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La diziphilie et le questionnement en miroir des mutations sociales en Algérie

par Habiba Chabou



1ère partie

Introduction : les diziler au cœur de la mondialisation

La carte de l'amiral turc Piri Reis, au service du vizir de Süleyman 1er, représentant les limites de œkoumène au début du XVIe siècle, témoigne sinon de la dilatation du monde du moins de la présence turque en Méditerranée délaissée par les puissances européennes depuis le début des « Grandes Découvertes ». A la suite des TV Studies, les diziler(1) , produit de la mondialisation à l'exemple des cartes maritimes à l'époque moderne ou encore de la Kpop depuis ces dernières années, constituent à plus d'un titre un vecteur des mutations sociales dans le monde. Le phénomène des diziler interroge autant le sens que l'impact des représentations dans les sociétés contemporaines : dans quelle mesure alors les diziler rendent-ils compte des changements récents impliquant la société algérienne ?

Ce faisant, les séries turques se présentent comme l'expression d'un particularisme culturel différentié de dimension mondiale en concurrence avec le répertoire audiovisuel occidental : en somme, une alternative aux productions états-uniennes et dans une large mesure aux représentations occidentales conventionnelles ; en même temps que la production de diziler, dans sa complexité, comprend plusieurs facettes.

Ainsi, la notion de diziphilie invite à une réflexion autour d'un nouveau système de domination consentie de grande ampleur reposant sur un nationalisme culturel ainsi que sur des structures historiques et religieuses.

Aussi convient-il de tenter de comprendre les évolutions récentes dans les sociétés contemporaines, notamment turque et algérienne, ainsi que les ambivalences et les emprunts culturels réciproques au prisme de l'histoire.

LE NEO-OTTOMANISME

Le développement et la diffusion des séries télévisées turques en Algérie invite à une réflexion autour des notions, d'une part, de reconstruction sociale à partir d'un héritage ottoman magnifié et, d'autre part, de domination culturelle par le consentement(2) à la faveur d'un changement de paradigme socio-économique de dimension mondiale. La Turquie contemporaine dispose, en effet, d'un avantage comparatif sans précédent avec le phénomène des diziler jouant un rôle d'incubateur au sein de la société algérienne. En cela, la « turkishness » représente une alternative au soft power made in USA et plus largement à la culture anglo-saxonne depuis la promotion de la « britishness » dès le XIXe siècle.

Champion de l'islam sunnite à l'époque ottomane, le pays tente aujourd'hui de restaurer son leadership dans l'espace méditerranéen et dans le monde à la faveur d'un libéralisme économique à l'œuvre depuis 2002 avec l'arrivée au pouvoir de l'AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi ou Parti de la justice et du développement). Le parti de Recep Tayyip Erdogan, qui a largement remporté les élections législatives de 2007, est un parti islamo-démocrate (à l'exemple des démocrates-chrétiens en Europe) et résolument pro-européen : il se situe, en ce sens, au centre droit, en d'autres termes, il est libéral au plan économique et conservateur dans les questions sociales et « sociétales ». Pour autant, l'AKP, qui est le plus européen des grands partis turcs, est considéré comme le parti turc le moins nationaliste (moins que les partis laïcs et l'extrême droite ultra-nationaliste présente dans l'armée), et celui qui a réalisé d'importantes réformes démocratiques pour convaincre les membres de l'UE de la bonne foi européenne de la Turquie. Ainsi, depuis ces dernières années, le libéralisme économique associé au « néo-ottomanisme »(3) , notoirement affichés par le parti au pouvoir, visent à promouvoir une politique culturelle turque de dimension mondiale et, partant, à réactiver le nationalisme culturel.

Le sentiment culturel national est, en cela, exalté par le traitement et la glorification de la période ottomane dans les diziler. Ainsi, la série Calikusu (2013-2014), tirée de l'œuvre de l'écrivain national Resat Nuri Güntekin (1922), dont le roman Dudaktan Kalbefut (1925) fut également adapté à la télévision, retrace l'histoire de Feride (Fahriye Evcen), une jeune orpheline espiègle qui est surnommée « çalikusu » ou « roitelet » (du nom du petit oiseau) pour son habitude de grimper aux arbres de la cour de son école. Au-delà de l'histoire sentimentale entre Feride et son cousin Kamuran (Burak Özçivit), l'adaptation télévisée de Calikusu vise à rétablir la fiction d'un empire conquérant : le père de Feride servait comme officier dans l'armée ottomane au Proche-Orient devenu notamment le Levant français à la suite du traité de Sèvres du 10 août 1920. La série s'inscrit pourtant dans le contexte de déclin de l'Empire ottoman au profit notamment des deux puissances impériales, la Grande-Bretagne et la France qui se partagent, dans le cadre officiel des mandats SDN, les anciennes wilayet (provinces). Tandis que la capitale, Istanbul, les Détroits et les provinces arabes sont occupés par les troupes britanniques et françaises, les Alliés projettent de créer un Kurdistan et une Arménie indépendants, alors que les Grecs, dans le même temps, convoitent la côte égéenne de l'Anatolie(4) . A l'évidence, l'Empire ottoman de la première moitié du XXe siècle représente moins «la plus grande Turquie» (5) que «l'Homme malade de l'Europe» : défaites militaires, écroulement du régime impérial, convoitises des vainqueurs, démembrement et rétrécissement territorial(6).

Par ailleurs, la langue d'écriture du récit est l'arabe, une sorte de lingua franca et d'une certaine façon un trait d'union entre les deux rives de la Méditerranée jusqu'à la révolution linguistique et jusqu'aux mesures occidentalistes de Mustafa Kemal(7), fondateur et premier président de la République de Turquie(8) ainsi que partisan de la modernisation à l'européenne, marquant une « transition vers la modernité » au sens de Resat Nuri Güntekin. Aussi, l'école (française) fréquentée par Feride se dit-elle « mektebe » qui vient de l'arabe « maktaba ».

L'engouement pour le passé ottoman, et l'un de ses corollaires la réactivation de l'arabe, et l'exaltation pour la culture turque au prisme des soap operas turcs, manifestes dans la société algérienne contemporaine, conduisent à des formes de réappropriation et d'acculturation par les différentes catégories sociales de la population algérienne. Déjà durant le première moitié du XXe siècle, les milieux dissidents algériens furent inspirés par le mouvement des « Jeunes Turcs». Ainsi, Ahmed Taoufik El Madani(9) critiqua de manière acerbe les tentatives de francisation de la société algérienne avant d'inviter au renforcement des relations arabo-turques comme en témoigne la lettre officielle adressée au recteur de « Hacettepe Universitesi ».

De ce fait, les tenants du nationalisme algérien, anticolonialistes, travaillèrent à recréer des liens reposant sur le sentiment d'appartenance à une histoire commune conduisant à une certaine homogénéisation culturelle (notamment culinaire et vestimentaire) : le fez comme la baklawa constituent ainsi de solides liants culturels.

En cela, la religion et la langue constituent deux facteurs importants de la construction identitaire en opposition à un ennemi commun : la France coloniale et expansionniste. Néanmoins, le sentiment anti-français dissimule imparfaitement une fascination pour la culture française : Feride est confiée à la mort de sa mère à un établissement français réputé dispenser une excellente éducation. La « tradition (ré)inventée »(10) et les survivances de pratiques héritées du passé se révèlent lancinantes dans la production télévisuelle turque en dépit d'une histoire marquée moins par des continuités que par des ruptures conduisant la Turquie à regarder davantage vers l'Ouest, notamment depuis 1924 avec l'abolition du califat, à la suite de l'abdication forcée du sultan : une mesure radicale et traumatique pour les musulmans sunnites qui échoua cependant à sceller la rupture entre la Turquie et l'Algérie, mais non à consolider le nationalisme culturel invitant à l'unité portée par l'islamité et/ou l'arabité.

Le phénomène des diziler interroge donc sur les mécanismes de réception et de consommation ainsi que sur le processus de diffusion culturelle et de transformation sociale. Ainsi, les mutations sociales en Algérie s'appréhendent au prisme de modes dits doux d'acculturation et de pratiques « réinventées » comme l'atteste le tropisme des prénoms de héros de fictions turcs comme Arslan ou encore Melek. Eric J. Hobsbaum indiqua, en ceci, que les « inventions de la tradition » s'articulaient au double contexte national et global. En ce sens, les diziler conduisent en Algérie à la réactivation des imaginaires et d'un héritage ottoman glorifié sinon valorisé comme peut l'attester le succès de la série Muhtesem Yüzyil (2011-2014). Cette série, qui compte quatre saisons, retrace l'histoire romancée du sultan Süleyman 1er (11) et de la Ruthénienne Alexandra Lisovska/Roxelane dite Hurrem Sultan, sa favorite puis épouse, au Palais de Topkapi à Istanbul durant la première moitié du XVIe siècle. Aussi, reflète-t-elle l'intérêt suscité pour la période ottomane et la rémanence du sultanat, eu égard à la représentation de la splendeur et de l'éclat de la cour sultanienne.

La série, Khatem Souleyman pour les Algériens, retrace avec une réalité discutée l'évolution du régime sultanien, la vie politique tumultueuse, les rivalités politiques, les complots et les intrigues de cour et le harem sous un angle peu favorable au sultan, suscitant des protestations du public turc devant des représentations censées incarner les référents historiques officiels et les vertus du souverain : puissance et primatie régaliennes. En effet, le sultan est représenté comme dominé par ses passions, à rebours de la figure hypertrophiée et macrocéphale du souverain au XVIe siècle, poussant Recep Tayyip Erdogan à dénoncer « une mauvaise représentation de nos ancêtres ». Parmi les sujets polémiques sont retenus : la cruauté et la folie du sultan Süleyman (Halit Ergenç) ; la branche chrétienne dans la famille ottomane ; Hurrem (Meriem Uzerli) dévoilée ; le sehzade Selim II ivrogne, diabolique et incapable ; la « Loi du fratricide ».

Si les diziler représentent un miroir déformant de la réalité historique, il reste que les enjeux mémoriels(12) et identitaires, par le truchement des représentations et des valeurs turques, servent de liant à la société algérienne, notamment dans le contexte post-« décennie noire» couplé à une situation géopolitique instable en Méditerranée. La renaissance ottomane au prisme des productions télévisées vise à régénérer, à moderniser, voire à occidentaliser la société turque et, partant, la oumma islamya. En Algérie, le feuilleton Soltan Achour (Ramadan 2015) s'inspire de manière parodique de la fameuse série turque. Ainsi, les diziler incarnent le double sentiment patriotique et nationaliste symbolisé par le néo-ottomanisme. Ils participent de façon active à la diffusion de la langue, de la culture, bref des habitus turcs dans les foyers algériens à la faveur de l'apparition d'un sentiment de nostalgie pour la période ottomane exprimée par un grand nombre d'Algériens. La Turquie est devenue en cela la deuxième destination touristique des Algériens, derrière la Tunisie.

Si le néo-ottomanisme, dans sa complexité, constitue autant d'écueils que de facteurs de transformation sociale, le kemalisme introduit le pays dans la modernité.

L'OCCIDENTALISME

Mustafa Kemal incarne, de manière paradoxale, le rejet de la tradition ottomane et le nationalisme turc, de même que l'européanisation du pays dans le sillage du rationalisme et positivisme inspirés de la pensée française comtiste du XIXe siècle. Les relations sont bonnes avec la France, modèle culturel et soutien des kémalistes durant la guerre contre la Grèce. L'importation du modèle français est, en effet, patent dans les diziler, dans une stratégie visant à diffuser la promotion des mœurs occidentales dans la société turque et par extension musulmane, afin de faire de la nation turque un parangon de la modernité occidentale. En outre, Kemal promeut la révolution culturelle en Turquie, en d'autres termes, la modernisation et la laïcisation de la société. Le kemalisme radical signifie donc la modernisation top down suivant le modèle occidental avec l'idée d'une séparation de la sphère religieuse de la sphère politique à la faveur de l'abolition du califat (13). Le kemalisme concilie donc tout à la fois l'occidentalisme et le nationalisme : Kemal modernise le pays afin de régénérer la société turque avec une double volonté de rupture avec l'héritage impérial ottoman et de se tourner vers l'Occident. Pour ce faire, la Turquie et le Royaume-Uni signent le traité d'Ankara en 1926 : les Turcs renoncent à la région pétrolière de Mossoul en Irak.

C'est en 1928 que la nouvelle Constitution introduit des changements radicaux : l'islam n'est plus religion d'État. La République de Turquie est officiellement laïque à partir de 1937 : l'éducation est laïque, l'alphabet arabe est remplacé par l'alphabet latin, le calendrier occidental, européen et chrétien remplace le calendrier musulman, les vêtements européens sont imposés ; un Code civil inspiré du modèle helvète sécularise la vie familiale : le mariage civil devient obligatoire à l'image de la France et la répudiation ainsi que la polygamie sont interdites. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1934, soit dix ans avant la France!

Prudemment isolationniste et neutraliste dans les années 1920-1930, la Turquie ne se décide à entrer en guerre aux côtés des Alliés qu'en février 1945, ce qui lui permet de devenir un des membres fondateurs de l'Organisation des Nations Unies en juin 1945 et d'être intégré au nouvel ordre européen et mondial. La Turquie regarde davantage vers les États-Unis à partir de 1945 devant la menace de l'URSS qui exerce à partir de 1946 une pression sur l'Iran. Les Occidentaux ont besoin de la Turquie pour garder le contrôle de la Méditerranée et le Moyen-Orient, et la Turquie a besoin des Occidentaux pour résister face aux menaces soviétiques. Cette double crainte conduit au discours de Truman du 12 mars 1947 qui lance la guerre froide dont l'origine est liée à l'enjeu géopolitique de la Turquie intégrée désormais au « monde libre ». Allié essentiel des États-Unis et bénéficiaire de l'aide Marshall, le pays est considéré par les États-Unis comme un État clef, un État tampon, indispensable à la sécurité stratégique de l'Occident, bénéficiant ainsi du statut de « pays libre » et « démocratique ». Comme la Grèce, la Turquie est admise dans l'Alliance atlantique en 1952, ce qui intègre le pays dans l'Europe occidentale. La Turquie annonce le 11 novembre 1957 sa volonté d'intégrer la Communauté économique européenne (CEE), fondée par les traités de Rome. Le pays présente officiellement sa candidature à l'adhésion à la CEE le 31 juillet 1969.

Le rapprochement entre la Turquie et l'Occident s'interrompt à la suite des coups d'Etat militaires de 1971 et de 1980. La Turquie reste pourtant un des principaux membres de l'OTAN. Le 14 avril 1987, la Turquie adresse officiellement sa candidature à la CEE devenue méditerranéenne avec l'entrée de la Grèce (1981), de l'Espagne et du Portugal (1986). Mais la crise économique de la décennie 1980 fait craindre aux membres de la CEE la concurrence industrielle de la Turquie devenue l'« atelier de l'Europe ».

Le 18 juin 1987, le Parlement européen demande à la Turquie de cesser les tensions entre l'armée et la guérilla nationaliste kurde du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), commencées en 1984, et de reconnaître le génocide arménien en 1915, une condition à l'entrée de la Turquie dans la CEE.

Le 18 décembre 1989, la Communauté européenne, suivie du Conseil des ministres européens, le 5 février 1990, se prononcent par la négative sur l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie en raison de la situation économique et des violations des Droits de l'Homme. En 1988, le gouvernement turc reconnaît le droit de recours individuel des citoyens turcs devant la Cour européenne des Droits de l'Homme. Or, la Turquie est le membre du Conseil de l'Europe le plus condamné pour des violations des Droits de l'Homme, notamment à cause de la guerre entre l'armée turque et les nationalistes kurdes : les Kurdes représentent 20 % de la population turque (soit 15 millions d'individus), alors que l'UE exige de tout pays candidat le respect des minorités. En outre, la question du génocide des Arméniens par l'Empire ottoman, en 1915, et sa reconnaissance officielle par la Turquie, pèse lourdement sur les relations entre la Turquie et l'UE. Plusieurs Parlements ont reconnu l'existence de ce génocide, à l'exemple du Parlement français en 2007. Pour la Turquie, et notamment chez les milieux nationalistes, le concept de génocide introduit lors du Procès de Nuremberg de 1945-1946, ne peut s'appliquer de manière rétroactive aux massacres de 1915, tandis que le République turque ne peut être confondue avec l'Empire ottoman. Par ailleurs, la question chypriote bloque les négociations et empoisonne les relations entre la Turquie et l'UE : l'île est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque y a débarqué et envahi le Nord, reconnaissant unilatéralement la République turque de Chypre du Nord en 1983, alors que la partie grecque de l'île, la République de Chypre, est entrée dans l'UE en mai 2004.

Cependant, un accord d'union douanière entre la CEE et la Turquie, signé le 6 mars 1995, entre en vigueur le 1er janvier 1996, rappelant les clauses de l'accord d'association conclu en 1963, ce qui n'exclut pas une adhésion du pays à l'Europe communautaire. En décembre 1999, l'UE accorde à la Turquie le statut officiel d'État candidat, au même titre que la Pologne et la Hongrie. Le Conseil européen de décembre 2004 décide, à l'unanimité, de faire commencer les négociations d'adhésion en octobre 2005.

A suivre

1 Le terme de diziler au pluriel (dizi au singulier) désigne les séries turques.

2 Antonio Gramsci développa la notion d' « hégémonie culturelle » aux dépens de la

révolution prolétarienne.

3 Marcou Jean, « Le néo-ottomanisme, clef de lecture de la Turquie contemporaine ? », Les clés du Moyent-Orient, 2012.

4 Hobsbauwm Eric J., The Age of Empire, Cambridge, 1987.

Le traité de Sèvres de 1920 attribue la région égéenne de Smyrne à la Grèce, autorise les Arméniens à créer leur propre État et laisse ouverte cette possibilité pour les Kurdes jusqu'au traité de Lausanne de 1923 : la mer Égée devient une frontière entre la Turquie et la Grèce.

5 En référence à l'ouvrage de l'écrivain britannique, Charles Dilke, Greater Britain, publié en 1868.

6 Soit une superficie de seulement 420 000 kilomètres carrés entre la Thrace orientale (22%)

et l'Anatolie (78%).

7 Surnommé « Atatuk » ou « Père des Turcs » dès 1934.

8 La République turque est proclamée en octobre 1923. Mustafa Kemal est président jusqu'à sa mort en novembre 1938.

9 Ahmad Taoufik El Madani fut proche de Cheikh Abdelhamid Ben Badis, auteur de la célèbre formule : « L'islam est ma religion, l'arabe est ma langue, l'Algérie est ma patrie ».

10 Hobsbawm Eric J. Ranger Terence (dir.), The Invention of Tradition, Cambridge, 1983.

11 Muhtesem Yüzyil signifie en français « Le Siècle Magnifique » en référence à Soliman le Magnifique.

12 Nora Pierre (dir.), Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, tome 1 « La République », 1984.

13 Mustafa Kemal considère l'imbrication des deux sphères comme la cause majeure du retard des musulmans sur les Européens.