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Constantine - La pénurie se fait sentir avec acuité...: Quand la petite monnaie se fait " invisible " !

par Abdelkrim Zerzouri

C'est presque le même scénario qui revient chaque année hanter les marchés et les services de commerce en général : la petite monnaie, très demandée, se fait très rare. Partout la même rengaine se fait entendre, " vous n'avez pas 10 ou 20 dinars pour me permettre d'arrondir la monnaie ". Le guichetier du tramway ne rate aucun client pour lui demander 10 dinars, ainsi que le receveur du bus, dans les taxis, ou chez l'épicier et le pharmacien. La petite monnaie se fait désirer partout où l'on passe. " C'est vraiment embarrassant de demander cela aux clients mais c'est une contrainte inévitable ", avouent les commerçants qui dénoncent cette pénurie de petites pièces de monnaie face à laquelle " les autorités affichent leur impuissance ou leur indifférence ". Ce qui est courant aujourd'hui, c'est le recours aux petits arrangements entre clients et commerçants, en arrondissant les prix en proportion avec le poids des denrées achetées notamment. Si on achète un kilo de tomate à 90 dinars, le marchand vous pèsera l'équivalent de 100 dinars, " à cause du manque de la petite monnaie ", ne manquera-t-il pas de s'excuser. Bien sûr, la petite monnaie devient " si chère " qu'on échangerait, volontiers, un billet de 1000 contre 1100 dinars en pièces auprès des mendiants et autres petits vendeurs. La Banque d'Algérie, principale source de la petite monnaie, met en circulation de grosses sommes en pièces de 10, 20, 50, 100 et 200 dinars, mais cela ne suffit pas à réglementer le marché. Surtout en pareille période de frénésie populaire, propice à la consommation outrancière. Certains mettent cette crise de petite monnaie sur le compte des marchands de légumes et fruits qui " stockent " la petite pièce de monnaie pour s'en sortir dans leur activité. C'est que les étals sont envahis par la clientèle durant tout le mois de ramadan et la moindre pesée exige la disponibilité de la petite monnaie.