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L'OMC et le chou blanc

par Abdou BENABBOU

La 13ème Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, tenue cette dernière semaine a fait chou blanc. Prévisible était l'échec car une entente générale entre 164 représentants des pays membres relevait d'une impossibilité évidente, chacun venu avec ses propres soucis dans une économie mondiale en déconfiture. Outil de stabilité commerciale mondiale, l'organisation ne pouvait échapper aux désidératas et aux préoccupations individuels des Etats membres, chacun forcé de voir midi à sa porte. Les uns, les plus faibles s'étant engagés par leur adhésion avec l'esprit de glaner quelques aléatoires dividendes, les autres, les plus riches marquant leur présence en s'installant dans un préconçu mirador pour fructifier des dépendances.

La conférence a buté sur l'agriculture et sur la pêche pour qu'aucun accord ne soit conclu. S'avouer vaincu devant des sujets aussi essentiels de l'heure démontre l'impossibilité de dégager une ligne de conduite commune et confirme que l'énorme poids de la crise économique mondiale contraignant chaque pays à voir midi à sa porte. Censée être un organe régulateur et modérateur du commerce mondial, l'OMC n'a pas une mission facile car par définition les échanges commerciaux obéissent souvent à la règle du bras de fer. Pour l'heure, dans un monde bousculé par les guerres et les conflits, tous les Etats se plient à des géométries politiques individuelles, chacun étranglé par sa propre comptabilité. Les uns se mettent en ordre serré pour des calculs électoraux internes. Les autres se contentent de juguler les turbulences sociales auxquelles ils font face sur leur terrain. Le meilleur à faire a été de s'abriter dans des recommandations générales, comme le font toutes les organisations internationales.

Dans cette situation, l'Organisation mondiale du commerce ne peut être que dans le flou. Elle s'est satisfaite, faute de mieux, de l'adhésion des Comores et du Timor Oriental pour se faire une belle jambe.