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Le poulet s'envole, «victime» de la canicule

par O. M.

Cédé entre 190 et 220 DA le kilogramme, il y a juste un mois, le prix du kilogramme de poulet a pris une envolée que beaucoup, même les professionnels du secteur, n'ont pas vu venir. Ainsi, depuis trois jours, le kilo de la viande blanche enregistre une hausse significative, partout à travers le pays, notamment à Bordj Ménaïel, localité connue pour ses prix abordables, où il s'affiche à 370 DA, au moment où son prix tourne autour de 400 DA au chef-lieu de la wilaya. Le kilogramme du poulet connaît une augmentation vertigineuse au grand dam des petites bourses, qui s'interrogent sur la raison de cette hausse du prix de la viande blanche, en l'espace de quelques jours. Les commerçants avancent qu'ils sont soumis aux caprices des aviculteurs et que cette envolée des prix est due à une offre en baisse ne couvrant que 40% de la demande, car, affirment-ils, «les producteurs produisent, en cette période de chaleur, de petites quantités pour minimiser les risques». A Beni Arab, dans la localité de Thénia, sur la douzaine de poulaillers existants, seuls quatre sont en activité. Un aviculteur précise : «Habituellement, on dispose entre 4.000 et 4.500 poulets de chair mais dès le mois de juillet, on tourne autour de 1.500 à 2000 poulets. Le risque de perte est énorme et l'investissement est plus conséquent». Et notre interlocuteur d'ajouter : « La semaine passée, on a dû passer la nuit dans le poulailler, en alerte, malgré cela, j'ai perdu plus de 150 poulets de 45 jours ». Il faut relever qu'aucun aviculteur n'est assuré contre ce risque. Malgré les mesures d'aides instaurées par le gouvernement au profit des éleveurs, les prix de cette viande blanche restent toujours élevés. Des aviculteurs de la région avancent que le prix du kilo est déterminé par une poignée de barons de la viande blanche sur la place de Boudouaou, lieu de négoce qui reste le baromètre de cette fluctuation. Et ces derniers profitent de la forte demande, surtout sur le littoral, et le peu d'offres pour gérer le marché à leurs convenances. Paradoxalement, l'œuf est cédé à 7 DA, voire moins. Certains revendeurs proposent des plaquettes de 30 unités à 180 DA au niveau des marchés hebdomadaires de Boudouaou et de Tidjelabine.