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De la «nature morte» du ramadhan

par El Houari Dilmi

En plein dedans dans le mois de tous les tracas, le pays en entier paraît comme plongé dans une «nature morte», tant l'événement nous «touille» plus les esprits que les estomacs retournés. Cette année encore, les SNP de la maffia «carno-financière» ont encore trouvé le moyen de décongeler la viande venue du pays de Bollywood pour la fourguer au peuple «aveuglé» des jeûneurs sous le label «arnaqueur» de viande locale fraîche. Et parce qu'il est tristement vrai qu'un peuple qui ne mange pas de ce qu'il produit avec ses propres mains «enchaînées» est un peuple voué à becqueter de tout ce qui tombe de la table des autres, la viande venue du pays du Mahatma, qu'elle soit mangeable ou pas, pose, encore une fois, le problème à l'envers. Le téléphone arabe n'étant pas un problème de fibres optiques, le bruit assourdissant selon lequel la viande indienne est indigne de rentrer dans l'estomac «dévidé» d'un algérien, «hante» encore le vaillant peuple des jeûneurs, parce que provenant de l'abattage de bovidés, supposés être l'animal le plus sacré au pays du Taj Mahal. Un mauvais sort terrible serait, donc, jeté sur tout jeûneur qui toucherait à cette viande sacrée ( ?!). Ce melting-pot ramadhano-carêmeux impossible à démêler, aussi bien pour cheikh Al-Qardaoui que pour feu l'inspecteur Colombo, revient, encore une fois, à savoir si c'est le ramadhan qui nous mange ou si c'est nous qui devons dévorer le ramadhan et en finir, avec lui, une bonne fois pour toutes ? Parce qu'à regarder ce mois de tous les «coups permis» par le nombril de nos estomacs «essorés», la seule question sérieuse à poser au peuple des jeûneurs est celle de savoir si c'est le ramadhan qui nous lave au karcher de tous nos péchés «inexpiables» ou si c'est nous qui le salissons jusqu'à ce qu'il déguerpisse très vite pour revenir torturer nos consciences chloroformées douze mois après. Et si des histoires de grand'mères chauves et édentées nous parlent encore de ces Esprits frappeurs qui sont enchaînés pendant le mois où le Saint Coran fut révélé au dernier des prophètes, comment saperlipopette, menotter les mains à ceux qui courent après une place au paradis en apprenant à faire des bigoudis «High tech» sur la tête teigneuse des chauves désargentés ?

Une histoire à «casser le jeûne», encore une, raconte avec un sérieux «paranormal», qu'un homme plein aux as a proposé de construire gratis «sa» propre mosquée pour expier une faute qu'il a commise du temps où la justice était rendue par la raison du plus fort. Une philosophie de la vie, inspirée du monde effroyable des charognes «encagées», que d'autres bipèdes, regroupés en un cartel dit des «prévaricateurs-repentis» auraient, eux aussi, proposé de nourrir des centaines de ventres affamés, avec soda, chamia et amuse-gueule à la clef, moyennant une «fatwa» les autorisant à faire la grande?impasse sur le mois de toutes les privations (!!). Mais qui, au fait, se souvient de ce pauvre mouton algérien qui en voulant se faire passer pour le plus gros des ovins fut pris pour un placide bovidé indien et passé par les couteaux gigantesques des bouchers par vocation ?!