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Chercher les? drapeaux !!

par M. Amimour

Dans cette opulence de contradiction médiatique, et pour mieux comprendre une scène politique, j'essaye toujours de trouver des indices pour comprendre et mieux apprécier les versions des uns et des autres.

Prenons l'exemple de la Syrie. D'un coté, il est bien difficile de ne pas prendre au sérieux les images des milliers de manifestants Pro-Assad. Des manifestants en masse, arborant le portrait de « Si » Bechar El Assad en criant, de toute leur force : Berrouhe, biddamme, nefdik (Nous te défendront par notre sang et notre vie). D'un autre coté, et sans doute grâce à l'alternative Internet, des séquences prises par des portables volontaires indiquent que la majorité populaire est clairement contre un régime qui pratique un génocide ? en bon et du forme, si j'ose le dire ainsi.

Certes, le pouvoir prétend que ces séquences sont fabriquées dans des studios quelque part au Qatar, et bien entendu, avec la participation de la CIA, voire même ?du Mossad. Cela dit, une éternelle règle de déduction s'impose : Il n y jamais de fumés sans feu. Que faire donc pour décrypter ces informations divergentes ?

En regardant les images de la foule des contestataires, j'ai remarqué qu'ils brandissaient un drapeau autre que celui du régime. Je me suis rappelé tout de suite la situation en Lybie, quand la foule a exhumé l'ancien drapeau quadri couleur de l'indépendance, enterré depuis plus de quatre décennies par le régime, en jetant à la poubelle le drapeau vert- salade du « Colonel », ainsi que son livre de la même couleur, par la même occasion. Le drapeau porté par la majorité des manifestants en Syrie est justement le drapeau de l'indépendance de 1946, avec les bandes horizontales verte et noir, séparées par une bande blanche avec, au milieu, trois étoiles rouge. Le peuple Syrien a définitivement tourné le dos au drapeau du régime BA'ATH, rouge, blanc et noir et il est même allé plus loin. Les contestataires ont tenu à brandir le drapeau Ba'ath à l'envers. Sans doute pour clamer un état de deuil et un sentiment de rejet, les Syriens ont tenus à ce que le noir soit en haut, et non le rouge !

Je n'ai pas pu m'empêcher de voir dans ce petit détail un acte emblématique édifiant.