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Transports: Faute d'argent, Tébessa, Djelfa et Béjaïa n'auront pas de tramway

par Yazid Alilat

Difficultés financières obligent, les projets de tramways de plusieurs villes ont été abandonnés, a annoncé hier dimanche à la radio le P-DG de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) Omar Hadbi, avant de confirmer que les tramways des villes de Sidi bel-Abbès, Sétif, Ouargla et Mostaganem entreront en service dès l'année prochaine. «L'Etat a mis en place un ambitieux programme de développement du transport urbain avec la mise en place dans huit villes du pays d'un réseau de transports par tramway, outre les villes d'Alger, Oran et Constantine, déjà dotées de tram», a-t-il dit. Pour autant, a-t-il tempéré, «la crise financière actuelle a obligé l'Etat à différer des programmes de réalisation de tramways dans certaines wilayas».

Il a ajouté concernant l'évolution de la mise en place des tramways que les projets de Sétif, Ouargla, Sidi Bel-Abbès et l'extension de celui de Constantine ont été lancés et sont à différents stades de réalisation. Quant au tramway de la ville de Sidi Bel-Abbès, il devrait être mis en service au mois d'avril 2017, alors que les tests et les essais de mise en circulation des rames devraient débuter au mois de juillet prochain. Le tramway de Ouargla sera mis en service quant à lui en juin 2017 alors que celui de Sétif est prévu avant fin 2017, a précisé le PDG de l'EMA. Cependant, les projets de réalisation de tramways dans les villes de Béjaïa, Biskra, Djelfa, Tébessa, ainsi que deux autres villes, dont Blida, ont été gelés du fait de la crise financière, a ajouté M. Hadbi, qui a souligné que les études de faisabilité de ces projets ont été réalisées. Il semblerait que l'Etat a changé de fusil d'épaule pour ces projets, selon M. Hadbi, qui a indiqué qu'au lieu des tramways, ces villes seront dotées de bus de transport urbain modernes, avec des stations dédiées et un itinéraire spécifique.

Par ailleurs, plus de 150 millions de voyageurs ont été transportés par les trois tramways en circulation d'Oran, Alger et Constantine, ainsi que le métro d'Alger depuis 2011, date de la mise en service du métropolitain algérois. Quant aux projets d'extension du métro d'Alger vers les lignes Aïn Naâdja et la place des Martyrs, il a indiqué que les travaux avancent et que ces lignes seraient réceptionnées et mises en service en novembre 2017. Les deux nouvelles stations relieront Haï El Badr à Aïn Naâdja, une ZHUN de près de 30.000 habitants, et Tafourah Grande Poste-place des Martyrs, avec deux stations à la rue Ben M'hidi et place des Martyrs.

Les contrats d'installation du système intégral de ces deux extensions ont été attribués à un groupement d'entreprises algérienne et française, à savoir le groupe Kougc (Algérie) et le groupe Colas Rail (France), soit le même groupement qui a réalisé le système intégral de la ligne de métro reliant sur 4 km Haï El Badr à El Harrach, opérationnelle depuis juillet 2015. L'installation du système intégral est la phase finale de la réalisation d'une ligne de métro et comprend, entre autres, la pose des rails, la signalisation, les rames, l'équipement des stations en escaliers mécaniques et en appareils billettiques. Une fois réceptionnées, ces deux extensions permettront au métro d'Alger, qui relie actuellement la Grande Poste à El Harrach sur 13,5 km, de totaliser un itinéraire de plus de 18 km, selon la fiche technique du projet.

L'extension Haï El Badr-Aïn Naâdja, longue de 3,6 km, aura trois stations et desservira les communes de Bachjarrah et Gué de Constantine avec une connexion avec la gare ferroviaire d'Aïn Naâdja. Quant à l'extension reliant la Grande Poste à la place des Martyrs, sur 1,7 km, elle disposera de deux stations. Enfin, les deux dernières lignes en projet sont celles qui vont relier la station d'El Harrach centre à l'aéroport d'Alger et Aïn Naâdja à Baraki. A ce moment, le réseau du métro d'Alger et sa banlieue sera long de 40 km. Le nombre de voyageurs transportés devrait atteindre à la fin de ce projet les 5 millions de personnes par an.