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Depuis que le Yémen est en proie à la guerre atroce que se livrent
la rébellion des Houtis et la coalition arabe armée
conduite par l'Arabie Saoudite, son peuple est soumis à une insondable détresse
humanitaire. Les conséquences conjuguées de cette guerre font que le nombre des
victimes civiles va en s'accumulant et ont provoqué une situation de
catastrophe humanitaire que les ONG et les agences des Nations unies
présentent, chiffres et statistiques à l'appui, comme surpassant en gravité
celle qu'à engendrée le conflit syrien pourtant ayant été considérée par elles
comme la plus effroyable survenue dans le monde après la Seconde Guerre
mondiale. Le dernier cri d'alarme en date sur cette situation, qui prévaut au
Yémen, a été lancé jeudi dernier par le Comité international de la Croix-Rouge
(CICR) qui a fait savoir qu'un million de cas de choléra sont suspectés au
Yémen, maladie dont l'OMS a recensé qu'elle a coûté la vie à deux mille
personnes, entre avril et novembre dernier. La progression fulgurante de l'épidémie
sur laquelle le CICR alerte la communauté internationale est directement liée,
selon ses représentants et les ONG, au dénuement absolu dans lequel est la
population yéménite du fait qu'elle ne reçoit plus l'aide humanitaire et
médicale dont elle a besoin pour l'enrayer et cela en raison du blocus imposé
au Yémen par la coalition régionale en guerre contre la rébellion houtie. Ce n'est pas le tout pour ce pauvre et malheureux
peuple yéménite que d'être menacé par l'épidémie de choléra qui se propage, car
l'ONU estime que plus de 80% de la population yéménite est menacée dans sa
survie, car privée du basic et indispensable à celle-ci.
Ni le SOS humanitaire lancé par les ONG et les agences des Nations unies ni l'appel pathétique du secrétaire général de l'ONU en direction des belligérants les invitant à s'asseoir à la table des négociations pour mettre fin à un conflit ayant généré une catastrophe humanitaire sans pareille, n'ont produit d'effets. Un silence assourdissant qui se prolonge leur a répondu, confirmant que pour son déshonneur, la communauté internationale a pris le parti de laisser faire au Yémen. Ce n'est pas une guerre « oubliée » qui se déroule au Yémen, mais une guerre que cette communauté internationale refuse délibérément de regarder et ne veut pas en connaître les tragiques conséquences qui sont les siennes pour le peuple yéménite. Si un jour, l'on vient à réclamer justice contre les bourreaux de ce peuple, il y aurait pour l'honneur de l'humanité à mettre au banc des accusés, non seulement les parties yéménites qui se font la guerre, mais également celles étrangères qui s'affrontent au Yémen par leurs intermédiaires. La semaine dernière, l'Algérie a «fermement» condamné les tirs de missiles lancés par les rebelles houtis ayant visé la capitale saoudienne au principe qu'ils ont mis en péril la population civile dans le royaume. La condamnation se justifie, mais par fidélité à sa doctrine de non-intervention dans les affaires d'Etats tiers, l'Algérie aurait dû faire de même, s'agissant des incessants bombardements aériens dont la population civile yéménite est la cible. En agissant de la sorte, l'Algérie aurait démontré qu'elle condamne la barbarie d'où qu'elle vienne et son exemple aurait peut-être suscité des émules. |
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