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La bourgeoisie
est la meilleure école du crime
Par l'humanisation de ses conditions sociales, l'homme s'humanise lui-même. A contrario, par l'animalisation de la société, symbolisée par le capitalisme de la jungle, il s'ensauvage. Telle est la caractéristique sociologique de la société capitaliste contemporaine, marquée par l'ensauvagement de l'économie, l'inhumanisation des relations sociales, l'exacerbation des contradictions sociales devenues incontrôlables, vecteurs d'antagonismes anarchiques et violents, de délinquances chroniques et de criminalités sanglantes. Au vrai, la société civile est à l'image de l'institution étatique contrôlée par la classe dominante dont les mœurs sont fondées sur l'esprit de prédation, la bellicosité, le crime financier organisé, la prévarication, le pillage des deniers publics, l'escroquerie, la filouterie, l'enrichissement personnel, l'immoralité, le chacun pour soi. Globalement, les jeunes voyous structurent (construisent) leur personnalité sur ces modèles identificatoires bourgeois criminels, dont l'enrichissement personnel indécent repose sur la rapine, désignée sous les termes euphémistiques : affaires, business, commerce, spéculation. La bourgeoisie est la meilleure école du crime ! Qu'il soit clair : nous tentons d'expliquer et non de justifier ces barbares assassinats, et surtout de bien identifier la source de cette déviance sociale, car il n'est pas dans les projets sociétaux de la «nature humaine» de s'autodétruire. Ni dans la structure psychologique de l'individu de se muer mécaniquement en délinquant ou criminel. On ne naît pas délinquant ou criminel. «La théologie morale, notait Marx, c'est l'impuissance mise en action. Toutes les fois qu'elle s'attaque à un vice, elle a le dessous». Autrement dit, elle échoue. On peut dire la même chose des lois répressives : elles n'empêchent pas le crime. Aussi, pour dissiper tout malentendu, il est de la plus haute importance de souligner le point suivant : s'opposer à la peine de mort n'implique aucunement de notre part la tentation de minorer la gravité du crime, ni la volonté de le cautionner. Les familles ayant perdu des êtres chers dans des crimes atroces ont toujours le droit de voir les coupables rendre des comptes devant la justice, mais dans le cadre de procès équitables, sans recours à la peine de mort. «La vengeance n'est pas la solution. La réponse consiste à réduire la violence, et non à donner encore la mort». L'exécution d'un auteur d'un crime, autrement dit d'une personne qui a ôté la vie de quelqu'un d'autre, relève d'une forme archaïque de vengeance primitive, et non d'une sentence rendue par une justice moderne en conformité avec les valeurs fondées sur le respect des «Droits humains». Toute société érigeant l'exécution capitale des délinquants se rend coupable de la même violence que celle qu'elle prétend condamner. Une chose est sûre : selon de nombreuses études, il n'existe aucune preuve sur l'impact dissuasif de la peine de mort. En matière criminelle, la peine de mort n'est pas plus dissuasive qu'une peine d'emprisonnement. Quel que soit le pays, la peine capitale n'a jamais d'impact dissuasif sur la commission et la fréquence des meurtres. Car ce qui contribue sociologiquement à la reproduction permanente de la criminalité et de la récidive de la délinquance, ce sont les facteurs socioéconomiques. Il existe une corrélation directe entre l'augmentation du chômage (la perte de l'emploi induit la désocialisation, la désaffiliation du chômeur), la relégation sociale, et la croissance des maladies mentales, des suicides, et, en ce qui concerne notre sujet d'étude, les crimes et la criminalité (violences contre les femmes, meurtres pathologiques ou psychopathiques). Néanmoins, il ne faut pas déduire de ce constat que le chômage (tout comme la pauvreté, l'éclatement de la famille) accule les personnes en situation de vulnérabilité sociale à la délinquance ou la criminalité. La majorité des chômeurs, heureusement, ne sombre pas dans la délinquance ou la criminalité. Mais, contrairement aux salariés intégrés dans le processus de production, les chômeurs, marginalisés et paupérisés par un système capitaliste consubstantiellement criminogène et belligène, sont plus susceptibles de ruminer plus souvent des pensées vindicatives de meurtre aveugle individuel que de réfléchir consciencieusement à un projet collectif de destruction de la société capitaliste pathogène, responsable de la désagrégation socioéconomique de la société et de la propagation d'une violence psychologique invisible. Quoi qu'il en soit, toute situation de chômage prolongée, sans espoir de réintégration dans un emploi, constitue un facteur de stress et de détresse extrêmement déstabilisant à même de favoriser les déviances matérialisées par la commission d'actes délictuels ou criminels. À plus forte raison s'il s'agit de jeunes totalement marginalisés du fait de leur exclusion du marché du travail, de leur relégation spatiale, de leur paupérisation. Livrés à eux-mêmes, sans aucune expérience professionnelle ni apprentissage de socialisation par le travail, ils succombent plus facilement dans l'anomie. Ces jeunes désœuvrés sont rapidement happés par la délinquance, agrippés par la criminalité. Le vide social sidéral débouche (débauche) inéluctablement vers la cellule carcérale. La prison devient souvent leur unique endroit de socialisation (criminelle) au sein de laquelle ils se forgent une solide formation en matière de délinquances et de crimes. La prison est l'antichambre de la criminalité. Elle forme des «soldats civils» du crime. Le système capitaliste criminogène et belligène, vecteur de délinquances et de crimes Signe des temps, sous le capitalisme décadent, de nos jours, les homicides tuent beaucoup plus de personnes que les conflits armés, selon une étude de l'ONU publiée en 2018. En effet, près de 464.000 personnes dans le monde ont été victimes de violences meurtrières en 2017, soit plus de cinq fois le nombre de personnes tuées dans des conflits armés au cours de la même période. En particulier aux États-Unis, parangon de la «démocratie» et du capitalisme. En dépit de l'application de la peine de mort, celle-ci n'a aucun impact dissuasif. Au vrai, la peine de mort est une mesure d'ordre politique. C'est un moyen commode employé par les gouvernants pour laisser croire qu'ils luttent de manière intransigeante contre la criminalité, cette criminalité résiduelle et circonstancielle de survie des petits malfrats, par opposition à leur opulente criminalité légalisée et permanente, toujours impunie, perpétrée contre l'ensemble du prolétariat, avec leurs prévarications, leurs détournements, leur tyrannie meurtrière, leurs «assassinats politiques» d'opposants neutralisés par leur harcèlement ou emprisonnement, en un mot : leur gouvernance scélérate et scélératesses gouvernementales. Dans un livre de l'écrivain anarchiste français Georges Darien, un des personnages s'écrie : «Depuis que Marx a découvert la loi de la valeur, fondée sur le vol de la plus-value, les truands se sentent ridicules devant les mafias bourgeoises capitalistes». Aujourd'hui, certains membres marginaux issus du peuple, accusés de répandre l'insécurité par leurs forfaits véniels, doivent se sentir ridicules devant les pratiques maffieuses et mœurs criminelles des classes dominantes du monde entier. De surcroît, dans les pays despotiques, la peine de mort est souvent utilisée pour museler la dissidence, propager la peur parmi les minorités ethniques ou religieuses. À la vérité, le prolétariat (algérien), au lieu de manifester pour revendiquer la peine de mort, doit se mobiliser pour imposer la mort des peines. L'exigence de la mort des peines doit seule occuper et guider nos cœurs nobles, dépourvus de tout esprit vindicatif et belliqueux. Par peines, nous entendons toutes les peines que ce système nous fait endurer. Peines subies du fait du chômage, de la misère, des fins de mois difficiles, des conditions de travail dégradées et dégradantes, de l'angoisse face à un avenir incertain, de l'oppression, de l'exploitation, du délitement du lien social, de la déliquescence des valeurs morales, des guerres perpétuelles, des terrorismes, des répressions policières, des incarcérations politiques, etc. Ce sont ces peines-là qu'il faut condamner devant le Tribunal de l'Humanité souffrante et opprimée, autrement dit le prolétariat mondial. S'il y a une justice à appliquer, c'est contre tous les responsables de nos malheurs. S'il y a une peine de mort (politique) à infliger, c'est contre toutes les classes dirigeantes qui s'obstinent à perpétuer leur système capitaliste criminogène et belligène, vecteur de délinquances et de crimes. Et par peine de mort, nous entendons la mise à mort de leur système oppressif, agressif, régressif, ce système capitaliste au nom duquel ces gouvernants nous dominent, nous exploitent, nous terrorisent, nous emprisonnent. Ce n'est point contre leur personne. Car la force du prolétariat opprimé, une fois dressé comme un seul homme, grâce à sa combativité et à sa conscience, n'éprouvera aucune utilité d'exercer la violence contre ses piètres et pleutres gouvernants, devenus insignifiants, «descendus de leur piédestal gouvernemental». Ces scélérats gouvernants s'effaceront d'eux-mêmes de l'Histoire, devant la volonté générale du prolétariat résolu à mettre en application la mort des peines (politiques, sociales et économiques). Aujourd'hui, plus que jamais, il importe d'épargner notre énergie, préserver notre force, ménager notre combativité afin de l'exercer le moment venu pour guillotiner ce criminel système capitaliste qui attente quotidiennement à nos vies, assassine nos espoirs, massacre nos conditions de vie, décime notre avenir, paupérise notre existence sociale, nous enterre vivants ! |
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