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Criminalité: 1.620 cas de coups et blessures volontaires par armes blanches en 4 mois

par J. Boukraa

La violence s'enracine dans la société. Couteaux, épées, sabres, lames, poignards, barres de fer? les coups et blessures volontaires à l'arme blanche se banalisent. Ils représentent 45% du volume global de la criminalité, en continuelle hausse. En effet, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, près de 1.620 cas de coups et blessures volontaires (CBV) par armes blanches ont été enregistrés par les services de la médecine légale, de l'établissement hospitalier universitaire 1er-Novembre. Le bilan des activités de ce service communiqué par la cellule de communication de cet hôpital fait ressortir qu'avec 470 cas de CBV, le mois de mars a enregistré le plus grand nombre de victimes, suivi par le mois d'avril avec 415 cas et le mois de janvier avec 373 cas.

La plupart des blessures causées sont dues à des bagarres entre amis et voisins, et même entre étrangers, et les guerres de gang. Il est vrai que dans la plupart des cas, les coups de couteau portés ne sont pas assez forts pour tuer, mais ils laissent des traces indélébiles sur les victimes, et ce, pour de longues périodes. Une personne balafrée au visage, par exemple, est toujours montrée du doigt et est souvent évitée par les autres. Si les hommes peuvent, plus ou moins, supporter les séquelles de l'agression, les femmes touchées vivent un calvaire insurmontable tant elles sont souvent montrées du doigt, jugées et condamnées par tous. Pour comprendre la souffrance psychologique des personnes balafrées, il suffit d'observer leur comportement au sein de notre société. Le poids est beaucoup plus lourd à supporter chez les femmes. Le service de la médecine légale de l'EHU a aussi recensé 80 cas d'agressions sexuels, et attentats à la pudeur. Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler d'une affaire d'agression sexuelle, de viol sur mineurs où d'attentat à la pudeur.

Les victimes sont des deux sexes, mais la majorité des cas sont des mineurs. Les agressions sexuelles sur les enfants ne laissent personne indifférent. Il s'agit de situations auxquelles il est difficile de faire face, car elles soulèvent beaucoup d'émotions et de questionnements tant chez les adultes que chez les enfants. Ces derniers sont victimes de maltraitance, de harcèlement sexuel et de viol. Les différentes enquêtes menées par les services de la Gendarmerie nationale ont démontré que la plupart des actes sont commis par des individus qui abusent de la confiance des parents, mais surtout des victimes. En plus de ces faits, d'autres sujets sont directement incités et «orientés» vers les milieux de la débauche, drogue et prostitution.

Les profils des incitateurs sont surprenants: des enseignants, médecins, parents, infirmiers, et des personnes âgées sont incriminés dans ces affaires de mœurs.

Les accusés risquent, certes, de lourdes peines d'emprisonnement assorties d'amendes. Des réparations qui ne peuvent effacer l'acte, expliquent certains experts et les parents des enfants violés sont en droit d'appeler à un jugement plus sévère contre les agresseurs. L'Internet est l'autre cause de ce fléau. Signalons enfin que le même service a enregistré 315 accidents de la circulation, 62 accidents de travail et accidents domestiques et 87 autopsies.