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Les élus
locaux veulent-ils se débarrasser du statut de «boîte aux lettres» qui leur
collait aux sièges depuis fort longtemps ? L'élargissement des prérogatives des
présidents des Assemblées populaires communales (APC) est, en effet, un thème
pris à bras le corps par les partis en lice pour les prochaines élections locales
du 27 novembre. En ce début de campagne électorale, les présidents de
différentes formations politiques axent leur discours sur la nécessité
d'accorder plus de pouvoirs aux élus afin de leur permettre de gérer réellement
les affaires de la cité. On reconnaît à l'unanimité au sein des partis que les
élus locaux ont les mains et les pieds liés, que toutes les grandes décisions
sont prises par l'administration qui possède le pouvoir réel de délibération
par approbation ou refus de toutes les délibérations émanant des Assemblées
locales communales, mais on n'explique pas pourquoi l'élu local reste-t-il dans
ces conditions accroché à son siège durant tout le mandat ? A moins d'essayer,
à travers cet aveux d'impuissance, de donner de faux arguments à l'échec dans
la gestion des communes et faire oublier les déboires des élus locaux en
tentant de jeter l'opprobre sur une administration réservée, qui ne peut pas
réagir à ces accusations et risquer de décrédibiliser davantage l'élu local, et
par extension attenter à l'esprit de l'élection locale dans son ensemble.
Pourtant, à les interroger un à un, les maires en exercice affirment tous qu'ils ont réalisé pas mal de belles choses pour leurs communes ! D'où le constat moral qui confirme que malgré la limitation de leurs prérogatives, quand ils le veulent vraiment, les maires peuvent un tant soit peu améliorer le quotidien des citoyens. Et les voix qui s'élèvent maintenant pour plaider en faveur de plus de pouvoirs aux élus locaux peuvent-elles avoir une sincérité politique revendicative ? Bien avant que les concernés n'inscrivent cette réclamation sur leur agenda politique, les choses étaient bien admises sur ce plan, voire scellées, que cela soit par les articles de la Constitution, qui portent des changements tendant obligatoirement vers le renforcement du rôle des présidents des communes, ou par les autorités elles-mêmes, qui ont adopté au lendemain de la convocation du corps électoral pour les élections du 27 novembre prochain un projet d'ordonnance modifiant certaines dispositions du code communal, afin de les harmoniser avec le nouveau régime électoral, notamment dans ses aspects liés au président de l'Assemblée populaire communale et ses adjoints, et installé au début du mois d'octobre dernier des ateliers de révision du code de la commune et du code de la wilaya. Les partis bottent-ils en touche quand ils revendiquent un droit pratiquement acquis ? Et, qui pour parler de l'encadrement des devoirs des élus locaux, qui méritent également qu'on s'y penche sérieusement ? |