Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Médéa : Les restes des crânes des moines de Tibhirine exhumés

par R. N.

Le juge français, Marc Trévidic, arrivé, lundi, en Algérie, pour enquêter sur l'assassinat des moines trappistes de Tibhirine (Médéa, 80 km au sud d'Alger), s'est rendu, hier, au monastère de Notre-Dame-de-l'Atlas, de Tibhirine, situé sur les hauteurs de la ville de Médéa. Accompagné par un autre juge français, Nathalie Poux, Marc Trévidic, a assisté à une opération d'exhumation des restes des crânes des sept moines, assassinés, en mai 1996, par le Groupe islamique armé (GIA), après près de deux mois de captivité. L'exhumation s'est déroulée sous la supervision d'un magistrat algérien. La délégation qui s'est déplacée à Médéa comprend, aussi, des experts chargés d'effectuer des prélèvements d'ADN et des examens radiologiques. Pour rappel, les sept moines trappistes avaient été enlevés, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, au monastère de Tibhirine. Leurs têtes avaient été retrouvées, à l'entrée de Médéa, le 30 mai 1996. Leur assassinat avait été revendiqué, dans un communiqué daté du 21 mai 1996, par le GIA, dirigé, à l'époque, par le chef terroriste Djamel Zitouni, tué en juillet 1996, par un groupe rival, dans la région de Tamesguida, au nord de Médéa.

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait affirmé, en juin dernier, qu'il n'existait «aucun différend », entre l'Algérie et la France, concernant l'enquête sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine, soulignant que les juges algérien et français, chargés du dossier, travaillaient en « parfaite collaboration».

Par ailleurs, le juge algérien, en charge de l'affaire, se rendra, en France, fin octobre pour l'exécution de la commission rogatoire.

Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'installation du président de la Cour d'Alger, Tayeb Louh a indiqué, lundi, que « dans le cadre du principe de réciprocité et de la coopération judiciaire, le juge algérien doit procéder, à son tour, à l'exécution de la commission rogatoire, en France, à la fin octobre ». L'affaire, rappelle-t-on, a été instruite, en Algérie, par le pôle pénal d'Alger, spécialisé dans les affaires de terrorisme et du crime organisé. Elle a été, également, instruite par la Justice française, dans le cadre de la coopération judiciaire, entre les deux pays, conformément à l'accord judiciaire qui lie les deux parties. Depuis le feu-vert, accordé par Alger, en novembre 2013, la visite du juge Marc Trévidic avait été repoussée à deux reprises, en février et puis en mai 2014. La Justice algérienne voulait entendre de nouveaux témoins, dont le chef de la DGSE, en Algérie, en 1996 et l'un de ses officiers.