Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La diplomatie algérienne et Linda Greenfield

par El Yazid Dib

La diplomatie est parfois, dans son discours, plus attrayante que des jeux de coulisses, plus terrible qu'un missile. Ce dernier déconstruit l'inhumanité et détruit les œuvres, l'autre instruit et envahit les tympans les plus obstrués. La bonne parole a toujours quelque chose de sainteté.

L'Algérie ne badine pas avec le siège qu'elle occupe fièrement au demi-lune du Conseil de sécurité. Un effort acharné, une volonté téméraire et un engagement de quintessence novembriste n'ont cessé de faire frissonner la somnolence de ce Conseil paralysé. Cette hargne ne trouverait-elle pas sa quintessence matricielle dans la sève de la Conférence de Bandung ?

Notre Ammar Bendjamâa, bel homme dans sa sage verve a pris ce veto non pas comme une obstruction à une paix interdite mais comme une flagellation des principes de son autrice. Il a, tout en cillant sans soupir, démontré combien est sublime cette paix qui vient d'être bloquée par un « corps » niché dans le corps d'une femme. C'est celle qui occupe le siège des États-Unis au sein du Conseil de sécurité. C'est elle qui a brandi, sans rougir, le carton rouge face à la volonté du monde entier. Bien-sûr elle ne peut rougir tant l'aveugleté déteint son cœur et éteint l'espoir soutenu par l'entièreté du monde et qu'à maintes reprises l'Algérie en était en initiative. Cette femme, Linda Thomas-Greenfield, née en 1952 à Baker en Louisiane manquerait de sensibilité maternelle. Elle ne pourrait être une maman sensible, tant qu'elle ne ressentait pas la douleur d'une mère voyant ses enfants se perdre sous les décombres ou gémir de faim et de frayeur. Elle aurait été dépossédée de toutes les pages miséreuses de son histoire ancestrale. L'on sentait, toutefois, que sa main n'était pas totalement libre. Chaque organe, voire main ou autre, est tiré, manipulé par les tiges du cerveau. Le lobby de tout le corps physique. Sa personne n'est pas blâmable plus que l'est son adhésion aux massacres qu'elle ne voulait point arrêter. Les annales retiennent que la traite esclavagiste en Louisiane débutait en 1719.

L'on a beau être diplomate à galons, siéger au podium de l'univers, seulement l'image du négrier, du fouet, des plantations, de ces calvaires ne peuvent être estompés d'une levée de main honteuse et criminelle. Cette main qui fait des pieds et des mains pour garantir l'impunité à son protégé est une main qui ne se lève que pour applaudir les coulées de sang et non pas pour caresser le front d'un orphelin ou cesser le feu qui embrase la bande. La diplomatie algérienne reste pérenne dans ses positions. Elle est comme ce cèdre des grands Aurès ou cet olivier du Djurdjura, l'on change de feuilles, mais jamais de racines.