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«El Imara» et «Mae oua Dem» : Deux courts métrages dominés par la violence

par Mokhtaria Bensaâd

Les deux cours métrages, ?El Imara' du réalisateur lybien Mouayed Zabtia et ?Mae oua dem» (Eau et sang) du réalisateur marocain Abdelilah El Djohara, en compétition pour le prix du festival ont suscité, jeudi, un débat à la Cinémathèque «Ouarsenis». Artistes, représentants des médias et des cinéphiles ont, beaucoup, critiqué les scénarios des deux films, considérant, le premier, très violents et le second décalé, par rapport à l'évolution de la société arabe.

Le court métrage ?El Imara' raconte l'histoire de Wissam, un jeune Libyen torturé par des milices pour avoir exprimé, dans une chaïne télévisée, ses positions sur la situation des droits de l'Homme, en Libye. Durant une demi-heure, le public a vécu toutes les atrocités de la torture, dans les géoles libyennes. Sang, cris, violence, des scènes dominantes et très détaillées dans ce film au point de créer un sentiment de fuite chez le public, présent dans la salle. C'est ce qui a été exprimé, lors des débats. Les intervenants ont relevé le côté excessif de la violence dans ce film, au détriment du scénario. Si sur le plan technique, la réalisation du film est considérée réussie, le réalisateur devait moins se concentrer sur la violence et transmettre un message de paix. Pour se défendre, le réalisateur, présent aux débats, a expliqué que cette violence ne représente que le 1% de ce qui se passe, réellement, dans les geôles libyennes et que son but était de dénoncer cette violence».

Sur la réalisation de ce film, il a précisé que la situation en Libye était difficile et que le tournage a eu lieu entre Tripoli et l'Allemagne, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire en Libye». Concernant le cours métrage «Mae Oua Dem», du réalisateur marocain Abdelilah El Djohari, il raconte l'histoire d'une autre forme de violence, dans la société marocaine, à l'instar des autres pays arabes. Une famille marocaine, se souvient des atrocités dont ont souffert ses membres, lors de la célébration de l'Aid El Adha.

Lors de cette fête, l'enfant Latif se remémore le moment de sa circoncision violente et la torture endurée par son père lorsqu'il était prisonnier politique ainsi que la douleur de la mère suite à l'avortement de l'enfant illégitime qu'elle portait. Les avis ont été partagés sur ce film. Pour les uns, il reflète la violence vécue au cours de moments de fête dans la société alors que pour d'autres, la situation a évolué dans la société et le film semble refléter un fait décalé. Pour le réalisateur marocain, son oeuvre tente une approche de phénomènes sociaux et religieux avec le rite de l'Aid El Adha qui est sacré et qui doit être célébré dans une ambiance spirituelle et non pas d'une manière barbare. Il souligne, en marge de son intervention : «je souhaite revenir par route pour le prochain festival du film arabe et nos politiques doivent suivre nos intellectuels». Quatorze courts métrages de 11 pays arabes sont en lice, dans le cadre du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA). Ces films seront évalués par un jury, présidé par le réalisateur algérien de Télévision, Mohamed Hazorli.