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Création d'un ministère délégué de l'Industrie pharmaceutique: Les professionnels applaudissent

par M. Aziza

  Le président de l'Ordre national des pharmaciens, Abderrahmane Lotfi Benbahmad, a été installé samedi dernier dans ses fonctions en tant que ministre délégué chargé de l'Industrie pharmaceutique. Et ce, à côté du nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid.

De l'aveu des spécialistes et professionnels du secteur pharmaceutique, c'est une «bonne surprise». «Nous avons depuis très longtemps demandé que les professionnels du secteur pharmaceutique soient associés au comité économique intersectoriel des médicaments pour le développement du secteur, aujourd'hui, on a mieux, un ministère délégué chargé de l'Industrie pharmaceutique, qui est rattaché au ministère de la Santé», nous dira Belambri Messaoud, président du Snapo. Il a dans sens affirmé que tous les membres de la fédération algérienne du médicament (l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie ?Unop', l'Association des distributeurs pharmaceutiques d'Algérie ?Adpha' et le Syndicat national des pharmaciens d'officine ?Snapo') ont exprimé leur satisfecit quant à la création de ce ministère délégué. D'autant plus, dit-il, que «la gestion de ce ministère a été confiée à un spécialiste du secteur qui connaît parfaitement les difficultés techniques, réglementaires et bureaucratiques qui entravent l'épanouissement du secteur pharmaceutique dans notre pays».

En ajoutant espérer que «le gouvernement en place lui donnera la possibilité d'appliquer sa feuille de route, sa stratégie pour atteindre une meilleure émergence de notre industrie pharmaceutique dans la sphère économique, que ce soit sur le plan national ou international». Il dira que le ministre délégué connaît parfaitement les problèmes du secteur de l'industrie pharmaceutique, entre autres, la lenteur des procédures d'enregistrement des médicaments qui prend beaucoup de temps, neuf mois au minimum. Sans parler de la politique de la baisse des prix des médicaments qui a affecté sérieusement le secteur de l'industrie pharmaceutique ces dernières années. Une baisse, dit-il, qui a été décidée au détriment de la production nationale. Messaoud Belambri a précisé dans ce sens que le secteur de l'industrie pharmaceutique a connu un ralentissement ces deux dernières années, certains laboratoires de production pharmaceutique ont gelé leurs activités et d'autres projets, qui devaient être lancés, ont été bloqués. Car, précise-t-il, le producteur doit non seulement rentabiliser ses investissements pour pérenniser ses activités, mais il est sommé de renouveler les équipements tous les cinq ans. A cela s'ajoutent les tracasseries douanières ainsi que le problème lié à l'importation de la matière première.

50 médicaments en rupture et 100 autres sous tension

Bien que l'industrie pharmaceutique a connu une bonne croissance au cours de ces dix dernières années en arrivant à couvrir 50% des besoins du marché local, il reste beaucoup à faire pour répondre efficacement à la demande croissante de la population en matière de médicaments, selon Messaoud Belmabri. Et de préciser que l'explosion démographique en Algérie, avec près d'un million de naissances par an, et l'augmentation de l'espérance de vie chez les Algériens multiplient davantage le nombre des maladies chroniques et augmentent automatiquement les besoins en matière de soins et de médicaments. Il affirme que le problème récurrent des «pénuries de médicaments» demeurera toujours posé «s'il n'y aura pas de développement significatif de l'industrie pharmaceutiques locale». «Seule une augmentation de la production locale pourra nous aider à prévenir un tant soit peu les ruptures», ajoute-t-il, en soulignant qu'aujourd'hui encore 50 médicaments sont en rupture et 100 autres sont sous tension. Il a dans ce sens précisé que «l'ensemble des professionnels du secteur est disposé à contribuer pour assoir un plan de développement de l'industrie pharmaceutique avec Benbahmed et de relever les difficiles défis auxquels est confronté le secteur du médicament, notamment du point de vue technique et réglementaire».