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SALE TEMPS POUR LES DINANDIERS

par A. Mallem

Les dinandiers, toutes régions confondues, qui ont participé à la 10ème édition du salon de la dinanderie qui s'est déroulé du 13 au 17 novembre au palais de la culture Malek Haddad, ont été unanimes à reconnaître que leur profession traverse des moments difficiles, à cause de la cherté de la matière première et du manque de solutions dégagées par les autorités publiques pour répondre à leur attente. «Où en est l'importation du cuivre d'Iran que la Chambre nationale des arts et métiers nous a promis il y a quelques mois ?», nous a déclaré jeudi un dinandier, que nous avons rencontré sur l'esplanade du palais de la culture Malek Haddad après la cloture du salon. «Nous les dinandiers nous vivons dans le marasme total, abandonnés par tous, y compris par le public qui nous a singulièrement boudé durant les cinq jours du salon qui s'est terminé aujourd'hui», a enchaîné un de ses collègues, en se demandant si ce métier traditionnel a encore de l'avenir. Pourtant Constantine était réputée pour être une place forte de la dinanderie. Aujourd'hui, il ne subsiste que quelques résistants qui s'accrochent, par amour, à ce métier en voie de disparition», enchaîna un autre dinandier tenant boutique au niveau du quartier du Bardo de la ville des ponts.

Une visiteuse venue de la wilaya de Guelma, a déclaré qu'elle avait entendu parler de la tenue de ce salon et qu'elle était venue poussée par la curiosité. «Une fois là, a-t-elle dit, j'ai été fortement emballée par la qualité et l'esthétique des produits faits mains qui ont été présentés par les artisans des différentes régions.

Des produits dont la qualité, l'esthétique et l'authenticité sont plus indiquées pour embellir le salon familial. Et puis, cela m'a donné une idée précise du goût artistique et de la vie menée par nos ancêtres dans un passé relativement proche».

Interrogés à leur tour, des membres de la Chambre des arts et des métiers (CAM) de la wilaya de Constantine, organisatrice de ce salon, n'ont pas caché les difficultés que vivent les artisans au niveau de l'approvisionnement qui est assuré actuellement par 3 ou 4 opérateurs privés qui importent le cuivre, principalement de la Turquie et de l'Italie, et le cèdent à des prix prohibitifs, bien que sa qualité laisse à désirer.

Quant au directeur de la CAM de Constantine, M. Gacem Ahcène, auquel nous avons posé la question de savoir où en est l'accord passé avec la république islamique d'Iran pour l'importation du cuivre de ce pays, il s'est contenté de répondre que le dossier est pris en charge par la Chambre nationale des arts et métiers qui négocie avec l'ambassade de ce pays à Alger.