prix, d'autre part.

Car, les producteurs rencontrent de grands problèmes dans la commercialisation de leur récolte, selon leurs plaintes. En effet, M. Mohamed Kherroubi, directeur central de la Régulation de la production agricole au ministère de l'Agriculture, était accompagné d'Ahcène Guedmani, président du Conseil national interprofessionnel de la filière pomme de terre, de Benallal Sahraoui, directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILEV) et du directeur général de FRIGOMEDIT, un organisme étatique de distribution et d'exportation.

Cette commission a réuni au niveau de la salle des conférences de la direction des Services agricoles (DSA) tous les représentants de la filière de la pomme de terre de la wilaya de Bouira. Les producteurs ont exposé leurs réclamations, notamment pour ce qui est de l'épineux problème d'absence de commercialisation, c'est-à-dire qu'ils n'arrivent pas à trouver preneurs de leur excédentaire marchandise, en s'exposant au risque de la perdre totalement, voire la faillite. D'autres problèmes que rencontrent ces producteurs ont été également soulevés, c'est-à-dire la cherté des engrais, de la main-d'œuvre et de la location des terres des fermes pilotes. Après longuement écouté les doléances de ces producteurs, la commission, de commun accord avec les représentants de la filière, a décidé de prendre les premières mesures d'urgence.

Ces dernières s'articulent en premier lieu sur l'achat d'une quantité de la production de la pomme de terre par l'organisme FRIGOMEDIT qui mettra à disposition ses gros moyens de stockage et la réalisation d'un montage financier à cet effet. Il s'agit également pour l'ONILEV de prendre contact avec des promoteurs de l'extrême sud du pays, Tamanrasset, qui sont intéressés par la pomme de terre locale de bonne qualité. Ainsi, l'Etat prendra en charge le transport de la marchandise au profit des producteurs. Pour ce qui est de la cherté des locations des terres des fermes pilotes, les producteurs ne seront pas pénalisés dans les retards consentis, et cela jusqu'à l'arrachage définitif de leurs marchandises, selon les assurances données par le DSA M'hamed El Bouali. En somme, si les premières mesures d'urgence arrivent à se concrétiser immédiatement sur le terrain, nous pourrions dire que ce dysfonctionnement survenu dans la filière de la pomme de terre trouvera un dénouement et, bien sûr, en attendant une organisation plus professionnelle de cette dernière qui, à chaque saison, bute sur le récurent problème de la commercialisation. Car, il faut préciser qu'il y a quelques jours de cela, les producteurs de pomme de terre de la wilaya de Bouira avaient interpellé les secteurs concernés pour qu'ils fassent en sorte à ce que leur surproduction soit commercialisée. En effet, pour cette saison, il y a des producteurs qui ont fait plus de 300 quintaux à l'hectare, pour une superficie globale de 2.508 hectares dont 550 hectares ont été récoltés.

Le reste n'est pas encore arraché, par souci d'avarie et vu les multiples problèmes que rencontrent ces producteurs répartis entre les plateaux d'El Esnam dans la région est de la wilaya, et les plaines d'Aïn Bessem dans la région ouest. Même si les moyens frigorifiques et de conservation existent réellement, mais la commercialisation est quasi absente, d'après les déclarations des producteurs. Ces derniers avaient renvoyé cette faille au prix de gros du kilogramme de la pomme de terre, proposé à 15 DA, qui est en deçà de leurs attentes, tandis que les producteurs exigent un minimum de 30 DA. «Déjà qu'avec 30 DA le kg, nous n'arrivons pas à couvrir nos frais, en comptant la cherté des engrais, de la main-d'œuvre et de la location de la terre, comment voulez-vous que nous soyons rentables avec 15 DA le kg ?», s'est plaint un producteur consterné