Selon le docteur Benothmane Salim, gastro-entérologue libéral à Annaba, exerçant depuis 23 ans, la prévalence de la constipation chronique, une pathologie qui est de plus en plus fréquente en Algérie et qui constitue désormais un motif de consultation assez fréquent, touchant aussi bien les adultes que les enfants, est de 30%. «Elle est en nette augmentation en Algérie et constitue un motif d'absentéisme au travail chez les adultes et à l'école pour les enfants scolarisés.

C'est vraiment une pathologie à prendre en charge», nous a déclaré ce praticien qui a animé, jeudi dernier, une journée de sensibilisation organisée à Constantine à l'intention des médecins généralistes de la région Est. Il a ajouté que ces derniers sont concernés au premier chef par la prise en charge de la pathologie au niveau des soins primaires. «A ce titre, ce sont eux qui sont confrontés directement à cette pathologie. Doivent-ils la traiter et observer tout, ou bien la confier aux médecins spécialistes. Telle est la question que nous allons poser aujourd'hui, en profitant de cette journée de sensibilisation», a-t-il indiqué. Ce praticien considère que les médecins généralistes sont les premiers à être confrontés à cette pathologie qui sévit parmi la population. Et ils sont plus nombreux à assurer une large couverture de soins car le nombre de spécialistes devant faire les expertises et les diagnostics précis est minime. Sinon, la prise en charge quotidienne se fait par le médecin généraliste. Et de signaler ensuite les incidences de la constipation chez les malades chroniques laquelle poserait des problèmes sérieux lors de la prise des médicaments au titre de la maladie première, pour la femme enceinte aussi qui éprouvera des difficultés au moment de l'accouchement à cause notamment des sels durs qui peuvent bloquer le rectum et générer des déchirures anales. Les dangers sont présents également pour les enfants et les tabagiques.

M. Lahcène, directeur régional des laboratoires Ipsen, organisateur de la manifestation, a expliqué que plus de 90 médecins généralistes de la région ont été invités à cette journée de sensibilisation qui entre dans le cadre de la formation continue des médecins généralistes. «Si la pathologie reste assez banale au niveau du médecin généraliste, sa prise en charge est aisée, nous a-t-il confié, elle peut cacher quand même beaucoup d'autres maladies beaucoup plus difficiles à prendre en charge, notamment quand il s'agit de polypes rectos et des cancers. Nous avons voulu donc, à travers l'organisation de cette journée, sensibiliser les généralistes en les amenant à donner de l'importance à la constipation, les inviter à explorer le patient avant de le traiter».