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Constantine - Retour en force des Subsahariens

par A. El Abci

Retour en force des ressortissants subsahariens qu'on rencontre en nombre dans les grandes artères de la ville des ponts, juste après la dernière vague de rapatriement de 219 Nigériens qui a eu lieu avant le mois de ramadhan. En effet, le secrétaire général du Croissant-Rouge local, questionné sur ce retour brusque, reconnaîtra le phénomène et dira «qu'on a même l'impression que quoiqu'on fasse, rapatriement ou pas, ils seront toujours là tout de suite après et à chaque fois plus nombreux».

Depuis l'apparition de ces «immigrants clandestins», il y a de cela quelques années, nous avons organisé en coordination avec l'Action sociale, les transports et d'autres partenaires, pas moins de trois voyages pour ces immigrants vers leur pays d'origine. La première vague a concerné 106 ressortissants maliens et nigériens, la seconde 19 Nigériens uniquement et tout dernièrement avant le mois de carême 219 autres de cette même nationalité, homme, femmes et enfants.

Aujourd'hui «j'avoue ne pas avoir de chiffre ni d'estimation à donner, toutefois l'impression que j'ai est que leur nombre dépasse de loin celui des trois vagues qui ont été rapatriées jusqu'à présent».

On les trouve, ainsi, dans les grandes artères de Constantine, à l'instar de la place 1er-Novembre, l'avenue Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi etc., mais aussi à El Khroub, Ali Mendjeli, Ain S'mara et la plupart des chefs-lieux de communes.

Selon certains, ces Subsahariens refusent d'aller manger dans les restaurants de la Rahma, mis à disposition pour les nécessiteux pendant le mois de ramadhan, préférant préparer leurs repas eux-mêmes en famille, d'ailleurs ils disparaissent tous avant le «f'tour», et vont préparer leurs plats généralement sous le pont géant de Salah Bey, affirment-ils.

On a constaté d'ailleurs comme une espèce de distribution des rôles, le mari ou père de famille se fait recruter dans un chantier privé de construction ou de travaux publics et y travaille clandestinement, pendant que la mères et les enfants mendient dans les rues.

Mendicité qui a rapporté même beaucoup, diront-ils, mais qui rapporte plus maintenant pour cause de crise et de baisse de revenus, dont pâtissent désormais les Constantinois aussi.