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Energie: Un satisfecit loin des dossiers qui fâchent

par Moncef Wafi

Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, auditionné, mercredi dernier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présenté le bilan de son secteur et son évolution entre 2009-2011 ainsi que les perspectives de développement à travers les programmes 2011-2015.

Réserves et découvertes d'hydrocarbures, construction d'unités de transformation, centrales et production d'électricité et industrie minière ont été les points phares de l'oral du ministre qui a éludé, pourtant, les dossiers à polémiques comme les délestages et les chroniques judiciaires de la Sonatrach.

Le bilan présenté par Youcef Yousfi s'est voulu rassurant où les bons points ont été mis en avant comme la poursuite de l'effort d'augmentation des réserves d'hydrocarbures à travers un nombre important de découvertes, essentiellement par Sonatrach. Le tarissement des ressources pétrolières en Algérie est un sujet, certes à controverses de par la durée de ses réserves, mais reste toujours d'actualité ce qui a fait réagir le chef de l'Etat qui a insisté sur l'importance de la diversification des «sources d'approvisionnement énergétique du pays par la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables», faisant certainement référence à l'énergie solaire. Cet effort de rationalisation d'exploitation des ressources est également perceptible à travers l'expansion des infrastructures de transport par canalisation, dont plusieurs ont été réceptionnées, et des unités industrielles de transformation et de valorisation des hydrocarbures. Dans cette optique, le ministre évoque 40% d'augmentation de la production nationale de produits pétroliers raffinés, à moyen terme. Des prévisions bousculées, pourtant, par les retards dont souffrent les projets de raffinerie obligeant l'Algérie d'importer massivement du carburant. Deux commandes pour plus de 200 000 tonnes de gasoil ont été passées ces dernières semaines pour faire face à la demande.

Dans son bilan, Youcef Yousfi se félicite de la réception de plusieurs centrales électriques alimentant le réseau national, ainsi que la première centrale hybride solaire-gaz et une trentaine de groupes pour les sites isolés du pays. Des réalisations mais aussi des carences, passées sous silence, qui ont conduit à des émeutes, à l'exemple de Biskra, contre les délestages de la Sonelgaz. M. Bouteflika a, de son côté, insisté sur «la nécessité de redoubler d'efforts pour satisfaire les besoins des citoyens en électricité et en gaz». Le compte rendu ministériel avance, quant à lui, l'expansion du réseau national d'électricité et de gaz, et le raccordement de consommateurs, élevant le taux national d'électrification à plus de 99% et celui du gaz naturel à plus de 52%. Globalement, la capacité nationale de production d'électricité va augmenter de plus de 50% d'ici 2015 avec la réalisation de plusieurs centrales pour une capacité totale de plus de 4.000 mégawatts. Une production qui devra évoluer, selon le département ministériel de M. Yousfi, avec l'adoption du programme national d'énergies renouvelables, notamment le solaire, avec un apport de plus de 600 MW d'électricité solaire. Ce programme d'énergies renouvelables est perçu avant tout comme un complément pour répondre aux besoins nationaux en électricité, mais pas seulement, puisqu'il est conçu comme vecteur de développement industriel. Cette expansion des capacités de production et de distribution n'est pas sans soulever le problème de la surconsommation d'où le défi de mettre en place un programme de maîtrise de l'énergie pour réduire les surconsommations.

Egalement à l'ordre du jour, la branche mine, en pleine évolution avec la mise en place du groupe industriel minier public et l'institut algérien des mines, complétés par l'adaptation du cadre juridique avec la révision en cours de la loi minière. L'objectif recherché étant la relance des activités de recherche minière et le développement du potentiel national minier, notamment pour le phosphate et le fer. A ce propos, le président de la République a instruit le gouvernement de parachever le dispositif juridique et institutionnel afin d'impulser un nouveau souffle à l'industrie minière du pays.