Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Manque de joueurs sur le marché et crise financière chez les clubs

par Kamel Mohamed

Le mercato hivernal débute ce dimanche en l'absence de joueurs sur le marché des transferts. La quasi-totalité des clubs annoncent qu'ils vont renforcer leurs effectifs par des joueurs de choix. Or, les «bons joueurs» sont liés par des contrats avec leurs clubs lesquels ne sont pas disposés à les libérer. Quant aux joueurs disponibles sur le marché, leur niveau reste limité et en dessous de la moyenne. Cette pénurie de joueurs de talent dénote que la formation en Algérie est presque absente. En ce sens, plusieurs clubs se rabattent sur les Franco-algériens qui évoluent généralement dans des petits clubs de Ligue 2 ou des clubs amateurs en France. En plus des Franco-algériens, les joueurs africains ont toujours la cote dans la mesure où plusieurs d'entre eux sont proposés aux clubs algériens. Il faut relever à ce propos que la FAF avait exigé des clubs algériens de recruter des joueurs étrangers ayant le statut d'international, ce qui n'est pas le cas puisque les Africains opérant dans le championnat algériens ne jouent pas dans les sélections nationales de leurs pays respectifs. L'absence de joueurs de qualité, formés par l'école algérienne, fait aussi le bonheur des managers qui ont décidé d'élargir leur champ d'intervention en proposant des joueurs latino-américains. Le MC Alger, pour ne citer que ce club, serait intéressé par des joueurs de ce continent.

Cette situation n'est pas propre aux clubs, mais aussi à l'équipe nationale qui a «importé» la quasi-totalité de son effectif. L'absence d'une stratégie de formation en Algérie, qui devait être impulsée par la FAF est la cause de cette situation. Et ce n'est certainement pas la construction de centres de formation qui réglera le problème. Au contraire, la FAF et les pouvoirs publics endossent une responsabilité indéniable dans cette situation. A la veille du mercato hivernal, les clubs qui sont habitués aux aides de l'Etat se réunissent pour parler de leur crise financière. Il suffit pour ces clubs de se lamenter et de se plaindre ou de menacer de boycotter la compétition pour que les pouvoirs publics leur distribuent des aides qui serviront pour le transfert des joueurs. Le professionnalisme a été «décrété» au sens propre du terme en 2010 et les clubs, transformés en sociétés sportives par actions (SSPA) devant générer des bénéfices, sont gérés par les mêmes dirigeants habitués aux subventions de l'Etat. Ce dernier continue d'aider les clubs qui utilisent l'argent public pour le recrutement des joueurs au lieu d'investir dans la formation. Et ça continue !