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Feu vert pour la commercialisation : La 3G, enfin une réalité

par Yazid Alilat

Officiellement, aujourd'hui samedi 14 décembre, la 3G est une réalité en Algérie. Un peu comme un cadeau de fin d'année. Jeudi, l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) avait donné son feu vert aux trois opérateurs, qui se partagent un marché de plus de 36 millions de clients, pour l'exploitation de la téléphonie mobile de 3ème génération. Mais que de tribulations a vécu cette technologie spécifique à la téléphonie mobile, alors qu'ailleurs dans le monde, elle est en train d'être dépassée !

C'est donc, jeudi denier, que le «gendarme» des Télécoms, en Algérie, a donné son autorisation à Algérie Télécoms Mobilis (ATM), Ooredoo (ex-Nedjma) et Djezzy (Orascom Télécoms Algérie, OTA) pour lancer la commercialisation de la 3G. «Les opérateurs peuvent, désormais, procéder au lancement commercial de leur service 3G, dans leurs wilayas respectives de déploiement, conformément, au cahier des charges», a, ainsi, annoncé l'ARPT, sur son site Internet.           Avec deux semaines de retard sur le calendrier officiel du déploiement de cette technologie de téléphonie mobile qui est, en fait, une plate-forme pour l'Internet mobile, les trois opérateurs avaient reçu, le 3 décembre dernier, les notifications officielles de leurs licences définitives ?3G' après la signature, par le Premier ministre, du décret exécutif, relatif à cette technologie.

Le processus d'introduction de la 3G sur le marché algérien des NTIC, qui évoluait à la vitesse d'un escargot, a, depuis 2011 franchi bien des obstacles, connu bien de péripéties. Si au début, la raison du report du lancement de la «3G» en Algérie était liée, officiellement, à la fin des négociations, toujours en cours, pour l'acquisition de Djezzy par l'Etat algérien qui avait fait prévaloir son droit de préemption, l'année 2013 allait, en fait, donner une autre tournure au dossier.        D'autant que l'ex-ministre des PTIC, qui avait, à un moment, dit qu'il ne fallait pas pénaliser les abonnés de Djezzy en lançant la «3G», sans cet opérateur, est revenu sur ses déclarations pour dire que les deux dossiers (3G et Djezzy) n'étaient pas liés.

L'arrivée de Zohra Derdouri, présidente de l'ARPT, au ministère des PTIC va, en fait, drôlement secouer le cocotier. C'est, pratiquement, en trois mois qu'elle va ficeler, définitivement le dossier, et offrir en gage de cadeau de bonne année, aux Algériens mordus de TIC, la tant désirée 3G. Mais que de temps perdu. Pour autant, ce n'est pas fini, du moins en ce qui concerne la numérotation.

REVENUS DE LA 3G : L'ARPT FERME LE JEU

Sur son site, l'ARPT a, en fait, publié deux décisions visant à «encadrer strictement» les conditions d'abonnement aux services de la licence 3G. L'objectif de ces décisions étant de «séparer strictement les deux licences GSM et 3G, en dépit de l'exception accordée, par l'ARPT, aux opérateurs de la commercialisation d'une carte SIM/USIM commune aux deux numéros GSM/3G, pour les abonnés qui en expriment le souhait à l'opérateur», a indiqué l'Autorité de régulation. Il s'agit, aussi, de permettre que «cette césure nette entre les deux licences (GSM/3G) transparaisse dans les revenus engrangés au titre de chacune d'elles, afin que les redevances assises sur le chiffre d'affaires de l'une ou de l'autre, ne souffrent pas d'ambiguïté», précise l'ARPT. Elle ajoute qu'au titre, «utiliser le numéro GSM sur le réseau 3G n'est pas autorisé, pour l'heure, par le régulateur dans ladite décision». Quant à la seconde décision, l'ARPT souligne qu'il s'agissait de mettre en place «le mode opératoire d'une identification précise et incontestable de chaque abonné post-payé ou pré-payé, gage de la constitution, par les opérateurs, d'une base de données de leurs clients 3G cohérente et fiable». L'identification précise de chaque abonné peut «assurer le régulateur que la statistique déclarée de leurs abonnés ne souffre pas des incohérences déjà rencontrées, à l'occasion de la licence GSM, comme la réunion d'un nombre anormalement important de numéros différents pour une seule et même personne ou même l'absence totale d'identification». Bref, l'ARPT ne veut pas connaître la pagaille qui avait prévalu, lors du lancement de la téléphonie mobile, en Algérie.

PAS DE NUMERO SPECIAL 2G-3G

La semaine dernière, le président de l'ARPT Toufik Bessai avait indiqué que les futurs détenteurs de puce 3G auront un numéro spécial pour cette puce, et qu'il n'y aura pas un seul numéro 2G-3G. Une exigence des opérateurs qui a été refusée par l'ARPT. M. Bessai explique que la décision de dédier une numérotation spéciale à la 3G+ était conforme au cadre juridique algérien, selon lequel il ne peut y avoir qu'une licence par segment ou technologie. Mais, il a tempéré que l'ARPT travaille, actuellement, avec les trois opérateurs de téléphonie mobile pour trouver une solution à ce problème, notamment un numéro unique préservant la séparation juridique des licences 2G et 3G.

Car il s'agit, selon M. Bessai, du handicap de la fiscalité, dans la mesure où chaque technologie (2G et 3G) a sa propre fiscalité et les chiffres d'affaires des opérateurs doivent être connus et transparents. Mais, l'option pour le numéro dédié à la 3G+ est une «décision transitoire n'excédant pas trois trimestre», a-t-il, encore, précisé lors de son passage à la radio nationale. L'introduction de la 3G, dans le paysage de la téléphonie mobile, en Algérie, devrait faire les affaires des revendeurs de smartphones, et, surtout, faire exploser le nombre d'internautes. Actuellement, l'Algérie compte un peu plus de 11 millions d'utilisateurs de l'Internet mobile haut débit, selon le ministère de la Poste et des TIC. L'arrivée de la 3G devrait reconfigurer, complètement, un marché à fortes potentialités d'affaires.