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Le pire est à venir

par Abdelkrim Zerzouri

Serait-ce le carnage de trop commis par l'armée israélienne à Ghaza, jeudi 29 février, contre des civils poussés par la faim à courir derrière les camions transportant l'aide alimentaire ou le pire reste encore à venir ? C'est inimaginable ce qui s'est passé jeudi dernier. Cela ne peut que confirmer une lâcheté sans pareille de ces soldats lourdement armés qui ont tiré sur des civils qui visaient, eux, de leurs regards affamés, les camions transportant l'aide alimentaire. Bilan de ce carnage, au moins 112 Palestiniens tués et 760 autres blessés.

Le bilan global des martyrs est bien plus lourd après cinq mois d'incessantes attaques meurtrières contre les populations isolées, plus de 30.000 Palestiniens sont morts sous les bombes et les balles de l'entité sioniste, les corps de certains restent encore sous les décombres, mais cette attaque meurtrière, des tirs de soldats contre des civils affamés, est le summum de la lâcheté de l'armée de l'entité sioniste.

Le porte-parole de l'OMS, qui l'a qualifié de «carnage de la farine», a souligné à quel point les gens devaient avoir faim pour prendre ce genre de risques, soulignant que «que les gens ont tellement besoin de nourriture, d'eau douce, de tout approvisionnement, qu'ils risquent leur vie pour obtenir de la nourriture, des fournitures pour subvenir aux besoins de leurs enfants et pour subvenir à leurs propres besoins».

« C'est le vrai drame, la vraie catastrophe », a-t-il déclaré. Le monde a été horrifié par ce énième drame mais pas les Israéliens qui n'ont pas manqué, comme à leur coutume, de tenter de se dédouaner de ce nouveau massacre, en parlant de «tirs limités» de soldats qui se sentaient « menacés », et que la majorité des personnes tuées l'ont été dans une bousculade ou ont été écrasées par les camions qui transportaient de l'aide, selon ce qui a été rapporté par les médias israéliens.

Des mensonges répugnants. En tout cas, la condamnation de ce carnage est unanime. L'UE, par la voix du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a parlé d'un « nouveau carnage » et des morts «totalement inacceptables». Le président américain, Joe Biden, a affiché son inquiétude quant au sort des pourparlers en cours, en vue d'une trêve, qui seront «compliqués », exigeant des «réponses » du gouvernement de Netanyahu après la tragédie de jeudi et appelant à une « enquête approfondie ». De nombreux pays ont appelé à une enquête dans le cadre des assassinats de civils palestiniens par des soldats de l'entité sioniste, dont le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Mais à quoi cela peut-il mener quand on sait qu'Israël a été condamnée par la Cour internationale de justice (CIJ), qui lui a expressément ordonné, conformément à ses obligations au titre de la Convention sur le génocide, de « prendre toutes les mesures en son pouvoir » à l'égard des Palestiniens de Gaza pour empêcher la commission d'actes dans le champ d'application de l'article II de la Convention, « y compris le meurtre, le fait de causer des lésions graves à l'intégrité physique ou mentale, le fait de soumettre délibérément des conditions d'existence calculées pour entraîner la destruction du groupe et l'imposition de mesures destinées à empêcher les naissances et de veiller, avec effet immédiat, à ce que ses militaires ne commettent aucun de ces actes » ?