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Bilan de la participation algérienne : La triste réalité du terrain

par Adjal L.



Pour le sport algérien, les olympiades se suivent et se ressemblent. A peu de choses près, Londres, tout comme Pékin, a mis en lumière la déliquescence du sport de notre pays. Et ce n'est pas la médaille d'or de Taoufik Makhloufi, qui va nous empêcher de faire ce douloureux et triste constat. La réalité est que le sport algérien a régressé de manière inquiétante, après la faillite de deux disciplines qui nous avaient habitués à mieux par le passé, à savoir la boxe et le judo. Déjà, concernant la boxe, un ancien entraîneur national a pointé un doigt accusateur vers la fédération rendant cette dernière, première responsable de cette régression. Il y a fort à parier que le débat sur ce « cas » ne fait que commencer. De leur côté, les techniciens de la Sonatrach n'ont pas manqué de signaler, que Taoufik Makhloufi a été formé durant quatre années chez eux et que le « mérite » du coach somalien est tout à fait relatif, considérant « que ce n'est pas en quelques mois seulement, cet entraîneur a transformé Makhloufi en champion olympique malgré les meilleures conditions de préparation ». Ceci nous oblige à évoquer le rôle primordial du sport scolaire, devenu -pour plusieurs raisons- une portion congrue du système sportif national. Notre athlète, Taoufik Makhloufi s'est révélé aux jeux scolaires de 2007, attirant l'attention du département dirigé par Amar Brahmia. On connaît la suite. Analysant le « bilan » Algérien des JO 2012, le docteur Hanifi président du COA a mis l'accent « sur la nécessité de faire une analyse objective de l'évolution de notre sport, et faire des propositions avec l'adhésion de toutes les compétences, qu'on n'a pas le droit d'écarter sous aucun prétexte ». Cette déclaration indique en filigrane, les conflits entre le comité et certaines fédérations, qui se sont alors détournées de leur véritable mission. Ceci dit, des techniciens font preuve d'une certaine « compréhension » sur le nombre réduit de la délégation algérienne qui ne comportait que 39 athlètes (dont 12 volleyeuses) alors qu'il y avait 63 à Pékin. Ces techniciens mettent en avant, les critères de sélection pour les JO qui sont de plus en plus difficiles. C'est une raison, mais non une excuse, car tous les athlètes des autres nations sont sur le même pied d'égalité. Au vrai, on se plait, chez nous, à placer la charrue avant les bœufs. On citera l'exemple du « professionnalisme » instauré en grandes pompes dans le football, alors qu'il aurait fallu préparer les fondements essentiels de ce méga-projet. Les principaux clubs crient misère et réclament des subventions à l'Etat alors qu'ils participent tous à une course effrénée aux « vedettes », ou présumées telles. Plusieurs d'entre eux engagent même des joueurs étrangers avec fortes devises, sans être certains du bien-fondé de ce coûteux investissement. Et que deviennent les centres promis à travers les médias ?. Il existe bien quelques viviers, ça et là, mais cela n'a rien à voir avec l'implantation d'une réelle politique de formation à l'échelle nationale. Ceci dit, il existe en Algérie des compétences qui devront être sollicitées et faire partie prenante pour déterminer les « foyers » spécifiques à certaines disciplines, sur la base des constats existants. Telle région par exemple est à même de fournir des athlètes d'une discipline déterminée. A notre connaissance, les « traditions » spécifiques à chaque région ou ville, doivent être prises en considération. Il reste que l'infrastructure doit suivre avec la bonne utilisation de certains sites. On rappellera que le centre sportif de Tikjda objet d'un litige entre les communes de Tizi-Ouzou et Bouira, est un joyau délaissé de façon énigmatique. A ce propos, les exemples pullulent. Si Londres 2012 appartient au passé, il faut dès à présent préparer Rio 2016. Dans le cas contraire, ce serait un piteux remake pour le sport algérien?