Dopés par la dégradation des conditions
climatiques, les prix des fruits et légumes reprennent la tendance haussière. C'est illogique de le penser sur le plan
physico-chimique, mais la neige qui a fait sa première apparition ces deux
derniers jours a bien fait flamber les prix sur les
marchés des fruits et légumes.
Hier, les prix semblent avoir pris des
hauteurs très éloignées, voire inaccessibles, pour les bourses modestes. La
pomme de terre est cédée entre 65 et 80 dinars le kilo, la tomate atteint
jusqu'à 140 dinars le kilo, la courgette à 160 dinars le kilo, le poivron doux
à 100 dinars, ainsi que des mandarines et des oranges, fruits de saison, qui ne
veulent pas descendre en dessous de 140 dinars le kilo, atteignant jusqu'à 200
dinars pour les produits de bonne qualité. Des prix qui impriment une véritable
flambée dans les marchées, où aucun produit n'est épargné par la hausse. Un
rythme haussier appelé à durer lors des prochaines semaines, selon des avis de
commerçants qui affirment que les prévisions, pour cet hiver 2017 /2018,
n'augurent rien de bon pour le pouvoir d'achat des citoyens. Et la température,
hier, sur les marchés, semble leur donner pleinement raison. « On se croirait à
la veille d'une quelconque célébration de fête religieuse », raillent des
clients entre les étals des marchands. Impossible de s'approvisionner sans
faire de petits « calculs d'épiciers », poussant les consommateurs à aller vers
« la limitation des achats au strict minimum », comme l'avouent des citoyens.
Et, il faut s'attendre au pire sur ce plan en 2018, avec des hausses annoncées
sur tous les registres. Selon les lamentations des consommateurs, il n'y a pas
que le marché des légumes et fruits qui épuise la bourse, car d'autres dépenses
ménagères attendent chaque fin de mois, le règlement des factures de loyers,
d'électricité, d'eau, téléphone, Internet. Difficile de retrouver un équilibre
financier avec une modeste paye, font constater des pères de familles. Ces
derniers avouent que le dessert est devenu un luxe pas facile à atteindre par
les temps qui courent. Les prix des fruits et légumes sont bel et bien devenus
inabordables pour de larges couches sociales. Pareil pour les viandes rouges et
blanches. La crise a poussé les vendeurs de viandes blanches à découper le
poulet en morceaux pour pouvoir le vendre ; c'est que les ménages ne peuvent
plus se permettre d'acheter un petit poulet à plus de 500 dinars et on se rabat
sur des parties découpées, les cuisses particulièrement, qui reviennent moins
chères, nous explique un vendeur. La sardine, pour ne citer que ce poisson
prisé à cause de son prix (naguère) abordable, a été cédée à 600 dinars le
kilo. Les viandes rouges gardent toujours le haut de l'affiche avec des prix
variant entre 800 et 1300 dinars. Et puis, doit-on en convenir, au-delà de la
pluie et du beau temps, la hausse des prix est une suite logique de la
dévaluation du dinar qui continue encore sa descente.