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Dialogue inter-libyen : Pas de différend entre Alger et Le Caire

par M. Aziza

Le ministre du Commerce, Amara Benyounes a réitéré la volonté du gouvernement de faire adhérer l'Algérie à l'OMC. «L'Adhésion de l'Algérie à l'OMC est irrévocable», a-t-il souligné, hier, lors d'une conférence de presse tenue, après la signature d'un accord bilatéral entre l'Algérie et l'Argentine, au ministère des Affaires étrangères. Amara Benyounes assure que les orientations du président de la République et du Premier ministre, sur cette question, sont assez claires. «Nous allons à l'OMC, à notre rythme, nous n'avons pas une échéance qui nous a été fixée et imposée, mais en même temps l'adhésion de l'Algérie, à l'OMC, est irrévocable», a-t-il insisté.

Il a tenu à préciser que 25 pays ont déjà émis le vœu de signer des accords bilatéraux avec l'Algérie. «Nous avons déjà signé avec 6 pays: l'Uruguay, le Brésil, le Venezuela, la Suisse et aujourd'hui l'Argentine». Il poursuit: «il reste actuellement 19 pays avec lesquels, on est en discussions». Amara Benyounes précise, encore, qu'on est beaucoup plus avancé dans les discussions avec 12 pays et il y a 5 autres pays pour lesquels nous avons encore du temps pour des discussions et des négociations». Interrogé sur les réserves de quelques pays, quant à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du Commerce, le ministre réplique qu'«il n'y a aucun écueil qui empêche l'accession de l'Algérie à l'OMC, ce sont des discussions bilatérales et multilatérales, il y a 160 pays membres de l'OMC et 97% des transactions commerciales internationales se font par le biais de l'OMC (..) Chacun de ces pays a la liberté absolue de poser le nombre de questions qu'il veut, à l'Algérie». Il argumente: «il y a quatre jours, nous avons reçu 40 questions du Canada, et il y a un mois nous avons également reçu 100 questions de l'Union européenne». Des questions qui, selon le ministre, sont « très pointues et très précises» et qui touchent beaucoup de secteurs mais qui doivent être regroupées et centralisées, au niveau du Comité central chargé de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, au ministère du Commerce». Et d'affirmer que toutes les réponses et les précisions réclamées seront transmises à l'ambassadeur de l'OMC, chargé du dossier algérien auprès de cette organisation, M. Alberto D'Alotto (Argentine), lors de sa visite, en Algérie, le 18 octobre prochain. Amara Benyounes a, également, affirmé que les experts qui sont contre l'adhésion sont moins nombreux que ceux qui sont pour. Il a qualifié leur prétexte d'illogique, notamment sur la question de la protection de la production nationale. «On est en dehors de l'OMC, et on importe déjà de tout, je ne vois pas pourquoi certains experts s'inquiètent, alors qu'on est, déjà, dans cette situation depuis plusieurs années», affirme-t-il. M. Hector Marco Timerman, ministre des Relations extérieures et du Culte de la République argentine a affirmé, pour sa part, que l'adhésion de l'Algérie, à l'OMC, est importante. Le ministre argentin a signalé que l'Algérie et l'Argentine sont deux pays en voie de développement. Et d'estimer que l'Algérie peut jouer un rôle important et accru, au sein de l'OMC, pour défendre l'intérêt des pays en voie de développement.

«Le dialogue inter-libyen est un processus long et complexe» Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a reconnu, en marge de la conférence de presse, animée, conjointement, avec le ministre argentin, Hector Marco Timerman, que le dialogue inter-libyen est un processus qui sera «long, sensible et complexe». Mais, pour Lamamra, «le processus est, bel et bien, enclenché et les échos, aussi bien de la part des parties libyennes ou de ceux de nos partenaires internationaux, sont très favorables et encourageants». Il a, également, précisé qu'aujourd'hui, et heureusement «on ne parle pas d'intervention militaire ou d'intervention étrangère, on parle beaucoup plus de dialogue». Et de poursuivre que le travail, aujourd'hui, consiste à convaincre tous les opposants, en Libye, à promouvoir le dialogue. «Il faut un consensus, chez tous les opposants, pour avancer dans le dialogue et concevoir une sortie à la crise». Le ministre des Affaires étrangères a, également, écarté tout différend, entre l'Algérie et l'Egypte, concernant celui qui doit mener le dialogue. «Les deux pays œuvrent pour convaincre les Libyens à promouvoir le dialogue, que ce soit en Algérie et ou en Libye». Et de conclure : «il serait encore mieux s'il se tienne en Libye».