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Apc d'Oran: Le syndicat parle de «bureaucratie» et d'«abus de fonctions»

par Houari Saaïdia

«La patience a ses limites?». C'est un secrétaire général du conseil syndical de la commune d'Oran, au bord de l'explosion, qui intervenait dans l'entracte de la récente réunion de l'Exécutif municipal. Connu par son esprit sage son ton modéré, Hadj Mentfekh a dénoncé un « abus de fonctions qui pénalise des centaines de travailleurs communaux ». Il a reproché un « excès de zèle » à un responsable de l'Inspection de la Fonction publique (IFP) de la wilaya, qui « bloque, arbitrairement, le plan de gestion de l'APC d'Oran ». « Je prends à témoin l'opinion publique et je mets ce fonctionnaire, devant ses responsabilités », a-t-il enchaîné, au cours de l'Assemblée générale du conseil exécutif local, présidée par Noureddine Boukhatem. « Nous nous sommes, toujours, empêchés de recourir aux voies de protestation, privilégiant le dialogue et la négociation, en étant résolument, convaincus que : qui ne se lasse point vient à bout de tout. Mais, quand vous voyez que de l'autre côté, on vous met des bâtons dans les roues pour d'inconnues raisons, vous vous désenchantez. Puis, c'est la colère qui prend le dessus », a poursuivi le premier syndicaliste de la commune d'Oran. Que reproche-t-on exactement à la l'IFP ? « Ce monsieur -en effet, je pèse mes mots, en parlant d'une personne physique et non de l'organisme- nous a posé, cette condition sine qua none, pour valider le plan de gestion, que tous les arrêtés d'installation au poste de travail doivent avoir été signés par le président de l'APC, lui-même et personne d'autre à sa place. Tout le monde, y compris ce responsable qui est bien placé pour le savoir, sait que cela est impossible. Il ne s'agit pas de quelques dizaines d'arrêtés à parapher, mais de plusieurs centaines, et je ne vois point où est le mal à déroger le pouvoir de signature, dans ce cas d'espèce, à moins que la réglementation l'interdit, expressément. Si tel est le cas, qu'on nous montre ce fameux texte. S'il n'existe pas, qu'on nous fasse grâce de cette jurisprudence qui prend en otage toute une collectivité ! », a-t-il renchéri, devant une assistance d'élus et de fonctionnaires de la commune qui a fait sienne la cause du syndicat des travailleurs. M. Mentfekh a, à ce propos, lancé un appel pressant à destination du wali et du maire pour intervenir auprès de la Fonction publique, afin de régler ce «faux-problème», selon son qualificatif, qui prend en otage toute une armée de travailleurs, et leurs familles derrière, avec tout le lot de sentiments d'injustice, d'inégalité et de mépris qu'il draine. « Qu'on imagine, un peu, l'état d'esprit d'un vacataire qui cumule 15 ans de service. Il se donne à fond pour nettoyer la ville, déboucher les égouts, démoustiquer et dératiser les caves, entretenir les espaces verts? avec un salaire misérable qui ne suffit, même pas, à acheter des médicaments en cas d'accident de travail, comme il en arrive souvent, dans les conditions très détériorées dans lesquelles la majorité du personnel exerce.

Plus de 3.000 vacataires à régulariser

Il est utile de savoir que la commune d'Oran compte 5.350 salariés titulaires, 401 agents saisonniers, 900 contractuels, 80 agents de sécurité, 75 chauffeurs contractuels, 680 gardiens, le reste des saisonniers étant réparti entre les différentes divisions : DVC, DPE, DHA..., soit au total 8.860 salariés. Il est question de la régularisation de plus de 3.000 vacataires exerçant depuis de nombreuses années, dans les différents services. En 2011, une commission ad hoc avait été mise sur pied, sur instruction du wali d'alors, Abdelmalek Boudiaf, pour examiner, au cas par cas, les dossiers de ces vacataires. Il a été question, à cette époque-là, de suspendre tous les concours de recrutement externe jusqu'à la confirmation de l'ensemble des contractuels, dans des postes budgétaires. La commune avait abandonné, définitivement, le recrutement du personnel par voie de contrat. Le wali d'Oran avait instruit tous les organismes concernés, et notamment l'Inspection la Fonction publique, pour trouver une solution urgente à cette catégorie de travailleurs. Parmi ces 3.175 contractuels, certains sont sous-contrat, à la mairie, depuis 30 ans. Il s'agit de femmes de ménage, éboueurs, agents d'administration, etc. La commune avait déjà mené une vaste opération de régularisation, début 2011, qui a profité à plus de 1.100 contractuels. Les concernés attendaient, depuis 2003, l'adoption du plan de gestion de cette collectivité locale.

La libération du plan de gestion avait profité à quelque 655 éboueurs, 400 agents de sécurité et 57 chauffeurs de poids lourds. Les 1.100 contractuels ont été titularisés par voie de recrutement interne et ce, conformément aux dispositions réglementaires, en prenant en considération des critères objectifs : ancienneté, diplômes et qualifications professionnelles ainsi que la situation sociale. L'adoption du plan de gestion de la commune avait permis, par ailleurs, d'ouvrir à nouveau les promotions, notamment pour les cadres dirigeants de la commune. La mairie d'Oran a perdu 8.513 postes budgétaires et 857 postes de promotion, durant la période allant de 2003 à 2008, en raison du rejet par la Fonction publique des plans de gestion du personnel, rappelle-t-on. Le plan de gestion du personnel, de la mairie d'Oran, avait été rejeté, à plusieurs reprises, depuis 2003 par la direction de la Fonction publique, suite à une multitude de réserves relatives, notamment, au recrutement du personnel des services administratifs.