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Trêve à Gaza: nécessité pour le monde de parler plus fermement

par Kharroubi Habib

La deuxième trêve de 72 heures observée scrupuleusement par les deux parties palestinienne et israélienne prendra fin ce soir à minuit. A l'heure où s'est écrit le présent papier les négociations indirectes se poursuivaient entre elles sans que l'on sache sur quoi elles allaient aboutir. L'objectif attendu à ce stade est qu'elles aient enregistré des avancées dont leurs protagonistes pourraient se prévaloir pour convenir d'une prolongation de la trêve arrivant à son terme.

Le fait que celle-ci n'a pas été violée et que les discussions indirectes palestino-israéliennes n'ont pas été rompues, sont des indices que des observateurs décryptent comme étant des signes encourageants car ils reflètent la volonté des deux parties de vouloir aboutir à une trêve permanente. L'optimisme même mesuré de ce décryptage n'autorise pas cependant à considérer que l'on serait proche d'un accord palestino-israélien S'il est vrai qu'il émane des discussions du Caire des signes positifs, la communauté internationale se doit de peser de son poids sur les deux parties pour les pousser à aller plus loin sur la voie d'un accord qui mettrait fin à leur confrontation et au retour à la paix dans la bande de Gaza.

L'implication dans ce sens de cette communauté internationale est maintenant demandée de façon pressante par tous les milieux qui sont arrivés à la conclusion que rien de positif ne peut émaner de négociations palestino-israéliennes confinées au seul cadre que lui reconnaissent Tel-Aviv et Washington à savoir un tête-à-tête israélo-américain avec des Palestiniens qu'ils ont décrétés seuls interlocuteurs acceptables. En prétendant qu'ils combattent à Gaza le Hamas, les responsables israéliens qui ont accepté de négocier au Caire le principe d'une trêve permanente qui rendait possibles des discussions de fond sur les conditions que les Palestiniens et Israël mettent à leurs éventuels accords, ne peuvent persister dans leur attitude à son égard consistant à le considérer comme le problème dans leurs relations avec les Palestiniens. Qu'ils le veuillent ou non, ce Hamas s'impose comme un acteur incontournable pour ce qui est la recherche d'une solution négociée entre Palestiniens et Israéliens.

Pour sa part, le mouvement islamiste qu'Israël diabolise en le présentant comme une « organisation terroriste » a émis le signe de son intention d'intégrer dans le processus de négociations avec Israël en acceptant la constitution d'un gouvernement palestinien d'unité nationale présidé par Mahmoud Abbas que l'Etat sioniste ne peut accuser d'extrémisme dans ses positions à son égard. Son signe, Israël l'a ignoré et voulu en annihiler le message en lançant son agression contre Gaza, territoire sous son autorité, avec pour objectif de mettre fin à celle-ci et continuer ainsi à maintenir le mouvement islamiste palestinien en dehors du cadre d'éventuelles négociations palestino-israéliennes.

Le rôle de la communauté internationale est d'emmener Israël par des pressions ne se limitant pas aux « conseils » à mettre fin à la fuite en avant qu'est sa politique à l'égard des Palestiniens et à cesser de décider qui doit être son interlocuteur côté palestinien. Faute de quoi, le conflit palestino-israélien a de longues années devant lui dont les deux peuples en paieront un lourd prix.