Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Béchar: Un enfant de six ans sauvagement assassiné

par Yazid Alilat



La macabre série noire des enfants kidnappés puis sauvagement assassinés se poursuit en Algérie. Le drame, cette fois-ci, a eu lieu près de la ville de Béchar. Deux jours après sa disparition, Mohamed Yacine Derriah est retrouvé mort, assassiné. Le corps de la victime, qui a disparu deux jours, plutôt dans la localité de Mazar, dans la commune d'Agli, a été évacué vers la morgue de l'hôpital de Béchar.

Le plus sordide dans cette énième affaire d'enlèvement d'enfants suivi de leur assassinat, est que le corps de la victime a été coupé en deux, et mis dans un sac en plastique. Selon le procureur de la République de Béchar, qui a annoncé, jeudi, avoir ouvert une enquête judiciaire sur cette affaire, le corps de l'enfant a été coupé en deux. Vingt-quatre heures après l'ouverture de l'enquête judiciaire suite à la découverte du corps, sans vie, de l'enfant porté disparu dans la localité de Mazar, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation d'une femme et ses trois filles, selon des sources proches du dossier. Selon les mêmes sources, la femme et ses filles sont des proches de la famille de l'enfant assassiné. L'enquête sur cette autre inquiétante affaire d'enlèvement suivi de l'assassinat d'un enfant devrait mener très vite vers les assassins de Mohamed Yassine. Cette certitude est, cependant, assombrie par la fréquence préoccupante des enlèvements d'enfants, et de leur assassinat qui se poursuivent, en Algérie, à une cadence, extrêmement, inquiétante, en dépit de toutes les mesures prises par le gouvernement et les services de sécurité. On se rappelle qu'à la suite de la mort de la petite Nihal, dans un village de Kabylie, le gouvernement avait mis en place un système d'alerte contre les enlèvements d'enfants. C'était au mois d'août dernier. Mais, un mois après la mort de Nihal, le cauchemar revient avec le cas du jeune Nasredine, à peine âgé de cinq ans, qui est assassiné début septembre dernier dans d'effroyables circonstances par la femme de son oncle paternel, à Ain Fakroun, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi. Porté disparu jeudi, le corps sans vie, ayant reçu 21 coups de couteau, est retrouvé le lendemain dans un sac de jute, que s'apprêtait à jeter l'auteure de ce crime. Cet autre cas de meurtre d'un enfant repose, en termes brûlants, la problématique ou la sociologie des enlèvements d'enfants et suivis d'assassinats, dans notre pays. Elle repose, également, en des termes bouleversants mais concrets, le rétablissement de la peine de mort pour les cas d'enlèvements d'enfants.

En Algérie, la peine de mort, si elle existe dans les textes, et prononcée par les tribunaux, n'est, cependant pas, appliquée dans les faits depuis 1993, date de la dernière exécution. Depuis 1993, l'Algérie observe les recommandations du moratoire sur la peine de mort, mais ne l'a pas encore ratifié.

Le président de la FOREM, le Dr Khiati, a toujours soutenu qu'il faut «rétablir la peine de mort et l'exécuter pour lutter contre les kidnappings d'enfants», qui se soldent souvent par leur assassinat. «Dans ce genre de situation, c'est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés», estime t-il. Le Pr Khiati avait expliqué, dans une déclaration au ?Quotidien d'Oran' relative à l'assassinat du jeune Nasredine d'Oum El Bouaghi, que «ce problème est un petit phénomène d'un ensemble de phénomènes de violence dans notre société.»