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Programme OPGI de réhabilitation du vieux bâti: 26 immeubles en chantier et 22 autres en cours de procédures

par Houari Saaïdia

Deux faits saillants à souligner dans le processus de réhabilitation du vieux bâti à Oran : l'élargissement du champ d'intervention avec une prolifération sans précédent des chantiers à travers plusieurs sous-secteurs du centre-ville et la fin du monopole des entreprises étrangères sur ce marché, à la faveur de l'entrée en scène d'opérateurs nationaux.

Un chiffre, à lui seul, illustre la nouvelle dynamique de l'opération : le bilan des lancements arrêté au mois de septembre 2016 fait état de 26 immeubles, sur un total de 48 dont l'étude est ficelée, qui sont lancés en travaux par l'OPGI. Un bon quota mis en chantier auquel il faut ajouter 10 autres immeubles dont les marchés d'attribution sont en cours d'examen par la commission des marchés, 3 autres dont l'avis d'appel d'offres lancé est en cours d'évaluation et, enfin, 9 autres immeubles dont l'avis d'appel d'offres sera lancé à brève échéance, selon les informations fournies par le directeur général de l'OPGI de la wilaya d'Oran, Mohamed Saber. Les 26 immeubles en cours de travaux de réhabilitation se situent au niveau de la rue Larbi Ben M'hidi (22 bâtisses) et l'avenue Mohamed Khemisti (4 bâtisses). La majorité de ces 26 immeubles datant de l'ère coloniale française ont été confiées à des entreprises algériennes spécialisées dans la réhabilitation des bâtiments et les ouvrages patrimoniaux, ainsi qu'à l'entreprise italienne Refit. S'agissant des 10 immeubles dont les marchés attribués sont en phase d'examen par la commission des marchés, ils consistent en quatre lots situés dans les deux grandes artères précitées.

Pour une autorisation de programme (AP) de 2 milliards de DA (deux tranches de 1 milliards de DA chacune), un montant total de 1,17 milliards de DA a été engagé par l'OPGI contre un montant total de 36 millions de DA consommé. S'inscrivant dans une approche d'opération globale de réhabilitation du vieux bâti d'Oran, le choix des sites à réhabiliter a été surtout porté sur l'amélioration de l'image urbaine de la ville en focalisant sur l'intérêt architectural des bâtisses qui constitue la zone cible. Cette opération, initiée par les autorités locales, a été déjà lancée dans plusieurs quartiers d'Oran. Pilotée par les services de l'OPGI, celle-ci a ciblé 200 immeubles. Trois sites prioritaires ont été retenus dans le cadre de ce projet. Une première tranche concerne quelque 120 immeubles du centre-ville limités par un grand îlot situé entre la rue Mohamed Khemisti et la rue Larbi Ben M'hidi. La seconde concerne une quarantaine d'immeubles recensés au niveau du boulevard Maâta, alors que la troisième cible une trentaine d'immeubles au quartier de Sidi El Houari. Une opération ciblant 400 immeubles a été également prévue dans le programme des instances locales et pour laquelle une enveloppe de 1,5 milliard de dinars a été débloquée.

Selon les services techniques de l'OPGI, les résultats du diagnostic mené par six bureaux d'études exerçant dans le cadre de cette opération a fait ressortir que 80% du patrimoine souffrait notamment de problèmes liés principalement à l'attaque de l'eau. Les immeubles du vieux bâti, construits à l'aide de procédés anciens, sont très vulnérables devant l'attaque des eaux aussi bien pluviales que ménagères ou usées. Le principe retenu a été de remédier à tous ces problèmes en réhabilitant les immeubles avec l'utilisation des matériaux d'origine ou ceux jugés plus appropriés aux conditions climatiques actuelles, et ce, avec l'apport de technologies nouvelles en matière de réhabilitation pour réduire les délais d'intervention et garantir des travaux de qualité. Au tout début de l'opération à Oran, où on parlait de 600 immeubles à restaurer sans oublier les édifices historiques comme le siège de l'Hôtel de ville ou le siège de la Chambre de commerce, il avait été question d'une participation financière des locataires.

REPRISE APRES LEVEE DES CONTRAINTES

En souffrance depuis près de quatre années, le grand chantier de réhabilitation de l'ancien tissu urbain à haute valeur architecturale et historique dans la ville d'Oran a repris -et de manière énergique- en début de l'année en cours, avec la mise en route d'un programme de rénovation de 48 immeubles piloté par l'OPGI. Une enveloppe financière de 2 milliards de DA, qui s'ajoute aux 3,5 milliards de DA dégagés pour le programme de réhabilitation de 600 immeubles lancé en 2012 et dirigé par la DUC, a été allouée à cette opération. Le programme de rénovation du patrimoine immobilier d'Oran nécessite une refonte en profondeur du centre-ville, contribuant ainsi à changer son image, à l'embellir et à lui donner plus d'attractivité. Après un tâtonnement, voire un blocage de plus de 3 ans (de 2011 à 2014), dû essentiellement à des contraintes d'ordre contractuel (avenants non effectués dans les délais), les mesures engagées sur le terrain par les pouvoirs publics ont permis la relance effective du chantier. A ce propos, il y a lieu de rappeler que le wali avait installé, il y a quelque temps, un comité de suivi et de contrôle pour la mise en œuvre des opérations de réhabilitation. «Sur les 48 immeubles inscrits au programme de réhabilitation géré par nos services, nous avons lancé les travaux de 26 immeubles au niveau des rues de Larbi Ben M'hidi et Mohamed Khemisti. 22 autres sont en cours de procédure de passation de marché, quoiqu'à des phases différentes, dont 10 déjà attribués à des entreprises », indique Mohamed Saber, qui tient à rappeler que « suite aux différentes réunions présidées par le wali, toutes les contraintes qui se posaient auparavant ont été levées, permettant de fait la reprise des travaux ».

 Pour ce qui est de l'opération gérée par les services de la DUC, portant sur la réhabilitation de 600 immeubles, l'on apprendra que sur les 200 immeubles dont les travaux ont été lancés, 130 ont été achevés et livrés. Au total, 5,5 milliards de DA ont été dégagés pour ces deux grands chantiers depuis 2012. L'opération des 600 immeubles, lancée entre 2012 et 2013, a bénéficié d'une l'enveloppe globale de 3,5 milliards de DA. Outre son incidence directe sur le développement de la ville et l'amélioration du cadre de vie de ses habitants, le programme de réhabilitation et restauration du patrimoine immobilier et urbain a permis la relance des métiers traditionnels d'autrefois. A ce propos, il est important de savoir que la direction de l'urbanisme, maître d'ouvrage du premier programme des 600 immeubles, avait inclus dans le cahier de charges une clause obligeant les entreprises postulant à la réalisation de ce type d'opération d'assurer une formation du personnel algérien, laquelle démarche sera suivie par l'OPGI.