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Alors que la mercuriale tend à la baisse: La pastèque donne le tournis

par Tahar Mansour

Déjà une semaine depuis le début du mois sacré du Ramadhan et les Algériens commencent, malgré tout, à souffler un peu, du moins pour ce qui est de la plupart des légumes proposés sur le marché. La pomme de terre est toujours aussi modeste à des prix variant de 30 à 35 DA, l'oignon ne coûte pas plus cher (30 DA) et la tomate est redescendue à environ 90 DA. Pour les salades, très demandées, il faut payer entre 70 et 100 DA le kilo, les carottes, les aubergines, la betterave valent entre 50 et 70 DA, ainsi que la courgette qui a perdu de sa superbe. Le poivron et le piment ne dépassent guère les 70 DA alors que les haricots verts valent environ 150 DA et ceux à écosser sont toujours considérés comme des légumes de riches à cause de leur prix qui dépasse les 250 DA le kilo. La coriandre et le persil, que tout le monde achète durant le mois de Ramadhan, sont presqu'introuvables à partir de 13h et, s'ils coûtent toujours 20 DA, c'est la botte qui a pris un sacré coup de maigreur.

La viande ovine est toujours entre 1300 et 1500 DA, alors que la bovine est proposée dans deux versions différentes : entre 850 et 1200 DA chez certains bouchers et entre 1100 et 1500 chez d'autres. Il faut dire que la différence de qualité est visible à l'œil nu, mais nous nous demandons toujours comment, car ce sont des secrets bien gardés. Du coté des fruits, c'est l'aventure : de manière très inhabituelle, c'est la pastèque qui tient le haut du pavé cette année en coûtant entre 170 et 200 DA le kilo, une pastèque moyenne revient entre 1200 et 1400 DA, une aberration. Pourtant, à quelques jours seulement du Ramadhan, la pastèque ne coûtait qu'entre 50 et 60 DA et se trouvait en quantité suffisante sur les étals. Subitement, elle s'est absentée et a vu son prix multiplié par quatre en une nuit. Les melons de différentes qualités n'ont pas coûté moins de 150 DA et ont culminé à 240 DA, alors que les figues, très éphémères, valent entre 250 et 350 DA le kilo. L'abricot, en pleine saison avec la pêche, vaut entre 100 et 150 DA, avec des points culminants à 200 DA.

Les autres fruits, les bananes par exemple, coûtent 200 DA le kilo alors que les pommes, victimes directes de la politique d'austérité, sont vendues à partir de 450 DA le kilo et jusqu'à 550 DA, en certains endroits. Les sucreries du Ramadhan, comme la zalabia et le kalbalouze, sont cédées respectivement à 200 DA le kilo et à 40 DA le morceau.

Les jus et autres limonades sont aussi très demandés en cette période et leurs prix ont connu une augmentation sensible une dizaine de jours avant le Ramadhan.

Il demeure toujours important qu'une éducation de consommation est nécessaire pour éviter cette boulimie dans les achats qui rend les prix hors de portée des bourses moyennes, sans que les produits achetés en quantités astronomiques soient consommés entièrement, les poubelles sont là pour témoigner de l'incurie de nombre de familles qui dépensent des fortunes en ?bouffe' pour en jeter plus de la moitié le lendemain.