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Présidence de la République: Mohamed Laagab nommé chargé de mission

par Ghania Oukazi

  Le chef de l'Etat a nommé, hier, l'enseignant universitaire Mohamed Laagab chargé de mission auprès de la présidence de la République.

C'est ce que nous avons appris auprès de sources proches du palais d'El Mouradia. Enseignant en communication à l'université d'Alger, Mohamed Laagab est ainsi nommé chargé de mission auprès du président de la République et pourrait être en même temps son conseiller dans les affaires politiques et par là en communication puisque le concerné a toujours décortiqué le fait politique dans les différents médias avec une aisance qui sied au spécialiste de l'information qu'il est. Pour rappel, Mohamed Laagab a été directeur de la communication de Abdelmadjid Tebboune alors candidat à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Il a passé toute la durée de la campagne électorale à gérer l'image du candidat notamment pour ce qui est de ses discours et ses déclarations. Ses plus grands efforts, il les a déployés particulièrement le jour du scrutin où il avait senti qu'un mauvais coup se préparait pour empêcher Tebboune d'en sortir vainqueur. Ce jour-là, Laagab avait commencé tôt à rendre publics les premiers résultats des sondages poubelles qui étaient en faveur du candidat qu'il défendait. (Voir l'article paru en page 2 dans l'édition d'hier).

Dans cet article d'hier, on se demandait justement où était passé Laagab puisque depuis qu'il avait assisté à la première conférence du président de la République fraîchement élu, il n'est plus réapparu, du moins publiquement et officiellement. Les observateurs attendaient en effet qu'il soit appelé auprès du président pour l'aider à traiter les lourds dossiers qu'il a sur son bureau. «Mohamed avait besoin de souffler après tout le travail qu'il avait fait avant, pendant et après la campagne électorale, il a pris quelques jours pour se reposer », nous renseigne une source du palais d'El Mouradia. L'on disait aussi que le chef de l'Etat est le seul à bien le connaître pour avoir été tous deux très proches l'un de l'autre. La conjoncture actuelle déborde de questions internes et externes les unes plus épineuses que les autres. Tebboune aura certainement besoin de conseillers qui connaissent bien ou tout au moins devinent et anticipent ce que pourraient comporter les dessous des cartes que ses détracteurs pourraient jeter au moment qu'ils jugeraient opportun.

L'arrivée hier dans la même journée des ministres des Affaires étrangères turc et libyen démontre que les événements se précipitent dans la région, à nos frontières, et qu'il faille que l'Algérie prenne au plus vite ses responsabilités face à des conflits dont les dégâts collatéraux risquent de lui faire mal. Le président du Conseil présidentiel libyen était aussi attendu à Alger pour une visite d'une seule journée pour convaincre les plus hautes autorités de l'Etat de lui porter secours et éviter que Tripoli ne tombe entre les mains du maréchal Haftar. Porté politiquement et matériellement en troupes militaires et en armes légères et lourdes de dernière génération par ceux-là mêmes qui appellent à un règlement politique de la crise libyenne, Haftar a déjà accaparé les trois quarts des territoires libyens. Ne lui reste que Tripoli à prendre. Samedi dernier, ses raids aériens sur une école militaire de la capitale ont fait de nombreux morts et blessés parmi les élèves. Si le maréchal arrive à gagner la bataille pour la prise de Tripoli, la Libye ne sera plus ce pays voisin qui a su protéger au temps de Mâamar Kadhafi des frontières communes longues de près de 1000 km.