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Tebboune: Les logements AADL 2 coûteront plus cher

par Abdelkrim Zerzouri

La crise, dites-vous ? Connaît pas, dans le secteur du logement. Même s'il bouscule au passage le principe qui dit «quand le bâtiment va, tout va», le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a brossé un tableau prospère de l'état des chantiers dans son secteur, réfutant d'une manière catégorique l'existence de difficultés de financement des projets de logement, notamment selon la formule de location-vente (AADL). «Les engagements du secteur de l'habitat à l'égard des citoyens découlent des instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour mettre les projets du secteur à l'abri des répercussions du recul des recettes financières du pays», a soutenu M. Tebboune dans une déclaration à la presse en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation. Pour preuve, avancera-t-il, plus de 920.000 logements, toutes formules confondues, sont en cours de réalisation à travers le territoire national et aucun projet n'a rencontré de difficultés de financement à ce jour. Pour le ministre, les difficultés de financement des projets, dont parlent certaines parties, s'inscrivent dans le cadre d'une «campagne tendancieuse» qui vise à semer le doute quant aux capacités de financement des projets programmés dans le secteur de l'habitat. Pourtant, le secteur ne peut pas voguer dans une sphère particulière autre que celle de l'économie nationale, mal en point depuis la chute des prix du baril de pétrole, une évidence reconnue par tous, y compris le gouvernement, et les premiers à ressentir les difficultés de financement des projets ce sont les entrepreneurs, dont les situations de paiement sont honorées au compte-gouttes, selon leurs déclarations propres. Et, selon des aveux en voix-off, les directeurs des Opgi éprouvent d'énormes difficultés pour convaincre ces entrepreneurs d'achever les programmes qui leurs sont confiés parce que les situations de paiement demeurent en suspens.

«La crise du logement en Algérie est en voie de règlement»

Ce qu'il faut admettre, donc, c'est que, et en aucun cas on ne pourrait le sacrifier sur l'autel de l'austérité, comme on le fait aisément dans d'autres secteurs. Le ministre, lui-même, invoquera cette vision stratégique lorsqu'il dira dans ce sens, «qu'on le veuille ou non, les projets de logement ont apporté de la sérénité aux citoyens». Ajoutant dans ce sillage que «les citoyens ne se laissent plus berner par la désinformation, car la cadence de réalisation des logements est claire pour tous». «Nous savons qui est derrière les sit-in organisés ça et là. Ce ne sont pas les citoyens car ces derniers savent qu'ils ont affaire à des hommes qui tiennent leurs promesses», a ajouté M. Tebboune, qui soutiendra encore que «la crise du logement en Algérie est en voie de règlement». Face aux campagnes visant à semer le doute, M. Tebboune a tenu à rassurer les citoyens que les projets ne s'arrêteront pas quelle que soit la source de financement. «L'important est que les projets se poursuivent», a-t-il souligné. Concernant le non respect des délais de réalisation dans certains chantiers, le ministre a estimé qu'un retard de quelques mois est «normal» lorsqu'il est dû à des facteurs exogènes comme la météo, mais les entreprises de réalisation, a-t-il ajouté, savent que tout retard les expose à des peines pécuniaires. «Ce qui est sûr, c'est que nous ne ménageons aucun effort pour maîtriser les délais», a soutenu le ministre, assurant que «la longue attente avant de recevoir les clés fait désormais partie du passé». Sur le registre des prix des logements location-vente d'AADL qui a fait couler beaucoup d'encre, M. Tebboune a confirmé la tendance à la hausse en révélant qu'il avait été convenu, avec le ministère des finances, après de longues négociations de près de neuf mois, d'augmenter de 23% les prix des logements location-vente d'AADL pour les souscripteurs inscrits par Internet en 2013 (AADL 2). Mais, afin d'atténuer la charge de cette hausse, elle sera appliquée aux mensualités qui seront payées par les souscripteurs, après la réception de leur logement et non lors du paiement des quatre tranches, comme l'a précisé M. Tebboune.

Distribution des logements AADL aux souscripteurs de 2001-2002 fin 2016 ou début 2017

Quant au calendrier de convocation des souscripteurs, le ministre a affirmé que «l'opération se déroule progressivement, suivant les capacités du système informatique de l'AADL qui ne ménage aucun effort, à travers le traitement informatique de plus de 450.000 dossiers». Il s'est engagé à finaliser l'opération de distribution des logements AADL aux souscripteurs de 2001-2002 fin 2016 ou début 2017. Parallèlement, l'opération de distribution des logements AADL 2 se poursuit dans les wilayas qui ne sont pas concernées par le programme AADL 1. A Alger, la détermination des dates de convocation des souscripteurs de l'AADL 2 en vue de payer la deuxième tranche reste tributaire des moyens organisationnels de l'AADL. «Alger compte plus de 160.000 souscripteurs (programmes AADL 1 et 2). Les dates de paiement seront fixées suivant les moyens de l'AADL. Il n'y a aucune mauvaise volonté», a-t-il insisté. Pour précision, 120.000 logements de type location-vente sont en cours de réalisation dans la capitale. Après la distribution de tous les logements des souscripteurs du programme AADL 2001-2002, le surplus de logement sera affecté aux souscripteurs d'AADL 2. En répondant aux questions orales du Conseil de la Nation, le ministre a annoncé «la mise en place d'une commission d'enquête au niveau du ministère pour connaître les principales raisons des retards accusés dans la réalisation de certaines structures publiques dans la wilaya de Bechar et les modes d'octroi des marchés». Concernant les projets de logement réalisés près des carrières dans la même wilaya, qui menacent la vie et la sécurité des citoyens, M. Tebboune a indiqué que l'assiette avait été attribuée par les autorités locales, se disant prêt à remédier à cette situation, en cas de disponibilité d'autres biens fonciers.