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L'appel de détresse du Liban

par Ghania Oukazi

Les dirigeants arabes ont exprimé leur «solidarité avec le Liban pour la préservation de sa sécurité et de sa stabilité et soutenir les mesures qu'il a prises pour asseoir sa souveraineté sur son territoire et son espace maritime, pour qu'il mette en œuvre les réformes requises et que le Parlement élise un nouveau président du pays ».

C'est ce qui est inscrit dans le point 2 de la «Déclaration d'Alger» adoptée par les dirigeants arabes avant la clôture de leur Sommet qui s'est tenu à Alger les 1er et 2 novembre derniers. Ils ont, en outre, affirmé dans ce sens la «nécessité de contribuer à soutenir les Etats arabes qui ont traversé ou traversent une conjoncture politique, sécuritaire et économique difficile, ou ceux qui font face à des situations exceptionnelles du fait des catastrophes naturelles, par la mobilisation des moyens disponibles selon les formules en place aux niveaux bilatéral, arabe, régional et international». A l'instar de beaucoup d'autres, le Liban a lancé un appel de détresse, à partir d'Alger, en raison de la dure situation qu'il vit depuis des années. Le discours prononcé au 2ème jour du Sommet par son président du Conseil des ministres, Najib Mikati, fera date dans ce sens. «Le Liban traverse la pire crise économique et sociale de son histoire qui a fragilisé les entreprises, appauvri les citoyens et poussé les jeunes à la migration massive», a-t-il déploré tout en notant que «nous rencontrons des difficultés depuis des années». Le Liban, a-t-il indiqué, «souffre économiquement, socialement et même sur le plan environnemental, et nous luttons contre les épidémies avec peu de moyens. Nos infrastructures sont fragiles, nos ressources sont insuffisantes et nous souffrons d'une inflation galopante». Le responsable libanais dont le pays doit élire un président de la République depuis que le mandat de Michel Aoun a pris fin le 31 octobre dernier, a tenté d'atténuer son appel de détresse en faisant savoir qu'«un travail est en cours pour préparer un terrain propice à même de mener le pays à bon port, notamment à travers l'organisation des élections parlementaires en temps voulu, la signature d'un accord de principe avec le Fond monétaire international (FMI) et la mise en place d'un système d'urgence pour la sécurité sociale, en collaboration avec la Banque mondiale (BM) et l'Union européenne (UE)». Il a été quelque peu conforté par la tenue du Sommet arabe en Algérie. Un Sommet sur lequel «nous fondons de grands espoirs afin de renforcer l'action et la solidarité arabes», a-t-il souligné. «Aidez-nous», a-t-il lancé aux dirigeants arabes après avoir évoqué l'effrayante crise de l'électricité que vit le pays du Cèdre depuis plusieurs mois. Une crise qu'il espère régler avec l'aide de l'Algérie en prévision des négociations que devait avoir le ministre libanais sortant, Walid Fayad, qui a fait partie de la délégation de Mikati, avec les responsables algériens du secteur de l'énergie, à propos de l'importation du gaz et du pétrole vers son pays.

Les dirigeants arabes ont consacré dans la «déclaration d'Alger» la «nécessité de créer une zone dénucléarisée et exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient, conformément aux références convenues, et d'inviter toutes les parties concernées à rejoindre et mettre en œuvre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui demeure la pierre angulaire du Système mondial de non-prolifération nucléaire». Il est évident que l'appel vise l'entité sioniste, seul pays du Moyen-Orient, à détenir l'arme nucléaire et qui, entre autres exactions dans la région, s'est toujours employé à déstabiliser le Liban.