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Les résultats du 1er trimestre «catastrophiques», selon les syndicats autonomes: Des matières essentielles sans professeurs

par Sofiane M.

Les résultats du premier trimestre de l'année scolaire en cours 2011/2012 sont «catastrophiques» dans les deux cycles moyen et secondaire dans la wilaya d'Oran, selon un avis partagé par les syndicats autonomes. Surcharge des classes, déficit en personnel enseignant, programmes chargés dans le moyen et le secondaire? sont à l'origine du recul du rendement scolaire. Parents et enseignants s'inquiètent sérieusement pour l'avenir des élèves.

Plus de trois mois après la rentrée des classes, des matières essentielles, à l'exemple des maths, ne sont pas encadrées faute de professeurs. Des parents d'élèves ont été ahuris en jetant un coup d'œil sur les bulletins trimestriels. Des matières essentielles, notamment les maths mais aussi la gestion économie, l'histoire et la géographie, la philo et l'espagnol ne sont pas encadrées dans de nombreux collèges et lycées de la wilaya. Des élèves de plusieurs établissements scolaires de la wilaya avaient d'ailleurs menacé au début du mois de boycotter les cours et investir la rue pour attirer l'attention des services concernés. Des élèves en première année secondaire d'un nouveau lycée à Es-Sénia attendent ainsi depuis le début de l'année l'affectation d'un professeur de mathématiques. Des correspondances avaient été adressées à l'académie, mais restées sans suite. Les directeurs des établissements concernés par le déficit s'étaient déplacés à plusieurs reprises à l'académie pour soulever ce problème. Les malheureux gestionnaires se trouvent entre le marteau et l'enclume. Ils risquent de lourdes sanctions au cas où leurs établissements réalisent de mauvais résultats au baccalauréat et au BEM.

Le problème avait commencé en fait au début de l'année après la suspension «provisoire» par l'académie, sur instruction du ministère de tutelle, des vacations pour « la finalisation de l'opération de régulation des enseignants contractuels ». Quelque 1.170 enseignants vacataires, relevant des différents établissements scolaires de la wilaya, avaient été titularisés à Oran. Ces enseignants vacataires, à savoir 585 du primaire, 256 du moyen et 329 du secondaire, avaient bénéficié d'une intégration à leur poste en tant qu'enseignants permanents durant cette rentrée des classes. En dépit de ce nombre impressionnant de vacataires titularisés en l'espace d'une seule année scolaire, le déficit en matière d'encadrement de matières essentielles restent béant.

Pour résorber ce déficit, l'académie avait lancé un concours de recrutement de 94 enseignants dans les cycles secondaire et moyen. Le tiers de postes ouverts cette année concerne les mathématiques : 20 postes pour le secondaire et 10 pour le moyen. Quatre-vingts postes ont été ouverts cette année pour le cycle moyen (20 postes pour les maths, 20 postes pour l'éducation islamique, 10 pour la musique, 10 pour l'histoire, 10 pour la langue arabe et 5 pour la musique). Pour le cycle secondaire, quatorze postes sont à pourvoir : 10 pour les maths et 4 pour le génie civil.

Les parents d'élèves et le personnel enseignant restent cependant sceptiques, puisque le nombre des candidats pour les mathématiques reste en-dessous des besoins. La direction de la Fonction publique a été saisie pour accorder des dérogations spéciales aux ingénieurs en informatique et aux diplômés de physique pour enseigner les maths. La Fonction publique reste intraitable en matière de recrutement des enseignants, qui doivent disposer d'un diplôme universitaire de la spécialité enseignée. Plus étonnant est que 2.000 enseignants contractuels titularisés cette année au niveau national restent sans poste pour « non-conformité du diplôme avec la matière enseignée ». Il est à noter que les vacations avaient repris récemment dans les établissements scolaires, mais le mal était déjà fait. Les vacations obéissent cependant pour cette année à des conditions strictes. Elles ne sont autorisées que pour huit cas, dont les congés maladie, la retraite et le décès, précise-t-on.